Principes de l’éducation relative à l’environnement (ErE)
L’une des définitions qui a obtenu l’approbation et l’appui de l’ensemble des participants, pour un usage généralisé est celle qui fut donnée lors la Réunion internationale de travail, en 1970, sur l’étude de l’environnement dans les programmes scolaires, réunion organisée sous le patronage de l’UNESCO, par la Commission de l’éducation de I’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources): « l’éducation relative à l’environnement est le processus qui consiste à admettre certaines valeurs et à clarifier certains concepts aux fins de susciter des aptitudes et des attitudes indispensables à une compréhension et à une appréciation des relations réciproques qui peuvent exister entre l’homme, sa culture et son milieu biophysique ». L’éducation relative à l’environnement conduit également à la pratique de prises de décision et à la formulation spontanée d’une déontologie au regard des questions que pose la qualité de l’environnement ». Néanmoins, celle qui fut présentée à la Conférence Intergouvernementale sur l’ErE de Tbilissi, en 1977, est plus simplifiée : «C’est le résultat d’une réorientation et d’une articulation des diverses disciplines et expériences éducatives qui visent à faciliter la perception intégrée des problèmes de l’environnement et à rendre possible une action plus rationnelle correspondant aux besoins de la société» (UNESCO, 1978). Pourtant, dix ans après, lors du second Congrès International sur l’éducation et la formation relatives à l’environnement, qui s’est tenu à Moscou (1987), l’ErE est redéfinie comme étant :«un processus permanent dans lequel les individus et la collectivité prennent conscience de leur environnement et acquièrent les connaissances, les valeurs, les compétences, l’expérience et aussi la volonté qui leur permettent d’agir, individuellement et collectivement, pour résoudre les problèmes actuels et futurs de l’environnement».
Buts stratégiques de l’éducation environnementale
L’objectif ultime d’assoir et de promouvoir l’éducation relative à l’environnement est développé dans la charte de Belgrade (1975). Il s’agit de: « Former une population mondiale consciente et préoccupée de l’environnement et des problèmes qui s’y rattachent, une population qui ait les connaissances, les compétences, l’état d’esprit, les motivations et le sens de l’engagement qui lui permettent de travailler individuellement et collectivement à résoudre les problèmes actuels, et à empêcher qu’il ne s’en pose de nouveaux ». L’objectif est également d’améliorer la gestion des ressources naturelles et de réduire la dégradation environnementale. Elle tente d’augmenter la sensibilisation du public aux valeurs des ressources naturelles, et aux processus écologiques qui garantissent ces ressources. Elle montre également ce qui menace le bon fonctionnement de l’environnement et comment le public peut contribuer à améliorer la gestion en changeant son comportement .
Ainsi, l’éducation environnementale s’avère indispensable pour relever les défis environnementaux, et dans le rapport final de la Conférence de Tbilissi on lit : «l’éducation relative à l’environnement fait partie intégrante du processus éducatif, elle devrait être axée sur les problèmes concrets et présenter un caractère interdisciplinaire. Elle devrait viser à renforcer le sens des valeurs, contribuer au bien-être collectif et se préoccuper de la survie de l’espèce humaine. Elle devrait puiser l’essentiel de sa force dans l’initiative des élèves et dans leur engagement dans l’action et s’inspirer des préoccupations du moment et de l’avenir».
Objectifs spécifiques de l’éducation relative à l’environnement
Les objectifs de l’éducation relative à l’environnement sont clairement résumés dans la charte de Belgrade:
La prise de conscience : Amener les individus et les groupes sociaux à prendre conscience de l’environnement global et des problèmes annexes, et à s’y montrer sensible.
Les connaissances : Amener les individus et les groupes sociaux à acquérir une compréhension fondamentale de l’environnement global, des problèmes annexes, de la présence de l’humanité dans cet environnement, de la responsabilité et du rôle critique qui lui incombent.
L’attitude : Amener les individus et les groupes sociaux à acquérir des valeurs sociales, de vifs sentiments d’intérêt pour l’environnement, une motivation assez forte pour vouloir participer activement à la protection et à l’amélioration de l’environnement.
Les compétences : Amener les individus et les groupe sociaux à acquérir les compétences nécessaires à la solution des problèmes d’environnement.
La capacité d’évaluation : Amener les individus et les groupes sociaux à évaluer des mesures et des programmes d’éducation en matière d’environnement en fonction de facteurs écologiques, politiques, économiques, sociaux, esthétiques et éducatifs.
La participation : Amener les individus et les groupes sociaux à développer leur sens des responsabilités et leur sentiment d’urgence devant les problèmes d’environnement, afin qu’ils garantissent la mise en œuvre des mesures propres à résoudre ces problèmes.
Modalités de mise en œuvre de l’ErE
L’éducation pour l’environnement est un moyen de réaliser les objectifs de la protection de l’environnement. Elle ne constitue pas une branche à part de la science ni un sujet d’étude en soi. Elle est à l’usage de tout un chacun, c’est un processus d’action qui s’appuie sur les travaux de presque toutes les autres disciplines spécialisées. Elle nécessite le recours à des démarches éducatives et des méthodes pédagogiques.
