Effet bénéfique du traitement à la céfapirine

Cours effet bénéfique du traitement à la céfapirine, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Analyse statistique des résultats

L’analyse statistique des résultats obtenus a été focalisée sur les effets obtenus par un traitement intra-utérin à la céfapirine sur l’inflammation du col de l’utérus.
Nous avons tout d’abord étudié le bénéfice potentiel de ce traitement sur des vaches atteintes de cervicite subclinique (au seuil de 5% de GNN à la cytologie), puis nous avons voulu évaluer l’innocuité à court terme d’un tel traitement.

Effet bénéfique du traitement à la céfapirine

L’étude du bénéfice a été effectuée en deux temps. Nous avons tout d’abord ciblé les vaches atteintes de cervicite en comparant les médianes d’inflammation cervicale, entre J0 et J14, chez les vaches atteintes de cervicite subclinique et ayant reçu de la céfapirine, puis nous nous sommes intéressés à l’ensemble de notre échantillon, en comparant les médianes d’inflammation cervicale à J14, entre le lot traité à la céfapirine et le lot non traité, sans connaître leur statut inflammatoire cervical initial.
Pour réaliser ces analyses, il a fallu vérifier que les lots traités / non traités étaient comparables, dans la population d’étude générale et dans la population atteinte de cervicite subclinique à J0. Le tableau 4 présente les médianes d’inflammation à J0 chez les vaches malades, traitées et non traitées. L’absence de différence significative est confirmée par le test de Wilcoxon (p=0,461).
Tableau 4 : Comparabilité des lots (traités et non traités à J0), chez les vaches atteintes de cervicite subclinique à J0
Le tableau 5 regroupe les médianes et les percentiles du taux de neutrophiles cervical des vaches traitées et non traitées, pour toute la population d’étude. L’absence de différence significative dans la population d’étude est confirmée par le test de Wilcoxon (p=0,762).
Tableau 5 : Comparabilité des lots traités et non traités à J0, dans la population d’étude
Ainsi, les lots de vaches traitées et non traitées sont comparables à J0, dans la population d’étude et parmi les vaches atteintes de cervicite subclinique.

Comparaison de l’inflammation cervicale entre J0 et J14 chez les vaches atteintes de cervicite subclinique à J0

Parmi les vaches atteintes de cervicite subclinique à J0 et ayant reçu le traitement à la céfapirine, soit 9 vaches, la médiane du pourcentage de neutrophiles cervical à J0 est 14% ±17, tandis qu’à J14 elle est de 5% ± 9. Ces données sont regroupées dans le tableau 6. La médiane du pourcentage de neutrophiles cervical à J14 chez les vaches atteintes de cervicite subclinique à J0 et traitées par voie intra-utérine à la céfapirine est significativement inférieure qu’à J0, d’après le test de Wilcoxon (p=0,047).
Tableau 6 : Comparaison de l’intensité de l’inflammation cervicale, à J0 et J14, chez les vaches atteintes de cervicite subclinique à J0 et traitées à la céfapirine (n=9)
Pour pouvoir interpréter l’efficacité du traitement à la céfapirine, il faut se demander si ces résultats se retrouvent parmi les médianes d’inflammation des vaches n’ayant pas reçu de traitement, ce qui est présenté dans le tableau 7. Il n’y a pas de différence significative (p=0,27) entre les médianes d’inflammation cervicale entre J0 et J14, chez les vaches atteintes de cervicite subclinique à J0 et n’ayant pas reçu de traitement (n=10). L’évolution des vaches avec une inflammation cervicale supérieure à 5% à J0 est synthétisée dans la figure 18.
Tableau 7 : Comparaison de l’intensité de l’inflammation cervicale, à J0 et J14, chez les vaches atteintes de cervicite subclinique à J0 et non traitées à la céfapirine (n=10)
Figure 18 : Synthèse de l’évolution des vaches atteintes de cervicite cytologique à J0
Cyto + : Pourcentage cervical de GNN ≥ 5%
Cyto – : Pourcentage cervical de GNN < 5%

Comparaison de l’inflammation cervicale entre J0 et J14 chez toutes les vaches traitées

