EFFET COMBINÉ DU STRESS SONORE 

EFFET COMBINÉ DU STRESS SONORE 

INTRODUCTION

Le terme « nociception » provient du latin nocere qui signifie « nuire ». La nociception peut être définie comme la détection de stimuli internes ou externes susceptibles de porter atteinte à l’intégrité de l’organisme [8]. La douleur, quant à elle, correspond à « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles, ou décrite en termes d’un tel dommage », (suivant la définition de l’« International Association for the Study of Pain ») [30]. La douleur aiguë, peut favoriser des altérations neurologiques (sensibilisation neuronale périphérique et centrale) qui peuvent évoluer vers la chronicité. Physiquement, ces altérations induisent une mobilité réduite, une perte de force conséquente, un sommeil perturbé, une déficience immunitaire et une susceptibilité accrue à la maladie [6]. Celle-ci joue donc un rôle d’alarme qui va permettre à l’organisme de réagir et de se protéger. Mais quand la douleur devient chronique, ce mécanisme d’alarme n’est parfois plus justifié : la douleur devient dans ce cas une maladie à part entière [4]. Cette souffrance générée par la douleur (qu’elle soit aigue ou chronique), se doit d’être traitée comme un droit fondamental [7]. Selon l’OMS, les personnes atteintes de douleurs chroniques sont quatre fois plus susceptibles de souffrir de dépression ou d’anxiété [7]. Plusieurs études révèlent clairement l’impact de la douleur sur la santé des populations :  Au niveau mondial malgré l’existence de médicaments antalgiques peu coûteux et efficaces, des dizaines de millions de personnes dans le monde continuent de souffrir de douleurs modérées à sévères chaque année [31].  Aux USA (United State of America) ; selon une évaluation du National Center for Health Statistics en 2006, un américain sur quatre (environ 76,2 millions), souffre d’une douleur aiguë [36].  En Europe, particulièrement en France ; une enquête épidémiologique réalisée en 2012, montrait que 54 % de français (soit environ 8,6 millions) souffraient quotidiennement de douleur [15].  Quant à l’Afrique, elle est également touchée par la douleur. Au Sénégal, une enquête réalisée en 1999 sur un échantillon de 200 praticiens des CHU (Centre Hospitalo-Universitaire) de Fann et de Le Dantec, révèle que la douleur était rencontrée dans la pratique quotidienne par 73,2 % des médecins [38]. Introduction Introduction Page 2 Il faut noter qu’au-delà des spécificités statistiques, deux constances demeurent dans le monde : 1) La persistance des principales causes de la douleur. Il s’agit entre autres, des maladies ostéo-articulaires, des suites opératoires, des blessures, des pathologies rachidiennes, des cancers etc. [18]. 2) L’existence de thérapies pharmacologiques efficaces dans la prise en charge de la douleur, à court terme, qui cependant à long terme n’arrive plus à avoir les mêmes effets. En effet, les douleurs inflammatoires sont aujourd’hui bien prises en charge grâce aux antalgiques de référence : le paracétamol, l’aspirine, ou encore la morphine et ses dérivés pour les douleurs les plus rebelles. Ces médicaments qui sont efficaces contre des douleurs aiguës, présentent néanmoins des effets secondaires non négligeables, s’ils sont utilisés de façon prolongée, voire chronique. Par ailleurs, les douleurs neuropathiques répondent très mal aux antalgiques précités et sont parfois associés à des troubles psychiques tels que l’anxiété ou la dépression ; d’où la nécessité de trouver d’autres pistes thérapeutiques. Afin d’améliorer la qualité de vie des patients, des traitements non pharmacologiques prennent une place croissante dans la prise en charge de la douleur [49]. C’est notamment le cas de l’acupuncture, la relaxation, la sophrologie, l’hypnose ou encore la stimulation électrique médullaire [4]. Parmi ces stratégies thérapeutiques dites alternatives, certaines font souvent intervenir l’étude de la modulation de la douleur par l’activation d’autres inputs sensoriels [41]. C’est ainsi que de nombreux travaux ont établi un lien entre la stimulation mécanique et la réduction de la douleur d’une part, puis entre la stimulation auditive et la modulation de la douleur d’autre part [34, 11]. En nous basant, sur les connexions probables entre le sens de l’audition, et celui du toucher [33] ; et en considérant le contexte croissant de la pollution sonore dans nos villes ; nous avons apprécié la sensibilité nociceptive après l’application topique d’alcool associée au stress sonore chez des rats. Pour ce faire, nous avons rappelé dans un premier temps les bases physiologiques de la perception douloureuse nociceptive et présenté notre travail personnel dans un second temps.

