DYNAMIQUE SPATIO-TEMPORELLE DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT

DYNAMIQUE SPATIO-TEMPORELLE DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT

CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES 

 Le relief, les sols et la géologie 

La géomorphologie du Bassin versant du Ferlo est surtout marquée par la présence de vastes plateaux dunaires entrecoupés par le réseau de la vallée du Ferlo et ses affluents. C’est un relief assez monotone. Les altitudes extrêmes sont de l’ordre de 50 m pour la limite supérieure et d’environ 10-15 m pour la limite inférieure au niveau des vastes plateaux (Diallo, 1995). Le plateau a été érodé par un ancien affluent du fleuve Sénégal, le Ferlo, qui a cessé de couler à la fin de la dernière période humide saharienne. Les sols sont de type isohumique hydromorphes dans la vallée du Ferlo, sablo-argileux, gravillonnaires et à affleurements latéritiques (figure 3) Sur la base du critère morpho-pédologique qui parait comme l’élément le plus déterminant de différenciation, le Ferlo se subdivise en trois sous zones (MEPN, 1999 in Ndiaye, 2007) à savoir : – la sous zone du Ferlo nord sableux ; – la sous zone du Ferlo est latéritique ; – la sous zone du Ferlo sud sablo-argileux. Figure 3: Répartition des sols dans le Bassin versant du Ferlo La zone d’étude est située dans la partie occidentale du Bassin sénégalo-mauritanien. Ce Bassin s’est mis en place avec l’ouverture de l’Atlantique centrale au Jurassique. D’après les études antérieures (Ritz et Bellion, 1988 et Gladima-Sibi, 1997), il est d’âge MésoCénozoïque et repose sur un substratum d’âge Précambrien à Paléozoïque formé de granites et de roches métamorphiques. 13 

 Le climat et les ressources en eau 

La région du Ferlo est soumise à un climat de type tropical sec. La durée des saisons est liée au mouvement du Front Intertropical (FIT) qui est la trace au sol de la ligne de contact entre l’air tropical humide maritime ou mousson venant du sud-ouest et les masses d’air continentales ou harmattan venant de l’Est et du Nord-est. Le tracé du FIT varie en fonction de l’activité des vents engendrés par les anticyclones des Açores centré sur l’Atlantique nord, de Sainte Hélène centré sur l’Atlantique sud, et Saharo libyen encore appelé haute pression du nord de l’Afrique La saison des pluies a lieu de juin à octobre. Elle est caractérisée par de faibles précipitations (200 à 500 mm par an) avec un gradient nord-sud et une variabilité spatiotemporelle prononcée. Deux années sur trois, le mois d’août est le plus pluvieux de l’année. De faibles pluies, connues sous le nom de Heug, peuvent aussi être notées en saison sèche froide (Diop et al., 2004). La température moyenne annuelle est de 29,6 °C avec une amplitude moyenne annuelle de 7,6 °C. Le régime thermique se caractérise par une évolution bimodale, laissant apparaître deux températures maximales (mai et octobre) et deux minimales (janvier et août). La moyenne annuelle de l’humidité relative est de 47 % et elle est marquée par une évolution unimodale, avec un maximum intervenant au mois d’août (73 %) et un minimum au mois de février (29 %). La quantité d’eau mensuelle évaporée en zone sylvopastorale (station de Linguère) suit une variation bimodale similaire à celle de l’insolation et de la température. Elle est caractérisée par une hausse entre septembre et novembre, avec un maximum de 7,8 mm.j-1 (Diemé, 2003). Du point de vue hydrologique, on note au Ferlo, la présence des nappes profondes appelées aquifères du Maestrichtien et de l’Éocène d’une part, et celles dites superficielles ou nappes du Continental terminal et du Quaternaire d’autre part (Michel, 1973). Les eaux superficielles de la région du Ferlo sont représentées par le lac de Guiers, une dépression naturelle peu profonde (2 à 3,5 m au nord et 1 à 1,5 m au sud couvrant 300 km² à son maximum d’extension) (Cogels et Gac, 1984). Il se prolonge dans la basse vallée du Ferlo et un réseau de points d’eau temporaires, constitue les mares de taille variable, aménagées ou naturelles localisées dans les bas-fonds des vallées. Si certaines ne sont en saison des pluies que des flaques d’eau de quelques dizaines de mètres carrés, d’autres peuvent s’étaler sur des hectares. La topographie de ces mares est en général très plate, et rares sont celles qui, même dans les années de bonne pluviométrie, présentent des fonds d’eau de plus de 1,50 m (Grosmaire, 1957). Avant l’implantation des premiers forages au début des années 1950, les mares constituaient les seuls points d’abreuvement des populations et du cheptel pendant la saison des pluies. Les zones d’habitation étaient organisées, conditionnées même, autour d’une mare ou d’un système de mares. La richesse de la toponymie des populations locales (en majorité des Peuls) indique la diversité et la valeur pastorale de ces mares. Chacune d’elles porte un nom qui permet de la distinguer d’une autre et aussi de la caractériser selon son importance, la végétation qui l’entoure, les animaux particuliers qui la fréquentent, etc. Mais dès l’assèchement de ces mares, quelques semaines après les dernières pluies, la zone sylvo-pastorale se vide de sa population et de son cheptel (Barral, 1982). 14 Les déficits pluviométriques répétés ces dernières décennies n’ont pas épargné ces mares. Si certaines s’assèchent très tôt ou parfois n’ont pas d’eau, d’autres font l’objet de fréquentation par des populations avec leur troupeau qui ne respectent pas toujours les mesures de gestion pour une utilisation durable (Diop et al, 2004). 

