Effet de certains paramètres physico-chimiques
La recherche de Porphyromonas gingivalis a été réalisée à partir d’une série de prélèvements parodontaux (parodontite agressive). Son implication en tant que facteur étiologique des parodontites a été démontré par plusieurs auteurs (Kamma et al., 2002; Okamoto et al., 2002 ; La mise en culture sur gélose au sang enrichie en ménadione et en hémine a permis l’isolement de différentes bactéries parodontopathogènes. Selon Holt et Bramanti (1991), une forte proportion de bactéries anaérobies à Gram négatif est associée à la parodontite. Seuls les colonies suspectées appartenir au genre Porphyromonas sont retenue et repiquées sur milieu neuf. A l’issu des repiquages successifs seulement deux isolats ont été retenus. En effet l’examen macroscopique réalisé a révélé la présence de colonies rondes, lisses et à pigmentation noire (Figure 15). L’examen microscopique après coloration de Gram, montre des coccobacille à Gram négatif regroupées en deux (cocco-diplobacilles), ou sous forme de courtes chainettes (Figure 16 et 17).
La recherche des enzymes a révélé chez les deux souches isolées l’absence d’oxydase et de catalase. L’interprétation des caractères biochimiques révélés par l’API 20A (Tableau 3), a permis d’identifier les souches isolées comme appartenant à l’espèce P. gingivalis, dont les résultats évocateurs sont l’absence de la fermentation des sucres et la présence de la production d’indole. Les résultats obtenus suite aux examens macroscopiques, microscopiques, biochimiques ainsi que les réactions enzymatiques réalisés, peuvent être en mesure de confirmer l’appartenance des souches isolées à l’espèce P. gingivalis. Ainsi les critères révélés sont tout à fait en accord avec ceux rapportés dans la bibliographie (Gibson et Genco, 2006; Ludwig et al., 2011; Samaranayake, 2011; Delost, 2014 ).
Les résultats obtenus suite aux examens macroscopiques, microscopiques, biochimiques ainsi que les réactions enzymatiques réalisés, peuvent être en mesure de confirmer l’appartenance des souches isolées à l’espèce P. gingivalis. Ainsi les critères révélés sont tout à fait en accord avec ceux rapportés dans la bibliographie (Gibson et Genco, 2006; Ludwig et al., 2011; Samaranayake, 2011; Delost, 2014 ). La détermination des profils de résistance des isolats aux antibiotiques testés constitue une aide précieuse à l’identification de cette bactérie. Les valeurs des diamètres des zones d’inhibition obtenus sont comparées aux valeurs critiques établies par le comité de l’antibiogramme de la société française de microbiologie (SFM, 2012) (Annexe 3). Les résultats présentés dans le tableau 4 révèlent que P. gingivalis est sensible à la vancomycine et résistant à la kanamycine et la colistine. Les profils obtenus au cours de cette étude sont en accord une fois de plus, avec plusieurs résultats antérieurs (Mcbride et al., 2012; Ludwig et al., 2011; Delost, 2014). Le choix des antibiotiques utilisés a été réalisé de manière à pouvoir différencier l’espèce P. gingivalis des autres bactéries parodontopathogènes à pigmentation noire notamment Prevotella intermedia. Selon Wakabayashi et al., (2009) et Loesche (1999), cette bactérie est fortement incriminée dans la parodontite chronique en association avec P. gingivalis. Delost (2014), a observé la sensibilité de P. intermedia à la colistine et sa résistance à la vancomycine, contrairement au comportement de P. gingivalis vis-à-vis de ces deux antibiotiques. Cette différence de comportement rend ainsi possible l’orientation et l’identification de l’espèce recherchée.
Effet du pH sur la croissance de P. gingivalis
La cavité buccale contient de nombreux compartiments micro-environnementaux, dans lesquels le pH et les niveaux d’oxygène sont variables (Aframian et al., 2006). L’expression et la production des enzymes responsables de la survie et de la virulence de P. gingivalis est nettement influencée par ces conditions environnementales (McDermid et al., 1988). L’évolution de la croissance des deux isolats cultivés dans du BHIB-HK à différents pH (5,5; 6,5; 7 et 8,5) est révélée par le tableau 5 et illustrée par la figure 18.Les résultats obtenus montrent une croissance remarquable de P. gingivalis à pH compris entre 6,5 et 8,5. Ceci semble être en accord avec les observations faites par Takahashi et Schachtele, (1990); Takahashi et al., (1997); Smalley et al., (2006). Cependant la croissance des isolats atteint son maximum à pH 8,5. Un pH qui semble caractérisé l’environnement de la poche parodontale et particulièrement le fluide gingival au cours des parodontites (Pöllänen et al., 2013) et qui augmente avec la sévérité de l’inflammation et la profondeur de la poche (Murakami et al., 2004). Un optimum de croissance de P. gingivalis dans les environnements alcalins a été démontré par plusieurs auteurs (Nelson et al., 2003; Smalley et al., 2006; Zilm et al., 2010; Wan Ismail et al., 2013; Nakayama, 2015) et qui est associé également à une augmentation de l’activité protéolytique de la bactérie (Zilm et al., 2010).