Néanmoins, les méthodes différent selon les objectifs, le public cible, s’interfèrent et se conjuguent avec la sensibilisation et la formation. Sur une échelle graduée de situations pédagogiques, sensibiliser, c’est plus engageant qu’informer, mais c’est moins qu’éduquer ou former .
L’information : Constitue le niveau le plus bas de la participation. Il s’agit de rendre l’information accessible et de la diffuser de manière active. La mise à disposition d’une information suffisante est un pré requis nécessaire pour une réelle mobilisation du public .
La sensibilisation : Actuellement, Il est communément admis que sensibiliser c’est rendre sensible à ou de faire réagir à une situation donnée. En revanche, être sensible, c’est de percevoir par les sens et développer une sensibilité à un élément donné. C’est aussi éprouver des sensations et c’est donc réagir à la présence d’un élément ou d’une personne et briser l’indifférence. Les sensations sont ce qui nous connecte au monde, ce qui nous met en contact avec le réel. Cette somme de sensations construit notre sensibilité qui n’est pas figée, mais qui évolue au contact d’autres milieux, d’autres événements et qui nous permet de prendre des décisions. La sensibilisation est donc l’amélioration des connaissances des populations sur les risques et sur la façon dont chacun peut réduire son impact sur les milieux ou les espèces. Elle doit permettre une meilleure prise de conscience par les populations de la nécessité de mieux veiller sur leur environnement. Elle revêt donc de nombreuses formes et utilise tous les moyens de la communication pour parvenir à ce résultat. La sensibilisation est désormais réalisée par des personnes spécialisées .
L’éducation : Le terme éduquer désigne la formation intellectuelle, morale et physique d’un individu. Eduquer c’est accompagner la construction, la progression et l’émancipation des personnes. C’est permettre à quelqu’un d’accéder à sa propre pensée critique, d’agir et de participer à la gestion et à la construction de la société dans laquelle il s’insère et évolue .
L’éducation est donc un processus qui peut informer et motiver des populations, non seulement en encourageant des changements dans le comportement des particuliers, des institutions, des entreprises et des gouvernements mais aussi en provoquant des changements de mode de vie. Ce processus peut se dérouler dans un cadre officiel ou non officiel, tout au long de la vie (SCR, 2010).
Les formations : Former c’est souvent former quelqu’un à quelque chose par quelque chose et pour quelque chose : la formation se réfère à des savoirs à acquérir par des sujets en train d’apprendre, dans un contexte social, culturel et économique déterminé. Par la formation, on cherche à acquérir puis à réinvestir des contenus, des pratiques, des techniques, des théories, des processus . C’est un processus de renforcement des connaissances, compétences, attitudes et comportements spécifiques susceptibles d’être rapportés sur le lieu de travail.
Les formes de l’éducation environnementale
Il n’y a pas une forme unique d’éducation à l’environnement mais plusieurs tendances, Sauvé (1994) a présenté une typologie des catégories d’éducation à l’environnement, ces catégories peuvent ou non se conjuguer :
L’Education à l’environnement L’éducation à l’environnement se penche essentiellement sur des aspects cognitifs. Elle concerne l’acquisition de compétences, de connaissances et de la compréhension de l’environnement et des questions qui s’y rapportent. C’est crucial à la perception et au jugement et c’est une facette nécessaire de l’éducation à l’environnement. C’est la forme la plus courante, axée sur le contenu, l’environnement est ici un objet d’apprentissage.
L’Education pour l’environnement : On apprend à résoudre et à prévenir les problèmes environnementaux de même qu’à gérer les ressources collectives. L’environnement devient un but. L’éducation pour l’environnement vise au développement d’une attitude et d’un comportement avertis pour l’environnement. Ça dépasse l’acquisition des compétences et des savoirs et ça implique des valeurs et des attitudes qui affectent le comportement. Elle fait de la formation des attitudes qui conduisent à une éthique environnementale personnelle afin que les gens s’impliquent de façon responsable dans des activités dédiées à la gestion rationnelle de l’environnement et à la protection des ressources naturelles.
L’Education dans l’environnement : L’éducation dans l’environnement renvoie aux processus de l’éducation menés hors de la classe. Elle offre un contact direct avec l’environnement pour se forger de l’expérience, stimuler l’intérêt ainsi que le contexte adéquat pour l’acquisition de connaissances et le développement des compétences. L’environnement est à la fois un milieu d’apprentissage et une ressource pédagogique.
Table des matières
INTRODUCTION
Chapitre 01 : LES ZONES HUMIDES ALGERIENNES
-Etat des lieux et cadre règlementaire-
1- Généralité
2- Les zones humides en Algérie
2-1- Cadre réglementaire
Chapitre 02 : L’EDUCATION ENVIRONNEMENTALE
– Concept fondamentaux et modalité de mise en œuvre –
1- L’Historique
2- Principes de l’éducation relative à l’environnement (ErE)
3- Buts stratégiques de l’éducation environnementale
4- Objectifs spécifiques de l’éducation relative à l’environnement
5- Modalités de mise en œuvre de l’ErE
5-1- L’information
5-2- La sensibilisation
5-3- L’éducation
5-4- Les formations
5-5- Les formes de l’éducation environnementale
6- L’éducation environnementale en Algérie
6-1- Introduction de l’éducation environnementale en milieu scolaire
6-2- Les étapes de mise en œuvre de l’éducation environnementale
7- Création du ministère de l’environnement et des énergies renouvelables
7-1- La direction de la sensibilisation, de l’éducation et du partenariat pour la protection de l’environnement
7-2- Les organismes de mise en œuvre de l’éducation environnementale
7-1-2- Les maisons de l’environnement
Chapitre 03 : MATERIEL & METHODES
1- Présentation de la zone d’étude
1-1- La wilaya d’Annaba
1-2-La wilaya d’El Tarf
1-3-La wilaya de Skikda
1-4-La wilaya de Souk Ahras
2- Méthodologie
2-1- Les critères de choix des wilayas
2-1-1- Présence des zones humides
2-1-2- Présence d’une maison de l’environnement
2-2-Critère de choix pour l’enquête socio-pédago-écologique
2-2-1- Les établissements scolaires
a- Le niveau scolaire
b- La sensibilisation
2-2-2- Les directions de wilaya
2-2-3- Les établissements universitaires
3- Modèles de questionnaire
4- L’analyse statistique
Chapitre 04 : RESULTATS
1- Résultats des enquêtes aux niveaux de la wilaya d’Annaba
1-1- Les établissements scolaires
1-1-1- Les établissements primaires (2015-2016)
1-1-2- Les établissements moyens (2015-2016)
1-1-3- Les établissements lycées (2015-2016)
1-1-4- Comparaison générale entre les établissements sensibilisés et non sensibilisés tous niveaux confondus (2015-2016)
1-1-5- L’établissement primaire sensibilisé (2016-2017)
1-1-6- Comparaison entre deux années de l’enquête du primaire sensibilisé
1-2- Les établissements universitaires
1-2-1- Master 1 en Biologie du développement
1-2-2- Master 1 en Eco-éthologie
1-2-3- Master 1 en Physio-toxicologie animale
1-2-4- Comparaison générale entre les différentes spécialités
1-3- Les directions de wilaya
1-3-1- Direction de l’environnement
1-3-2- Conservation des forêts
1-3-3- Direction des services agricoles
1-3-4- Comparaison générale entre les différentes directions
2- Résultat des enquêtes au niveau de la wilaya d’El Tarf
2-1- Les établissements scolaires
2-1-1- Les établissements primaires (2015-2016)
2-1-2- Les établissements moyens (2015-2016)
2-1-3- Les établissements lycées (2015-2016)
2-1-4-Comparaison générale entre les établissements sensibilisés et non sensibilisés tous niveaux confondus
2-1-5- l’établissement primaire sensibilisé (2016-2017)
2-1-6- Comparaison entre deux années de l’enquête du primaire sensibilisé
2-2- Les établissements universitaires
2-2-1- Master 1 en Toxicologie
2-2-2- Master 1 en Sociologie
2-2-3- Master 1 en Economie
2-2-4- Comparaison générale entre les différentes spécialités
2-3- Les directions de wilaya
2-3-1- Direction de l’environnement
2-3-2- Conservation des forêts
2-3-3- Direction des services agricoles
2-3-4- Comparaison générale entre les différentes directions
3- Résultats des enquêtes au niveau de la wilaya de Skikda
3-1- Les établissements scolaires
3-1-1- Les établissements primaires (2015-2016)
3-1-2- Les établissements moyens (2015-2016)
3-1-3- Les établissements Lycées (2015-2016)
3-1-4- Comparaison générale entre les établissements sensibilisés et non sensibilisés tous les niveaux confondus
3-1-5- L’établissement primaire sensibilisé (2016-2017)
3-1-6- Comparaison entre deux années de l’enquête du primaire sensibilisé
3-1-7- L’établissement moyen sensibilisé (2016-2017)
3-1-8- Comparaison entre deux années de l’enquête du moyen sensibilisé
3-1-9- L’établissement lycée sensibilisé (2016-2017)
3-2- les établissements universitaires
3-2-1- Master 1 en Biologie
3-2-2- Master 1 en Sciences sociales
3-2-3- Comparaison générale entre les différentes spécialités
3-3- Les directions de wilaya
3-3-1- Direction de l’environnement
3-3-2- Conservation des forêts
3-3-3- Direction des services agricoles
3-3-4- Comparaison générale entre les différentes directions
4- Résultats des enquêtes au niveau de la wilaya de Souk Ahras
4-1- Les établissements universitaires
4-1-1- Master 1 en Biologie
4-1-2- Master 1 en Agronomie
4-1-3- Master 1 en Sciences vétérinaires
4-1-4- Master 1 en Economie
4-1-5- Comparaison générale entre les différentes spécialités
5- Comparaison des données récoltées entre les différentes wilayas
5-1- Les établissements scolaires
5-2- Les établissements universitaires
5-3- Les directions de wilaya
Chapitre 05 : DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES