DISCRETIONNAIRE ET ANALYSE DE LA STABILITE DES PRIX

DISCRETIONNAIRE ET ANALYSE DE LA STABILITE DES PRIX

La politique monétaire discrétionnaire et biais inationniste

 Avant de présenter la définition de la politique monétaire discrétionnaire, il est important de s’entendre sur ce que politique monétaire implique. En effet, l’économie est fondamentalement instable. Elle enregistre fréquemment des chocs sur l’Offre et sur la Demande à moins que les responsables politiques utilisent la politique économique pour la stabiliser. Dans un certain nombre de cas, le fonctionnement normal du marché ne permet pas d’aboutir à une situation d’équilibre satisfaisante. Ces limites de régulation automatique par le marché justifient alors l’intervention de l’Etat dans l’économie qui se fait par le biais de la politique économique. D’une façon générale, la politique peut se définir comme étant une manière dirigée et régulière de mener des affaires. Par analogie, une politique économique est donc une orientation de toutes les actions publiques ayant des conséquences sur la vie économique. C’est donc l’action du pouvoir politique dans le domaine économique. L’intervention de l’Etat dans la sphère économique repose sur un certain nombre de moyens à savoir la politique budgétaire et la politique monétaire. Aussi, intéressons-nous à la politique monétaire. La politique monétaire est spécialement attribuée à l’autorité monétaire afin de mener à bien la gestion des agrégats monétaires.

Définition de la politique monétaire discrétionnaire

 La politique monétaire est dite discrétionnaire si elle vise plusieurs objectifs, par exemple, objectif de stabilité des prix, objectif de croissance, réduction du chômage, équilibre du taux de change. De ce fait, elle ne suppose pas l’utilisation particulière de tel ou tel instrument monétaire, mais le plus important, c’est le fait que l’instrument choisi soit le plus adapté à la situation compte tenu des informations passées. C’est une politique monétaire qui est élaborée pour résoudre les distorsions de court terme. Le terme discrétionnaire veut dire seulement que l’autorité monétaire n’achète pas officiellement ce qu’elle va faire. Les agents économiques ignorent alors ce qui va se passer dans le futur, ils se contentent seulement des expériences passées et observées de l’autorité monétaire et y basent leur calcul. Si on se réfère maintenant aux différents auteurs qui ont orienté leur recherche sur le concept de politique monétaire discrétionnaire, la définition de cette dernière a évolué dans le temps en fonction des recherches déjà faites. La politique monétaire discrétionnaire est une prise de décision de l’autorité compétente à choisir une politique adaptée à la situation actuelle étant donné les informations passées et en tenant compte de ce qui va se passer dans le futur, ont exprimé Kydland F. et Prescott E. (1977) 2 . Ainsi, ils ont jugé que la politique discrétionnaire est une politique en accord avec la conjoncture. De plus, Barro R. et Gordon D. (1983) 3 ont armé que la politique monétaire discrétionnaire peut être comprise comme un jeu non coopératif entre l’autorité monétaire et les agents économiques dont chaque joueur cherche à maximiser son gain en tenant compte des contraintes qui lui sont présentées. L’objectif du jeu est de trouver un équilibre équitable entre les joueurs. C’est pourquoi Taylor J. (1993) a avancé que la politique monétaire discrétionnaire est une politique monétaire qui est incohérente.Ainsi, ce qu’il essaie de dire c’est que le niveau d’information de chaque joueur n’est pas le même. L’autorité monétaire détient plus d’informations que les agents économiques. Il se peut que les agents économiques tâtonnent tout simplement sur le marché ce qui augmente le risque de sur-anticipation ou bien sous-anticipation du public sur ce que va faire l’autorité monétaire. On peut aussi définir la politique monétaire discrétionnaire par opposition à la politique de règle monétaire dont la banque centrale s’engage à suivre un seul et unique objectif qui peut être un objectif monétaire ou un objectif nation an d’assurer la stabilité des prix. Mais aussi, le gouverneur de la banque centrale doit faire des engagements solennels au public sur le taux d’inflation que la banque des banques doit atteindre et assurer. Il doit aussi tenir des conférences de presse régulièrement afin de porter à la connaissance du public la santé du marché et de l’économie. De ce fait, la politique monétaire discrétionnaire est comprise comme l’absence d’un engagement préétabli entre l’autorité monétaire et les agents économiques. Si on résume tout ce qui est évoqué ci dessus, la politique discrétionnaire peut être dénie comme une politique qui tient compte de l’état actuel et de l’état à venir de l’économie pour chaque période. De plus, la politique monétaire adoptée par l’autorité monétaire est la meilleure pour la situation actuelle. Comme on l’a défini ci-dessus, la politique monétaire discrétionnaire est associée à la volonté de l’autorité monétaire à manipuler des instruments monétaires 5 dont elle est la seule à être compétente. Mais on se demande pourquoi les banques centrales sont incitées à axer sa politique monétaire vers la discrétion. En effet, on va apporter plus d’explications sur la cause de l’adoption d’une telle politique. 

 Attraits de l’inaction 

Le modèle Ination et Chômage

 Si on se réfère à la littérature économique, en 1958, Phillips A. W. 6 a avancé une relation entre le taux de chômage et le taux de croissance du salaire nominal. Mais en 1960, Lipsey R. 7 propose une réinterprétation de la Courbe de Phillips à partir d’une relation entre l’inflation et le chômage. Il a assimilé, alors, la variation du salaire nominal et celle du prix. Partant de la relation inverse entre l’inaction et le chômage, il arme que le gouvernement peut arbitrer sur l’inaction et le chômage pour relancer l’économie. Ce qui veut dire que la banque centrale peut réduire le chômage en stimulant une action qui entraînerait par suite une croissance. Cependant, Friedman M. 8 a critiqué cette analyse. Pour eux, cette relation veut dire que l’inaction est une condition du plein emploi et de la croissance. Ce qui est absurde du fait que pour avoir une variation positive du PIB il faut faire des déchets. Pour ce faire, il a introduit deux concepts qui sont l’anticipation et le chômage naturel. Ainsi, il a proposé que la Courbe de Phillips n’existe que par une erreur d’anticipation des agents. Par suite, dans le long terme, cette courbe est verticale. Par conséquent, il conclut que l’inaction ne fait qu’accroître le chômage et rend l’économie inefficace. Notons :  Ut le niveau de chômage au temps t,  Unt le niveau de chômage naturel,  πt le niveau de l’inflation au temps t,  π e t le niveau de l’inflation anticipée  α est la pente de la courbe de Phillips et c’est une constante. On peut donc écrire, Ut = U n t − α(πt − π e t ), α > 0 (1.2.1) .Ainsi, on peut dire que le niveau de chômage ne s’éloigne de celui de chômage naturel que par une erreur d’anticipation des agents économiques. Ce qui veut dire que, lorsque l’action effective se trouve être plus élevée que celle anticipée par les agents économiques, on peut dire que l’autorité a fait un gain. L’étude de la Courbe de Phillips atteste bien cette armation. Du fait que le niveau des prix monte et en réponse, le niveau de chômage effectif diminue et diminue en moins par rapport au niveau de chômage naturel. On va présenter ce mécanisme de point de vue mathématique,  si (πt − π e t ) > 0, le niveau de chômage serait au dessous de son niveau naturel Ut < Un t  si (πt − π e t ) < 0, le niveau de chômage serait au dessus de son niveau naturel Ut > Un t , dans les deux cas la Courbe de Phillips existe. Alors que si π = π e t le niveau de chômage ne s’éloigne pas du niveau naturel Ut = Un, L’analyse de ce concept nous confirme que l’inaction comporte aussi bien des coûts que des avantages puisque la hausse des prix est interprétée comme un déséquilibre. Les coûts de l’inaction se manifestent sur plusieurs domaines si on ne cite que son impact sur l’activité économique réelle, sur le plan monétaire, sur la répartition de revenu, sur la balance des paiements, mais aussi dans d’autres situations. Mais de plus, il y a ce qu’on appelle national nance qui fait que l’inflation surprise contribue au financement du gouvernement. Avec une mination positive, la valeur des encaisses réelles diminue, ce qui permet à l’autorité monétaire de créer de nouvelle monnaie. Pour ceux qui détiennent des dettes envers le gouvernement comme le cas des bons de trésor, leur valeur réelle connaît une baisse. De ce fait, la dépense publique réelle diminue. Barro et Gordon 9 a pris comme exemple le cas des arriérés de dette publique des Etats-Unis en 1981 qui était évalué à un milliard de dollar et suite à une ination surprise de 1%, le gouvernement américain a gagné jusqu’à 10 millions de dollar, et ce qui justifie la création de monnaie supplémentaire d’une valeur de 8 à 13 millions de dollar durant les années 1980 et 1981. De ce fait, quand les agents accumulent de capital, ou détiennent des encaisses réelles ou des bons de trésor, le gouvernement peut extraire toujours de revenu sans que cette action ait des effets motivants. L’ination agit donc comme une taxe sur les avoirs des agents. En conséquence, une mination peut bénéficier aux autorités en termes de gain en faveur de la croissance et de financement du budget de l’Etat. Mais il est aussi important de voir le modèle Ore/Demande Agrégé car il permet de voir les effets d’une politique économique selon le degré de rigidité de l’économie. 