LIRE AUSSI :  IDENTIFICATION GEOTECHNIQUE DES SOLS

 Les ressources végétales et fauniques 

La végétation sahélienne apparait comme un ensemble de communautés complexes très variables dans le temps et dans l’espace. Leur évolution dépend étroitement des caractéristiques des précipitations dont la variabilité représente le facteur essentiel de la diversité floristique. (Akpo, Gaston, Grouzis, 1995). La végétation du Ferlo se présente en fin de saison des pluies, à l’optimum de développement, sous la forme d’un tapis herbacé, plus ou moins continu, pouvant atteindre 50 cm à 1 m de hauteur, composé essentiellement d’espèces annuelles. Ce tapis est parsemé d’arbres et d’arbustes fréquemment épineux, ne formant jamais une strate continue (Akpo, 1992). La strate herbacée du Bassin versant du Ferlo est principalement composée des espèces suivantes : Schoenefeldia gracilis, Zornia glochidiata, Eragrostis tremula, Cassia obtusifolia, Cenchrus biflorus, Chloris prieurii, Dactylotenium aegyptium, Alysicarpus ovalifolius, Tephrosia purpurea, Pennisetum pedicellatum, Andropogon pseudapricus, Polycarpa linearifolia, , Schyzachyrium exile, etc (CSE, 2013). Les écosystèmes de la zone abritent des espèces ligneuses parmi lesquelles: Acacia senegal, Guiera senegalensis, Balanites aegyptiaca, Combretum glutinosum, Faidherbia albida, Acacia raddiana, Boscia senegalensis, Ziziphus mauritiana, Pterocarpus lucens, Combretum nigricans, Mitragyna inermis, Grewia bicolor, Acacia adansonii, Adenium obesum. Le domaine classé est composé de 17 réserves sylvo-pastorales, 2 réserves de faune, 1 réserve de biosphère et 1 forêt classée (tableau 1) occupant une superficie de 21 570 km², soit presque la moitié de la superficie du Bassin versant du Ferlo. A cela, s’ajoute plus d’une cinquantaine d’unités pastorales mises en place par les projets et programmes nationaux de développement.

Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS .
ABSTRACT
RESUME
INRODUCTION GENERALE
Partie I : CADRE DE L’ETUDE
Chapitre I : SYNHTESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 CLIMAT
1.2 SOL
1.3 RESSOURCES EN EAU
1.4 RESSOURCES VEGETALES
1.5 L’ELEVAGE .
1.6 AUTRES PERSPECTIVES SCIENTIFIQUES
Chapitre II : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1 SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE
2.2 CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES
2.2.1 Le relief, les sols et la géologie
2.2.2 Le climat et les ressources en eau
2.2.3 Les ressources végétales et fauniques
2.3 MILIEU HUMAIN
2.3.1 La Démographie
2.3.2 Les systèmes de production
Chapitre III : MARERIEL ET METHODES
3.1 CARTOGRAPHIE DES ECOSYSTEMES
3.1.1 Méthode de la cartographie des écosystèmes
3.1.2 Méthode de la mesure de la végétation
3.1.3 Méthode de cartographie des changements
3.1.4 Méthode d’application des critères de la Liste Rouge des Ecosystèmes
Partie II : VARIATION SPATIO-TEMPORELLE DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT DU
FERLO
INTRODUCTION
Chapitre I : OCCUPATION DU SOL ET ETAT DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT DU
FERLO EN 1965 ET 2015
1.1 LES UNITES D’OCCUPATION DU SOL
1.2 VARIATION SPATIIALE DES ECOSYSEMES
1.2.1 Les écosystèmes naturels du Bassin versant du Ferlo
1.2.2 Les écosystèmes artificialisés du Bassin versant du Ferlo
Chapitre II : VARIATION TEMPORELLE DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT DU FERLO
2.1 LES ECOSYSTEMES NATURELS
2.2 LES ECOSYSTEMES ARTIFICIALISES
Chapitre III : DISCUSSION ET CONCLUSION
3.1 DISCUSSION
3.2 CONCLUSION
Partie III: DYNAMIQUE SPATIO-TEMPORELEE DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT DU FERLO
INTRODUCTION
Chapitre I : EVOLUTION DE L’ESPACE
1.1 CHANGEMENTS INTERVENUS ENTRE 1965 ET 2015
1.2 BILAN DES MODIFICATIONS ENTRE 1965 ET 2015
1.3 BILAN DES CONVERSIONS 1965 ET 2015
1.4 CONCLUSION
Chapitre II : SCENARIS D’EVOLUTION DES ECOSYSTEMES DANS LE BASSIN VERSANT DU FERLO
2.1 CARACTERISTIQUES BIOTIQUES
2.2 CARACTERISTIQUES ABIOTIQUES
2.3 DYNAMIQUE ET REARTITION SPATIALE DES ECOSYSTEMES
2.4 PROCESSUS DE MENACES .
2.5 ESSAI D’APPLICATION DES CRITERES
2.5.1 La forêt galerie .
2.5.2 La savane boisée
2.5.3 La savane arborée
2.5.4 La savane arbustive à arborée
2.6 SYNTHESE DE L’APPLICATION DES CRITERES
Chapitre III : DISCUSSION ET CONCLUSION
3.1 DISCUSSION
3.1.1 Dynamique spatio-temporelle des écosystèmes
3.1.2 Application des critères de la Liste Rouge des écosystèmes menacés
3.2 CONCLUSION
Partie IV : DISCUSSION ET CONCLUSION GENERALES
Chapitre 1 : DISCUSSION GENERALE
1.1 LES ECOSYSTEMES DU BASSINN VERSANT DU FERLO (ETAT ET VARIATION SPATIO-TEMPORELLE)
1.2 DYANAMIQUE SPATIO-TEMPORELLES DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT DU FERLO
1.3 DEVENIR DES ECOSYSTEMES DU BASSIN VERSANT DU FERLO SELON LES CRITERES DE LA LISTE ROUGE DES ECOSYSTEMES DE L’UICN 79
Chapitre 2 : CONCLUSION GENERALE ET PERPSPECTIVES
2.1 CONCLUSION GENERALE
2.2 PERSPECTIVES
ANNEXE 1: DEFINITION SOMMAIRE DES FORMATIONS VEGETALES CARTOGRAPHIEES
ANNEXE 2 : FICHE D’INVENTAIRE POUR LA VERIFICATION DE L’OCCUPATION DU SOL
ANNEXE 3 : MATRICE DE TRANSITION ENTRE 1965 ET 2015
ANNEXE 4 : VERSION 2 DES CRITERES POUR LA LISTE ROUGE DES ECOSYSTEMES (Keith et al, 2013)
ANNEXE 5 : METHODE DE SUIVI DE LA VEGETATION PAR LE CSE
ANNEXE 6 : ESPECES VEGETALES RECENCEES AU FERLO (CSE, 2013)
RESUME

projet fin d'etudeTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *