DISSECTIONS CORONAIRES AU COURS DE LA
CORONAROGRAPHIE. A PROPOS DE 12 CAS COLLIGES
La dissection spontanée d’une artère coronaire (DSAC) a été décrite pour la première fois en 1931, au cours d´une autopsie chez une femme de 42 ans décédée après avoir présenté une douleur thoracique. Considérée autrefois comme une cause rare de SCA, la DSAC connaît un regain d’intérêt ces 5 dernières années avec plus de la moitié des cas (1500) rapportés dans la littérature [60]. Ce qui est probablement sous-estimé en raison d´un nombre important de cas se présentant dans un tableau de mort subite [62]. La prévalence de la DSAC est de 0,1 à 4% [41, 65]. En Afrique, elle est très peu étudiée. La DSAC est responsable de 10% à 30% d’infarctus myocardique chez les femmes de moins de 50 ans essentiellement au cours de la période du post-partum [48, 74]. Elle survient essentiellement chez les sujets jeunes, principalement les femmes, sans athérosclérose coronarienne ni facteurs de risque cardio-vasculaire (FDRCV) [71]. Le registre des DSAC de Clermont-Ferrand comptait (de 1999 à 2014) 55 cas [42], essentiellement des femmes avec un âge moyen de 50 ans et peu de FDRCV. La dissection iatrogène d’une artère coronaire (DIAC) est aussi rare mais plus fréquente que la DSAC, Prakash R. et al rapportent dans leur série de 348 coronarographies, une incidence de 3.4% [51]. Cependant Ramasamy A. et al., rapportent dans leur étude de 43359 coronarographies une incidence de 0.083% avec un âge moyen de 64 ans et une prédominance féminine 52.8% [52]. D’autres études rapportent une incidence de moins de <0.2% [5, 16].
ANATOMIE DES ARTERES CORONAIRES
Les artères coronaires se distinguent en artère coronaire gauche et artère coronaire droite naissant dans les sinus aortiques (sinus de valsalva) à la base de l’aorte initiale [45] (Figure 1). Figure 1: Vue basale du cœur, massif atrial enlevé
Artère coronaire gauche (ACG)
L’ACG naît au niveau du sinus de Valsalva antéro-gauche juste au-dessus de la valvule aortique semi-lunaire. Elle débute par un tronc commun (TC), passe entre le tronc artériel pulmonaire gauche et l’auricule gauche et se divise rapidement en des branches terminales : 7 ➔L’artère inter-ventriculaire antérieure (IVA) qui descend dans le sillon inter-ventriculaire antérieur et donne au cours de son trajet des collatérales : ✓ L’artère infundibulaire gauche destinée au ventricule droit, ✓ 12 à 15 artères septales antérieures qui pénètrent dans le septum interventriculaire et vascularisant ses 2/3 supérieurs, ✓ branches du His, ✓ Les artères diagonales destinées au ventricule gauche. ➔L’artère circonflexe (CX) qui chemine le long du sillon auriculo-ventriculaire postérieur et donne deux sortes de branches collatérales: ✓ Des branches atriales : antérieure, latérale gauche et postérieure ; ✓ Des branches ventriculaires descendantes : au nombre de trois à quatre dont la plus grande est l’artère marginale gauche.
Artère coronaire droite (ACD)
Elle dessine un « C » dans le sillon auriculo-ventriculaire antérieur. On lui distingue globalement un premier segment horizontal, un deuxième segment vertical et un troisième segment horizontal. Elle se divise à la partie inférieure du cœur en artère inter-ventriculaire postérieure (IVP) et en artère rétroventriculaire gauche (RVG). L’artère coronaire droite donne également plusieurs branches collatérales : – artère infundibulaire droite vascularisant les parois de l’aorte et de l’artère pulmonaire ; – artère atriale droite antérieure vascularisant la face antérieure de l’atrium droit et le septum inter-atrial avec le noeud sino-atrial ; – artère atriale du bord droit ; – artère atriale droite postérieure ; 8 – artère marginale droite ; – 4 à 5 branches ventriculaires antérieures ; – 7 à 12 artères septales postérieures . L’artère coronaire droite permet d’amener le sang vers : – le tiers postérieur du septum inter-ventriculaire ; – le nœud sinusal ; – le nœud auriculo-ventriculaire ; – le tronc du faisceau de His .
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKARI |