DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DES SOLS DE LA COMMUNAUTE RURALE

DYNAMIQUE DE L’OCCUPATION DES SOLS DE LA
COMMUNAUTE RURALE

CRACTERISTIQUES PHYSIQUES

Le relief et les sols Le relief est un plateau latéritique, partiellement couvert par des dunes aplanies et stabilisées par la végétation (Le Houerou, 1988). Les altitudes extrêmes sont de l’ordre de 50 m pour la limite supérieure et d’environ 10-15 m pour la limite inférieure au niveau des vastes plateaux (Diallo, 1995). Le plateau a été érodé par un ancien affluent du fleuve Sénégal, le Ferlo, qui a cessé de couler à la fin de la dernière période humide saharienne. Le Ferlo a laissé l’empreinte d’une large vallée, qui traverse la zone d’étude d’est en ouest et envoie des ramifications au nord et au sud; cela est à l’origine des mares temporaires. Les sols sont de types isohumique bruns rouges subarides peu évolué d’apports éoliens et ferrugineux-tropicaux non lessivés. On rencontre des minéraux bruts des dunes rouges vives mais aussi des affleurements rocheux de calcaires sur certains endroits (FAO, 1999).Les sols ferrugineux lessivés sont localisés dans la partie Sud et Ouest de la communauté rurale (figure 2), les sols latéritiques occupent la lisière Nord tandis-que partie centrale est constitué de matériaux sablo – argileux ou argilo- sableux.

Climat et ressources en eau

La CR de Barkédji se situe dans le domaine climatique sahélien caractérisé par une longue saison sèche de 8 à 9 mois et une saison pluvieuse de 3 à 4 mois (FAO, 1999), d’intensité et de répartition très variable d’une année à l’autre. La saison sèche correspond à la période où le tapis herbacé a presque disparu, les récoltes sont totalement consommées, et le bétail est en transhumance lointaine. Les températures sont variables ; le mois le plus chaud est mai (41°C) et le mois le plus frais est janvier (14°C). La température moyenne annuelle est de 28,8°C dans la période 1961-1990, avec une amplitude thermique de 7,9°C (Ndione, 2002). L’humidité relative y est faible mais elle est fonction de la saison mais aussi des vents. Les principaux vents sont : – l’Harmattan : vent chaud et sec qui souffle la majeure partie de la saison sèche, emportant sables et poussière et provocant l’érosion des sols et une forte évaporation des eaux de surface ; – la Mousson : de direction SSO, elle souffle de juillet à octobre. Elle apporte également l’humidité et la pluie. En effet, le Sénégal a connu trois grands épisodes secs : dans les années 1910, 1940 et depuis 1968 (Le Borgne, 1988). Le dernier épisode sec est le plus sévère en raison de sa persistance et des déficits pluviométriques observés qui se sont traduits par un glissement progressif des isohyètes vers le sud sur plus de 120 km entre 1971 et 1990. Cette sécheresse a par ailleurs révélé le phénomène de la désertification au Sahel (Janicot et Fontaine, 1993). L’hydrographie est caractérisée par un système endoréique typique des zones arides et semiarides. Le principal réseau hydrographique rencontré est la vallée du Ferlo qui est maintenant une vallée fossile. Cet ancien affluent du fleuve Sénégal est d’abord orienté sud-est à nord-ouest, puis d’est en ouest et enfin s’infléchit au niveau de Keur Momar Sarr pour se jeter dans le lac de Guiers avec lequel il forme une dépression qui communique avec le fleuve Sénégal par l’intermédiaire du marigot Taouey (Diop et al, 2002). Cette vallée est composée d’un ensemble de cours d’eau temporaires et de mares situées sur les bas fonds du lit du Ferlo. Un inventaire de ces mares a permis de répertorier cent trente (130) mares (Bouyer, 2001) et les a classifiées en deux (2) catégories : les mares sur cuvette argileuse généralement de grande taille (diamètre supérieur à cent (100) mètres) et qui contiennent de l’eau durant toute la saison des pluies et une bonne partie de la saison sèche ; et les mares à sol sableux et sablo-argileux plus petites (diamètre < 100m) qui se situent en général à côté des premières et caractérisées par des assèchements répétés (BOP, 2009). Les mares constituent un potentiel hydrique de haute valeur et de très grande utilité pour la consommation aussi bien du bétail que des personnes (surtout en ce qui concerne la vie des éleveurs transhumants venant d’autres régions pendant la saison pluviale). Mais en dehors de l’irrégularité des pluies, certaines mares de la zone sont confrontées à une importante pression animale, à l’ensablement et au colmatage de leurs adducteurs résultant de l’érosion hydrique ou éolienne d’autant plus intense que le type de sol est fragilisé en surface. On signale par ailleurs une autre contrainte afférente aux mares. Il s’agit de la dégradation de l’environnement physique de celles-ci en rapport avec des activités mal contrôlées et un surpâturage. 10 Les effets combinés des facteurs précités et des transhumants qui campent aux abords des mares, ceci malgré les directives contenues dans les plans de gestion des Unités Pastorales, constituent de lourdes menaces sur le devenir de ces dernières. Il faut signaler cependant l’existence de mares aménagées comme celle de Moguéré dans la communauté rurale. Les autres ressources en eau proviennent des forages de Diagaly et de Diabal, des puits-forages de Diabal et de Magré. Les puits ordinaires captent la nappe entre 85 et 90 m. Les plus anciens datent de la période coloniale. Les eaux souterraines sont constituées par les eaux de la nappe du Maestrichtien qui se situe à des profondeurs très importantes. Globalement, les ressources en eau sont de bonne qualité. Mais, elles ne sont pas partout facilement accessibles.

