Doits de l’home : tetative de dfiitio

Doits de l’home : tetative de dfiitio

Les droits de l’homme tels qu’ils existent actuellement sont le résultat d’une longue évolution de la pensée sur la nature humaine, la constitution des sociétés et la nature de la justice. Comme tout élément de droit, ils ont une nature historique : ils ne sortent pas de nulle part, révélation d’une vérité absolue et évidente offerte à toutes les civilisations. Au contraire, ils sont le produit de la société dans laquelle ils s’appliquent. Avant d’être des règles juridiques, ce sont des constructions intellectuelles, au départ liées à leur origine spécifique. Il n’est donc pas surprenant que les définitions qui en sont faites puissent être débattues, et qu’elles varient au fil du temps. Le débat sur la définition précise des droits de l’homme continue donc sans qu’un point final puisse y être posé. Elle implique un grand nombreux d’interlocuteurs : philosophes, spécialistes du droit, historiens, mais aussi praticiens du droit et hommes politiques. Nous essaierons donc dans un premier temps de retracer les grandes lignes de l’histoire des droits de l’homme, en Europe et au Royaume-Uni. Cela nous permettra d’établir une typologie des droits qui prenne en compte le contexte britannique spécifique, et particulièrement les problématiques politiques qui les entourent.

Historique des droits de l’homme

L’évolution du concept de droits de l’homme est intimement liée à l’histoire intellectuelle, religieuse et politique du monde occidental. De nombreux historiens et juristes ont cherché à retracer l’origine de la notion utilisée aujourd’hui, en essayant d’identifier quand autonome par rapport au corps social, c’est à dire qu’il ne soit pas qu’un rouage dans un système plus large, mais un sujet à part entière. La deuxième est l’existence d’un droit subjectif, c’est à dire centré sur le sujet, la personne, en plus du droit objectif qui régit la vie en société en général. Enfin, il est nécessaire que les droits soient considérés comme universels, inhérents à la qualité d’être humain sans autre condition (en particulier d’origine ou de religion). L’universalité de ces droits implique qu’ils ne dépendent pas uniquement du droit positif : ils sont l’expression de caractéristiques humaines communes, dont la source peut être une divinité, l’ordre naturel ou la nature humaine analysée par la raison, selon les systèmes de pensée. Ils sont donc supérieurs au droit positif et fondamentaux à l’organisation des sociétés humaines. Nous suivrons ces trois axes dans notre historique en essayant d’établir à quel moment chacune de ces conditions sont apparues, et comment elles se sont développées.

L’Antiquité grecque développait déjà des éléments qui, s’ils ne constituaient pas des « droits de l’homme » comme nous l’entendons aujourd’hui, peuvent toutefois être considérés comme les racines de la notion que nous utilisons. La cité grecque constituait, pour les Grecs, un ensemble harmonieux parce qu’il reflétait les lois du cosmos. Dans ce cadre, l’individu ne disposait pas de droits qui lui soient propres, mais de droits dans la mesure où il respectait sa place dans la société. Cette conception holiste du monde, soulignée par Danièle Lochak, étaient considérés comme une sorte d’humanité différente3. Enfin, si les différents mythes qui nous sont parvenus démontrent l’existence d’un certain nombre de lois supérieures qui entrent en conflit avec les lois de la cité (le mythe d’Antigone est le plus symbolique à cet égard), ces lois supérieures ne peuvent pas être appliquées dans la gestion quotidienne de la cité. Pas de droits subjectifs opposables au gouvernement, pas de notion d’une dignité intrinsèque à la nature humaine, les lois des cités grecques sont bien loin de notre conception des droits de l’homme. Pourtant, Danièle Lochak souligne qu’une certaine universalité du droit est reconnue : l’organisation de la cité reflète celle du cosmos, elle doit donc être applicable partout. Par ailleurs, certains courants de pensée, comme le stoïcisme, ouvrent la porte à un individualisme qui permettra le développement ultérieur de droits subjectifs.

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