VOIES DE PERCEPTION ET DE TRANSMISSION DE LA DOULEUR

 Au niveau du système nerveux périphérique 

Les messages nociceptifs sont captés par des récepteurs appelés nocicepteurs et se situent dans les tissus cutanés, musculaires, articulaires ainsi que dans les parois des viscères. Les messages nociceptifs sont ensuite véhiculés dans les nerfs par différentes fibres, classées en fibres myélinisées et fibres non myélinisées. Il existe trois types de nocicepteurs :  Les nocicepteurs mécaniques : ils sont activés par des pressions mécaniques intenses sur la peau (pincements, piqûres). Ce sont des fibres myélinisées de type Aδ (gros diamètre, vitesse de conduction rapide)  Les nocicepteurs mécano-thermiques : ils sont activés par des températures extrêmes (chaud/froid). Ce sont des fibres de type Aδ.  Les nocicepteurs polymodaux : ils sont activés par des stimuli mécaniques, thermiques, mais aussi par des stimuli algogènes (substances libérées par des cellules lésées). Elles sont constituées de plusieurs types de fibres tels que : o Les fibres amyéliniques de type C, sont des fibres fines, de vitesse de conduction lente. o Les fibres Aβ responsables des sensations tactiles, sont myélinisées et donc à conduction rapide. Ces fibres propagent le signal sensoriel à des vitesses de conduction différentes, proportionnelles à leur diamètre et à l’épaisseur de leur gaine de myéline. La figure 1 représente un morceau de peau avec les différents nocicepteurs et leurs fibres efférentes

Au niveau du système nerveux central

Les fibres afférentes primaires rejoignent la moelle épinière par les racines dorsales. Les fibres Aδ et C se séparent anatomiquement des grosses fibres tactiles, pour se terminer dans les couches superficielles et profondes de la corne dorsale de la moelle épinière (couches I, II, V, VI et VII). Elles émettent également des collatérales qui se prolongent dans les segments médullaires sus et sous-jacents sur deux ou trois segments spinaux de part et d’autre de leur segment d’entrée, constituant le tractus de Lissauer et réalisant un recouvrement important entre des territoires différents. Les fibres de gros diamètres (Aα et Aβ) se divisent en 2 branches, l’une ascendante, l’autre segmentaire et descendante. La branche ascendante remonte jusqu’au bulbe rachidien par la voie des colonnes dorsales de la substance blanche spinale où elle établira sa première synapse dans les noyaux des colonnes dorsales. Les branches segmentaires et descendantes distribuent des collatérales dans 5 ou 6 segments spinaux où elles se terminent principalement dans les couches intermédiaires de la corne dorsale (III-IV). La figure 3 (ci-dessous) montre l’organisation des terminaisons des fibres afférentes primaires, au niveau de la corne dorsale de la moelle épinière.

Table des matières

INTRODUCTION
1ÈRE PARTIE : GÉNÉRALITÉS
1. VOIES DE PERCEPTION ET DE TRANSMISSION DE LA DOULEUR
2. MÉCANISMES DE CONTRÔLE DE LA DOULEUR
3. MÉCANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES GÉNÉRATEURS DE DOULEUR
2ÈME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1. OBJECTIF DE L’ÉTUDE
2. APPROCHES MÉTHODOLOGIQUES
3. RÉSULTATS
4. DISCUSSION
CONCLUSION
SUGGESTIONS
REFERENCES
ANNEXE

 

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