Du risque à la catastrophe

Du risque à la catastrophe

Il faut tout d’abord bien distinguer les notions de risque et de catastrophe. Le risque possède un caractère de potentialité alors que la catastrophe a bien une dimension réelle : « Le risque possède une dimension probabiliste qu’une catastrophe n’a malheureusement plus ; c’est une certitude. » (A. Dauphiné, 2003, p.16). vulnérabilité. L’aléa désigne « la probabilité d’occurrence d’un phénomène » (A. Dauphiné, 2003, p. 17) et la vulnérabilité correspond au « niveau de conséquences prévisibles d’un aléa sur les enjeux » (Y. Veyret, 2003, p.16). La vulnérabilité peut alors être humaine, matérielle, économique ou encore environnementale. Le risque prend donc en compte deux éléments : la probabilité que survienne un évènement et la gravité des conséquences si cet évènement se produit. Les submersions marines sont alors un type particulier d’inondation. En France, l’inondation est le premier des risques de catastrophe naturelle. La submersion marine est plus rare et moins connue que la crue ou l’inondation par les fleuves. Il s’agit d’ « inondations temporaires de la zone côtière par la mer dans des conditions Une autre notion importante à définir est le retour d’expérience. Il s’inscrit dans une suite de phases précédant et suivant la catastrophe naturelle. En effet, avant que le risque ne devienne catastrophe, on trouve les phases de prévision, de protection et de prévention. La prévision précède de peu la catastrophe et doit permettre de prévenir la prévention permet d’intégrer les risques dans les choix d’aménagement et d’informer la population. Elle est à la fois du ressort du préfet et du maire.

« Après la catastrophe, il est nécessaire de définir le processus déclencheur, son ampleur, son expression spatiale, avant d’envisager aussi comment il a agi sur les aménagements et sur les populations, comment celles-là ont ressenti, perçu, réagi, comment elles ont vécu la crise et de quelles manières il faudra remédier à cette situation, par de politiques de prévision, de protection ou de prévention. » (Y. Veyret, 2004, p.11). La catastrophe que nous allons étudier ici est la tempête Xynthia. Cette tempête très médiatisée a touché la France dans la nuit du 27 au 28 février 2010. Elle a occasionné Ces différents facteurs pris individuellement ne sont pas exceptionnels, mais c’est leur conjugaison qui explique l’ampleur de la tempête et les hauteurs d’eau observées. Les risques de tempête et de submersion étaient globalement connus et prévus puisque Météo France avait placé quatre départements en vigilance rouge (niveau maximal), mais ils ont été sous-estimés. La tempête Xynthia a donc finalement provoqué la mort de 53 personnes en France. Les régions de la Vendée et de la Charente-Maritime ont été les plus touchées. Les dégâts matériels sont également très importants dans plusieurs régions : de nombreuses maisons ont été lourdement endommagées, des kilomètres de digues ont été détruits, plusieurs axes routiers ont été fermés, de nombreux foyers sont restés sans électricité.

En effet, en ce qui concerne le risque « submersion marine », peu de communes littorales françaises sont dotées d’un PPR (Plan de Prévention des Risques1). D’après la Mission Risques Naturels de la FFSA (Fédération Française des Sociétés d’ Assurance), un peu plus de 1400 communes seraient exposées à l’aléa submersion marine mais seulement 46 PPR ont été adoptés et 71 prescrits (source : Ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement2). Parmi les communes les plus touchées par la tempête Xynthia, seules L’Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer sont concernées par un projet de PPR. Depuis, le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement a produit une nouvelle carte indiquant les PPR littoraux prioritaires avant 2014 (voir Annexe 1). Dans ces communes, l’occupation du sol a donc été faite sans tenir compte du risque de submersion et beaucoup de permis de construire ont été délivrés dans des zones dangereuses. Dans son discours du 16 mars 2010 à la Roche-sur-Yon, le Président de la République rappelait que « cette catastrophe est le résultat d’une cascade de décisions litigieuses ou contraires au bon sens, de négligences, de prescriptions non respectées, d’expertises négligées. » (Source : www.elysee.fr)

 

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