Durée des différentes parties du signal entre les enregistrements

Durée des différentes parties du signal entre les enregistrements

Les signaux uniques ou groupés variant de deux à cinq appels. Pour les signaux unique, l’intervalle moyen entre deux signaux est de 81  52 ms (n = 29), 125  73 ms (n = 28) pour les groupes de deux signaux, 151  125 ms (n = 17) pour ceux de trois, 114  48 ms (n = 7) pour les quatre et 70  13 ms (n = 2) pour les groupes de cinq signaux (Figure 35). L’intervalle entre les signaux uniques ou en groupe ne présente aucune différence significative (Kruskal-Wallis, p = 0,11). Ce qui suggère que les signaux uniques ou groupés en deux ou trois appels sont utilisés pour le déplacement, c’est-à-dire, analyser l’environnement qui l’entoure. Les signaux groupés en quatre et cinq éléments sont utilisés pour détecter et manœuvrer pour la capture des proies lors de la chasse. L’intervalle entre les signaux pour les différents lieux d’enregistrement varie en moyenne de 130  64 ms (n = 19) à l’intérieur des gîtes, de 94  36 ms (n = 14) au niveau des pistes et 89  63 ms (n = 38) pendant le relâchement (Figure 36). La différence est significative entre les lieux d’enregistrement (Kruskal-Wallis p = 0,12). L’intervalle entre les signaux des écholocations enregistrées au niveau des gîtes sont plus long car les individus envoient des longs signaux pour avoir des informations sur l’environnement qui l’entoure avant de sortir. Ceux au niveau des pistes sont moins longues, car Myzopoda aurita chasse et elle a besoin d’avoir le plutôt possible des échos pour manœuvrer et capturer les proies. L’intervalle entre les signaux pendant le relâchement est le plus court car l’animal est stressé et cherche des informations sur l’environnement afin de fuir.

Type de cris sociaux

Les cris sociaux sont émis pendant la sortie et lors de la rentrée du gîte. Six types de cris sociaux ont été identifiés et décrits lors de l’analyse de trois enregistrements (Figure 37). Il s’agit des vrais cris sociaux de Myzopoda aurita, car les enregistrements sont faits au niveau de leurs gîtes. De plus ce sont des sons audibles que l’animal utilise pour signaler ou rechercher les gîtes. L’enregistrement des cris sociaux a été fait au niveau de trois gîtes. Durant les suivis, Myzopoda aurita commence à retourner aux gîtes après 20 h et cette fréquentation augmente jusqu’à 5 h du matin. Toutefois, le nombre moyen de visites est faible jusqu’à 2 h du matin avec une moyenne de 8  1,2 (n = 3). La fréquentation augmente ensuite jusqu’à l’aube avec une moyenne de 56  45 (Figure 38). Ce qui signifie que l’animal retourne régulièrement au niveau du gîte pour se reposer un peu. Cependant, l’émission de cris sociaux n’est pas obligatoire lors des visites des gîtes. Sur les 133 visites des trois dortoirs observés, aucun cri social n’a été émis sur 98 (74 %).

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L’écholocation émise par Myzopoda aurita est composée d’une fréquence modulée complexe (FM) avec une longue durée. Elles se produisent pendant la recherche de proies et lors du déplacement de l’animal. Göpfert et Wasserthal (1995), note que l’écholocation de cette espèce est utilisée pour détecter les battements d’aile des insectes. Les enregistrements de l’écholocation sont faits au niveau des pistes où cette espèce se déplace. C’est aussi au niveau de ces pistes que les captures ont eu lieu et la majorité des individus attrapés ont encore des restes d’insecte à l’intérieur de leur bouche. Ces observations correspondent à celles que Göpfert et Wasserthal ont remarqué en 1995. Russo est ses collaborateurs (2007) ont noté que l’écholocation produite durant l’action de chasser les proies sur les feuilles diffère de celle produite pendant le simple vol pour Myotis myotis et Myotis blythii. Les signaux changent de structure quand l’animal cherche, approche et attaque une proie (Kalko et Schnitzler, 1993, 1998 ; Kalko, 1995). Elle change aussi selon la nature de l’habitat (Pavey et al., 2001). Les caractéristiques des proies (Leippert et al., 2002) et la présence d’individu de la même espèce (Barclay et Brigham, 2004) peuvent influencer la structure de l’écholocation produit par un individu.

Sur le plan écologique, l’écholocation permet d’avoir des informations sur les habitats et de détecter les proies. Les signaux émis par Myzopoda aurita comportent plusieurs éléments. Chaque élément est constitué par plusieurs harmoniques, cependant le deuxième est le plus fort. La structure de l’écholocation de cette espèce de chauve- souris, composée d’un à quatre éléments est propre pour cette espèce. Le premier élément est utilisé pour avoir les informations sur l’environnement et identifier les obstacles sur leur passage. Le deuxième sert à détecter les battements d’ailes des proies potentielles. Le troisième sert à avoir plus de précision sur la trajectoire à emprunter pour atteindre l’objectif fixé. Le dernier élément sert à mesurer la distance des objectifs discrets. Des écholocations composées de deux éléments ont été rapportées pour d’autres espèces de chauve-souris (Sales et Pye, 1974 ; Göpfert et Wasserthal, 1995 ; Jones et Teeling, 2006).

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