Diversité des marchés potentiels
Les résultats montrent que l‟Etat par le biais des Services Vétérinaires sensibilise l‟utilisation des techniques de traitement biologique et de la pratique moderne selon les normes de l‟Union Européenne. Cette situation est due au fait que des programmes et projets ont fait l‟objet de financement pour mettre à niveau Madagascar en termes de critères nécessaires à l‟exportation vers l‟Union Européenne. L‟Etat, par le biais de l‟UPDR étant le signataire se doit de diriger les apiculteurs à suivre cette directive.
Valorisation de produits selon les niveaux de qualité
L‟Europe ne constitue pas l‟unique marché de miel malagasy. Les normes privées peuvent se substituer aux réglementations publiques (Smith, 2010), pour Madagascar, celles-ci sont existent mais sont inadéquats du fait des lourdes exigences imposées à se conformer aux normes UE. Les résultats confirment les propos de Reardon et al. (2001) et Henson & Reardon (2005). Ainsi, des normes privées mises au point par des acteurs ayant la capacité de valoriser et distribuer et valoriser les produits pour le marché national seraient à appliquer au bénéfice des consommateurs locaux (Reardon & Berdegeue, 2002). Les apiculteurs et leurs productions se différencient. Les segmentations des offres en miel malagasy sont possibles. Les exploitations apicoles ne sont pas obligées de se conformer uniquement aux directives de l‟Etat qui favorisent l‟exportation vers l‟UE. Les potentialités en production de miels de terroir peuvent être priorisées pour les zones à forte potentiel en biodiversité en vue de la conquête de marchés de niche. – Miel destiné au marché malagasy, répondant aux guides de bonnes pratiques apicoles et aux analyses correspondantes, ne respecte pas nécessairement les critères internationaux mais possède des valeurs importantes du point de vue technique, social et historique auprès des apiculteurs, des consommateurs et des autres acteurs du territoire. Ce miel peut être produit par tous les types d‟apiculteurs. Ce miel par le biais de sa valorisation en tant que produit de terroir du type « indication géographique », peut également être proposé au niveau des marchés internationaux à titre de produit de niche.
Logiques de minimisation de risques en apiculture pour le cas de Rantolava
l‟apiculture est conditionné par un mécanisme. Les sous-systèmes déterminés constituent les outils nécessaires au fonctionnement du mécanisme de développement de l‟apiculture. Le développement de la filière apicole dans la zone de Rantolava ne peut se faire que de manière systémique. Les dangers bloquant le développement de la filière apicole sont nombreux. Tous les sous-systèmes agissent sur le sous-système « rucher ». Certains risques d‟origine naturelle identifiés spécifient la zone d‟études. Tampolo se situe à moins de 1 km de l‟Océan indien. Ainsi, elle est facilement exposée aux cyclones ; ce qui constitue une menace en termes d‟investissement apicole dans la mesure où les apiculteurs ne maîtrisent pas l‟emplacement des ruches par rapport au mouvement du vent. Dans la zone, les apiculteurs ont une maîtrise moyenne des techniques d‟emplacement de ruchers.
L‟apiculture joue le rôle important dans le développement d‟un écosystème complexe, elle assure de nombreux services écosystémiques (Costanza, 1987 ; Costanza et al., 2004 et FAO, 2009) dont les services écosystémiques de pollinisation. Plus de 75% des principales cultures mondiales et 80% de toutes les espèces de plantes à fleurs dépendent des actions des insectes pollinisateurs (Nabhan & Buchmann, 1997 et Kevan & Imperatriz-Fonseca, 2002). Elle est source de sécurité alimentaire des ménages vulnérables mais elle subit les effets des adaptations face au changement climatique. a) Faible utilisation des traitements chimiques pour une intensification agricole Les exploitations agricoles de Rantolava pratiquent la fertilisation chimique mais à très faible dose. Cette situation s‟explique par la richesse agronomique du sol littoral. D‟autre part, les exploitations agricoles de la zone d‟études contractualisent avec Agriculture Vétérinaire Sans Frontières (AVSF) dans la pratique de l‟agriculture biologique pour la production de litchi bio. Ainsi, l‟utilisation de composés chimiques dans la zone d‟études est très minime voire nulle. D‟où, la gravité et l‟effet de la situation est aussi encore très minime dans la zone d‟études.
Accès aux traitements de lutte contre la varroase L‟accès de la zone aux essaims infestés de la varroase est très facile. Cette situation est due au fait que la zone figure parmi les premières zones atteintes par la varroase en 2011. En outre, la forêt classée et le corridor forestier à proximité de Tampolo constituent une menace d‟infestation des colonies d‟abeilles domestiquées par les essaims issus de la forêt. Ainsi, l‟accès aux traitements contre la varroase est une condition importante incontournable dans la pratique de l‟apiculture. Pourtant l‟accès au traitement contre la varroase est faible. Suite à un entretien auprès de fournisseurs de d‟intrants de traitement, le prix d‟une unité de traitement est d‟environ 14.000Ar par ruche par patch de traitement. Le prix du miel sans traitement dans la zone d‟études était de 8.000Ar à 10.000Ar le litre. Le prix du litre de miel traité coutera au moins 9.000Ar. Cependant, les traitements ne peuvent se vendre qu‟en paquet de 10. Ainsi, le faible pouvoir d‟achat et le non regroupement dans une association empêchera l‟apiculteur dans le repeuplement de ses ruches.