Dissémination des données de surveillance

Taille d’échantillon (par site)

La taille d’échantillon requise définie dans le protocole de surveillance sentinelle varie suivant les groupes sentinelles : pour les femmes enceintes elle est de 300, pour les travailleuses du sexe et les tuberculeux de 150 et pour les malades hospitalisés 100 – 150. Toutefois la taille de l’échantillon des femmes enceintes a été fixée à 600 à la suite de l’Assemblée Générale des Nations Unies (UNGASS) à l’issue de laquelle une des recommandations a été de mesurer la prévalence chez les 15- 24 ans pour estimer l’incidence du VIH dans le pays.

Sites sentinelles

Les sites sentinelles sont des structures sanitaires régionales répondant à certains critères :
– être accessibles,
– posséder un personnel qualifié,
– réaliser des bilans sanguins de routine,
– être bien fréquentées par la population cible
Dans l’analyse des données de la surveillance sentinelle, ce sont les régions qui sont considérées comme sites de surveillance. Pour une population cible définie, les données de surveillance d’une même région sont agrégées pour déterminer la prévalence du VIH.

Périodicité et durée de la collecte des données

La surveillance se fait tous les ans et la collecte des données de surveillance continue dans les sites jusqu’à ce que la taille d’échantillon soit atteinte.

Déroulement de la collecte des données de surveillance

activités au niveau des sites

Les laboratoires des sites de surveillance sentinelle collectent des données démographiques telles que l’âge, le sexe chez les malades, le statut matrimonial, le niveau d’instruction, le lieu de résidence …. (voir fiche de collecte) ainsi que le reste du sang prélevé chez tous les clients faisant partie des groupes cibles concernés par la surveillance sentinelle.
Fiches et échantillons sont identifiés par des codes qui sont des numéros spécifiques de régions de sites et de groupes sentinelles. Ils ne portent aucun renseignement pouvant permettre l’identification de la personne prélevée. Il s’agit d’un protocole de surveillance de type anonyme non corrélé.
L’échantillon et la fiche d’une même personne portent le même numéro, ce qui permet de lier les données sérologiques aux données démographiques.
Les échantillons de sang sont centrifugés puis aliquotés et conservés à (-) 20°.

activités au niveau du LBV

Le transport des données du site jusqu’au niveau central est assuré par le LBV qui envoie régulièrement des équipes de supervision dans les sites pour collecter les échantillons de sang.
Le LBV constitue le niveau central de la surveillance sentinelle. Toutes les activités de surveillance sentinelle sont coordonnées à ce niveau. Il comprend une équipe chargée des tests de laboratoire (VIH, Syphilis), et une équipe chargée de la gestion informatique et de l’analyse des données de surveillance. Le LBV est aussi responsable de l’élaboration du rapport annuel des activités de surveillance.

Analyses au laboratoire

Tous les échantillons de sérums sont analysés pour la recherche de l’infection à VIH.
Les échantillons provenant des femmes enceintes et des prostituées font également l’objet de tests syphilitiques.
Algorithme des tests VIH
Sérologie rétrovirale
Le dépistage de l’infection à VIH s’effectue en utilisant deux ELISA. Tous les sérums positifs ou discordants à l’ELISA sont confirmés par le Western blot.
Sérologie syphilitique
Les échantillons provenant des femmes enceintes et des travailleuses du sexe sont analysés à la recherche d’une infection syphilitique en utilisant deux tests :
– un test non tréponèmique, le RPR
– un test tréponèmique, le TPHA
Cependant, dans ce travail, nous nous sommes surtout intéressés aux résultats des tests VIH.

Contrôle de qualité

Même si l’objectif de la surveillance n’est pas de rendre un résultat aux personnes prélevées, il est important d’obtenir des données conformes sinon très proches de la réalité. Ainsi un système de contrôle de qualité des résultats obtenus a été mis en place depuis le début du programme.
Tous les échantillons positifs dans une épreuve de dépistage sont soumis à une nouvelle analyse. La vérification des résultats négatifs est également importante: un pool de sérums représentatif de 10% tiré au hasard à partir des échantillons initialement négatifs est soumis à une nouvelle analyse afin de s’assurer de la spécificité des tests.

Gestion et analyse des données

Une fois collectées, les données sont saisies à l’aide du logiciel Microsoft Access. Le traitement est effectué avec SPSS. Une étude descriptive des pourcentages (prévalence du VIH et de la syphilis) est effectuée et les tendances calculées.
Des intervalles de confiance (IDC) à 95 % et le test de Khi2 sont utilisés pour faire des comparaisons.

Dissémination des données de surveillance

Le système de surveillance sentinelle recueille, organise et dissémine les informations sur les tendances de l’infection à VIH. Ces informations sont utilisées dans la planification des programmes et des politiques de prévention et de réduction de l’incidence de l’infection à VIH.