Nous avons ensuite voulu examiner s’il existe une amélioration significative de l’intensité de l’inflammation cervicale du troupeau lorsque l’on traite systématiquement tout le troupeau, entre 28 et 35 jpp.
La comparaison des médianes d’inflammation cervicale des lots traité à J0 (n=34) et non traité à J0 (n=25), présentée dans le tableau 8, n’a pas montré de différence significative, d’après le test de Wilcoxon (p=0,197).
Tableau 8 : Comparaison de l’intensité de l’inflammation cervicale à J14, chez les vaches traitées à la céfapirine à J0 (n=33) et non traitées (n=26)

Innocuité du traitement à la céfapirine

Pour tester l’innocuité à court terme du traitement intra-utérin à la céfapirine sur l’inflammation cervicale, nous avons comparé les médianes des taux de neutrophiles cervicaux entre J0 et J7, ainsi qu’entre J0 et J14, chez les vaches saines à J0. Cette comparaison est donnée dans les tableaux 9 et 10, auxquels nous avons appliqué le test de Wilcoxon.
Le test de Wilcoxon montre qu’il n’y a pas de différence significative entre l’inflammation cervicale à J0 et J7 (p=0,41), ni entre J0 et J14 (p=0,22) chez les vaches saines ayant reçu de la céfapirine. L’évolution des vaches sans inflammation cervicale est synthétisée dans la figure 19.
Tableau 9 : Comparaison de l’intensité de l’inflammation cervicale à J0 et J7, chez les vaches saines à J0 et traitées à la céfapirine (n=24)
Tableau 10 : Comparaison de l’intensté de l’inflammation cervicale à J0 et J14, chez les vaches saines à J0 et traitées à la céfapirine (n=24)
Figure 19 : Synthèse de l’évolution des vaches indemnes de cervicite cytologique à J0
Cyto + : Pourcentage cervical de GNN ≥ 5%
Cyto – : Pourcentage cervical de GNN < 5%

Discussion

Le but de cette étude était d’examiner si l’administration de céfapirine par voie intra-utérine provoque une diminution de l’inflammation cervicale chez les vaches atteintes de cervicite subclinique entre 28 et 35 jours post-partum, et si elle permet d’améliorer les performances de reproduction de ces animaux.

Critique du protocole d’étude

Constitution de l’échantillon

La totalité des vaches de l’échantillon est de pure race Prim’Holstein, en élevage intensif. Quasiment toutes les études portant sur les cervicites et les endométrites ont été menées dans ces conditions (Gilbert et al., 1998 et 2005 ; Kasimanickam et al., 2005a ; LeBlanc et al., 2008, Salasel et al., 2010), même si d’autres auteurs ont étudié ces affections génitales dans d’autres conditions. C’est le cas de Plöntzke et al. (2010), qui se sont intéressés aux endométrites subcliniques chez des Prim’Holstein en élevage extensif ; la prévalence des endométrites cytologiques est voisine de celle des autres études (38%), mais l’influence sur les performances de reproduction n’a pas été prouvée. Dans notre étude, le seuil pathogène de l’inflammation cervicale choisi (5% de GNN) est celui défini par Deguillaume et al. (2012) dans les mêmes conditions expérimentales, soit pour des vaches laitières Prim’Holstein en élevage intensif, qui possède des mécanismes de l’immunité, un métabolisme énergétique et calcique semblables.
Leur répartition dans les trois élevages d’origine est hétérogène, tant sur le nombre de vaches par élevage que sur la durée de prélèvement dans chaque élevage. Les élevages 1 et 2, qui regroupent 34% (20/59) des vaches, respectivement 19% (11/59) et 15% (9/59) ont été prélevés pendant 3 mois, tandis que l’élevage 3, avec 66% (39/59) des vaches, l’a été pendant 5 mois.
Les notes d’état corporel des vaches à J0, les notes de mucus et le nombre d’IA par vache varient peu entre les trois élevages, tandis que la parité, les valeurs de progestéronémie à J0 et la durée de l’intervalle vêlage-1ère IA diffèrent selon les élevages.

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