Les ressources végétales et fauniques

• La végétation : La végétation de la Communauté Rurale de Barkédji se présente en fin de saison des pluies, à l’optimum de développement, sous la forme d’un tapis herbacé, plus ou moins continu, pouvant atteindre 50 cm à 1 m, composé essentiellement d’espèces annuelles. ce tapis est parsemé d’arbres et d’arbustes fréquemment épineux, ne formant jamais une strate continue. (AKPO, 1992). La zone est principalement composée de paysages typiques du Sahel, se différenciant par leur géomorphologie (Raynaut et al, 1997): – le seeno est une steppe arbustive sur dune et inter-dune (substrat sableux), dominée par les espèces ligneuses soudaniennes. Cette formation est propice à l’agriculture et offre une productivité fourragère élevée, grâce aux bonnes propriétés hydriques des sols sableux. Elle est cependant sensible à l’érosion éolienne et au surpâturage ; – le sangre est une steppe arbustive croissant sur les affleurements de cuirasse latéritique. Ses faibles réserves hydriques, dues à la porosité du sol, le rendent impropres à l’agriculture, mais pas au pâturage ; – le baldiol est une steppe arborée poussant dans les dépressions hydromorphes, à substrat argilosableux. La pression pastorale y est importante en saison des pluies. • La faune : La faune sauvage est très adaptée à l’écologie de la zone. Les mammifères sont représentés par divers groupes : les insectivores (hérissons), les Chiroptères (chauve-souris), les Lagomorphes (lièvres), les Sciuromorphes (écureuils), les Carnivores comme les Ratels (Millivora), le chat sauvage (Felis libyca), le chacal commun (Canis aureus), les Myomorphes ou rongeurs etc. L’avifaune est très riche surtout en période de reproduction coïncidant pour la plupart des espèces à la saison hivernale (septembre-octobre). Les Amphibiens sont représentés par les genres Rana et Bufo et les reptiles par les varans (Varanus niloticus, Varanus axanthematicus), les serpents et les lézards. Le cheptel (bovins, ovins, caprins et quelques dromadaires), la volaille, et les équins (chevaux et ânes) constituent les principaux animaux domestiques.

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE
I.2. CRACTERISTIQUES PHYSIQUES
1.2.2. Climat et ressources en eau
1.2.3. Les ressources végétales et fauniques
1.3. Le MILIEU HUMAIN
1.3.1. La démographie
1.3.2. Les systèmes de production
1.3.2.1. L’élevage
1.3.2.2. L’agriculture
Chapitre II : MATERIEL ET METHODES
2.1. ETUDE DE LA VEGETATION
2.1.1. Mise en évidence de l’état actuel
2.1.1. Caractéristiques de l’évolution spatio-temporelle
2.2. PRINCIPALES ACTIVITES NECCESSAIRES A L’ETABLISSEMENT DES CARTES
D’OCCUPATION DES SOLS
2.2.1. Le traitement des images
2.2.1.1. Assemblage des scènes
2.2.1.2. Rectification géométrique
2.2.2. Numérisation
2.2.3. Photo-interprétation
2.2.4. Travaux de terrain
2.2.5. Détection des changements
2.2.5.1. Repérage des changements
2.2.5.2. Standardisation de la légende : Approche LCCS
Chapitre III : RESULTATS
3.1. MODE D’OCCUPATION DES SOLS
3.1.1. Les unités d’occupation des sols
3.1.2. Les caractéristiques de l’occupation des sols
3.2.2. Bilan
3.3. EVOLUTION DE L’ESPACE
3.3.1. Changements entre 1973 et 2009
3.3.2. Changements entre 1973 et 1987
3.3.3. Changements entre 1987 et 2009
Chapitre IV : DISCUSSION – CONCLUSION
4.1. DISCUSSION
4.2. CONCLUSION
4.3. PERSPECTIVES

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