Echelle de la macroforme (urbaine)
Donner une définition exacte de l’urbanisation s’avère une tache ardue car ce processus, long dans l’histoire, dont les origines remontent à la présence de l’homme sur terre possède plusieurs facettes convergentes et quelques fois même antagonistes. Chombon G. la décrit comme « le mouvement résultant d’instinct ou des réactions des hommes qui les firent se réunir, se grouper, s’agglutiner en des lieux précis, pour des raisons variées et parfois contradictoires » (Chombon G. 1975, P7) Ce sont donc les besoins naturels de l’homme qui l’ont poussé à intervenir sur l’espace naturel (Douglas I. 1983): se loger, travailler mais aussi son besoin inné à vivre en communauté sont des facteurs qui ont donné lieu peu à peu à une forme de bâti aggloméré qui a pris progressivement au fur et à mesure que ces besoins grandissent l’aspect d’une ville où la croissance est assurée, notamment, par l’extension des zones d’habitat ou d’industrie transformant ainsi les terres agricoles environnant l’agglomération (Noel M. 1975).
C’est au XXe siècle que les effets pervers de l’urbanisation sous ses aspects planifiés et spontanés se font ressentir (Douglas I. 1983, Pigeon P. 2007), la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle a entrainé une mutation du rapport de l’homme avec l’environnement qui devient à l’aube du XXe siècle un rapport de domination « la mainmise de l’homme sur la nature » (Hilpert T. 2004, P23) à des fins de développement et de croissance continus. Même si on reconnait différentes tentatives de délimiter et de régulariser l’extension des villes, le bétonnage anarchique continu à absorber l’espace environnant pour répondre à une pression de plus en plus croissante en développement urbain (Talret J. 1985). urbain et ce qui est rural » (Pigeon P. 2007, P75); et l’urbanisation s’avère désormais de plus en plus destructrice de l’environnement naturel qui est le « milieu-support » (Tarlet J. 1985, P10) de toute opération d’aménagement urbain.
Toutefois la corrélation négative entre les soucis environnementaux et l’artificialisation de l’espace a entrainé une sorte de prise de conscience des conséquences de cette dernière (Douglas I. 1983) ce qui justifie l’engouement de la communauté internationale à la fin du XXe siècle pour la question environnementale3. Ceci marque l’actualité des discours sur la ville où nombres de spécialistes de différentes sphères s’y attardent surtout qu’au Sud comme au Nord les villes se trouvent confrontées à des problèmes plus au moins similaires qui nécessitent une prise en charge immédiate (Douglas I. 1983, Pigeon P. 2007). Dans ce contexte on note l’apparition de nouvelles disciplines qui s’intéressent de prés aux effets pervers de l’urbanisation sur l’espace naturel tel que l’écologie urbaine qui s’impose comme discipline à caractère théorique tentant de croiser les approches urbaines et écologiques de l’espace (Berdoulay V. Soubeyran O. 2002), ou la planification écologique qui essaye de mettre en place un aménagement de l’espace plus soucieux du milieu écologique (Tarlet J. 1985). La nouvelle situation implique également l’apparition d’un nouveau lexique définissant des outils théoriques et quelquefois empiriques par lesquels on tente de décrire la situation ou même de remédier aux maux dont souffre la ville suite à l’urbanisation galopante (Chombon G. 1975) du siècle précédent qui se répercute sur différents secteurs de la vie humaine : sociale, économique et environnementale ; ainsi surgit le concept de «durabilité » qui vient stigmatiser le caractère non durable d’une urbanisation jugée pathologique qui risque de priver les générations futures du privilège de vivre dans un environnement plaisant (Pigeon P. 2007). Toutefois le souci de prendre en compte l’environnement naturel dans le processus d’urbanisation apparait dans les principes de la « ville durable » qui se présente tel un «croisement de la ville et du développement durable » (Berdoulay V. Soubeyran O. 2002, P24) et s’impose comme alternative à la ville émergente dont le but est de réduire l’emprunte écologique de l’urbanisation; Boyer J-c. (1999), souligne qu’une ville durable « utilise moins de carburants fossiles et de matières premières rares, pollue moins et ne menace pas la biodiversité » (Pigeon P. 2007, P 147) ce dernier point se présente comme étant un volet très important de la protection de l’environnement .