Interprétation des données

Les données provenant des sites sentinelles sont d’une grande valeur parce qu’elles peuvent être disponibles de façon assez régulière et sont moins coûteuses à collecter que celles d’une enquête nationale représentative de la population générale. Les données couramment utilisées pour le calcul de la prévalence sont recueillies dans les centres de consultations prénatales. Le choix de la cible « femme enceinte » repose sur le fait qu’elles représentent une cible accessible, en ce sens qu’elles fréquentent les centres de consultations prénatales et font l’objet d’un bilan prénatal avec des prélèvements de sang utilisable pour le dépistage du VIH. De plus, plusieurs études ont également montré que les données obtenues chez les femmes enceintes étaient très proches de celles obtenues dans la population générale.
Ainsi les échantillons de sang prélevés dans le cadre du bilan prénatal, peuvent être testés de manière anonyme.
Ces données présentent, cependant, certaines limites dans leur interprétation :
• Elles ne reflètent que la prévalence du VIH chez les femmes enceintes, posant un problème de représentativité chez certains groupes tels que les femmes non sexuellement actives, les femmes ayant des rapports sexuels protégés, les femmes infécondes et les hommes.
• De plus, les sites de surveillance sentinelles ne recrutent pas les femmes enceintes qui ont des problèmes d’accessibilité au bilan prénatal, ni les femmes enceintes consultant dans le secteur privé et parapublic.
• Les données obtenues doivent être interprétées avec précaution car elles ne concernent que les sites urbains et périurbains
Ces facteurs peuvent influencer l’estimation de la prévalence du VIH. Mais une fois ajustées en fonction d’autres informations pertinentes et d’hypothèses assez fondées sur le concret, les données constituent une base permettant des estimations assez précises.
Ces estimations ont été obtenues en utilisant le logiciel EPP SPECTRUM mis au point récemment par l’ONU SIDA. Ce logiciel permet d’estimer la prévalence au niveau national à partir des données obtenues chez les femmes enceintes venues en consultations prénatales et d’autres données provenant des enquêtes auprès des ménages (ex : l’EDS+), des enquêtes démographiques, des programmes ARV (Antirétroviraux) et PTME (prévention de transmission mère enfant).
Globalement, dans ce groupe sentinelle des femmes enceintes, la taille minimale a été obtenue dans la plupart des sites sauf à Saint-Louis ( en 2000), à Ziguinchor (en 2000 et 2001), à Diourbel ( en 2002), à Kolda (en2003 et 2004 ) et à Tambacounda (2003 et 2004 ). La prévalence moyenne du VIH reste relativement faible dans la plupart des sites avec une progression lente au cours du temps avec une moyenne de 1,0% en 2000 et de 1, 7% en 2004. On note également que les prévalences sont tout le temps plus élevées dans les régions du sud (Kolda et Ziguinchor) et de l’Est (Matam et Tambacounda) que dans les régions du nord (Louga et Saint-Louis) et du centre (Diourbel et Fatick). Un gradient Nord -Sud semble se dessiner.
Dans certaines régions, on note une augmentation de la prévalence du VIH au cours du temps (Tableau III). C’est le cas de :
– la région de Dakar avec une prévalence qui passe de 0,8% en 2000 à 3,6% en 2004
– la région de Kaolack avec une prévalence qui passe de 1,2% en 2000 à 1,6% en 2004. Dans cette région, la prévalence a été stable entre 2000 et 2002 et a légèrement augmenté en 2003 et 2004
– la région de Mbour avec une prévalence qui passe de 0,8% en 2002 à 1,8% en 2004 en passant par 2% en 2003
– la région de Kolda avec une prévalence qui passe de 2,8% en 2002 à 3,0% en 2004
– la région de Saint-Louis où la prévalence reste faible mais augmente au cours du temps passant de 0,2% en 2000 à 0,7% en 2004
– la région de Tambacounda avec une prévalence qui passe de 0,8% en 2002 à 3,6% en 2004
– et la région de Ziguinchor qui est la plus touchée par l’épidémie avec une prévalence qui passe de 1,9% en 2000 à 3,4% en 2004
Dans quatre régions, on note une diminution de la prévalence du VIH. C’est le cas de :
– la région de Diourbel avec une prévalence qui passe de 1,9% en 2002 à 1,1% en 2004
– région de Fatick avec une prévalence qui passe de 1,5% en 2000 à 0,8% en 2004
– la région de Matam avec une prévalence qui passe de 2,2% en 2000 à 1,4% en 2004
– la région de Thiès avec une prévalence qui passe de 1,5% en 2000 à 0, 3% en 2004 Dans une région, celle de Louga, la prévalence faible du VIH est relativement stable variant entre 0,6 et 0,8 % avec un pic de 1,1% en 2002

Prévalence du VIH par classes d’âge dans les sites sentinelles

La surveillance des jeunes femmes enceintes répond aux préoccupations de l’Organisation des Nations Unis dans sa 26ème Session Extraordinaire de l’Assemblée Générale (UNGASS) 2002, de surveiller l’infection à VIH chez les jeunes femmes afin d’avoir une idée sur l’incidence du VIH.
Nous avons calculé la prévalence du VIH dans cette tranche d’âge en 2002 puis en 2004.

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