Table des matières

I APPROCHE THEORIQUE DU CONCEPT POLITIQUE MONETAIRE DISCRETIONNAIRE
1 Cadre d’analyse de la politique monétaire discrétionnaire
1.1 Historiques
1.1.1 Evolution de la politique pour la stabilité des prix
1.1.2 Succès de la politique monétaire discrétionnaire dans les Etats-Unis durant 1987 à 2006
1.1.3 Maîtrise de l’ination dans la Nouvelle Zélande
1.2 La politique monétaire discrétionnaire et biais inationniste
1.2.1 Définition de la politique monétaire discrétionnaire
1.2.2 Attraits de l’ination
1.2.2.1 Le modèle Ination et Chômage
1.2.2.2 Mécanisme de transmission des impulsions monétaires
1.2.3 La politique discrétionnaire et le biais inationniste
1.2.3.1 Hypothèse et Modèle
1.2.3.2 Est ce que le biais est voulu ou non ?
2 Construction d’un modèle adapté à l’économie malagasy
2.1 Contexte économique de Madagascar
2.1.1 Les cas extrêmes
2.1.1.1 Le cas du Canada
2.1.1.2 Le cas des Etats-Unis
2.1.2 Conduite de la politique monétaire à Madagascar
2.1.3 Type de politique monétaire et instruments de politique monétaire utilisés par la BCM
2.1.3.1 Type de politique monétaire
2.1.3.2 Instruments de politique monétaire
2.2 Présentation du modèle
2.2.1 Limites du modèle VAR structurel
2.2.1.1 Forces du modèle
2.2.1.2 Faiblesses du modèle
2.2.2 Hypothèses et présentation du modèle
2.2.2.1 Adaptation des hypothèses au cas de Madagascar
2.2.2.2 Présentation du modèle VAR structurel
II ETUDE EMPIRIQUE DE LA POLITIQUE DISCRETIONNAIRE SUR L’INFLATION (Cas de Madagascar)
3 Résultats empiriques des tests
3.1 Traitement des données et test de cointégration
3.1.1 Traitement des séries de donnée
3.1.2 Test de Stationnarité (Unit root Test )
3.2 Cointégration et Modèle à correction d’erreur
3.2.1 Analyse de la cointégration
3.2.2 Estimation du modèle à correction d’erreur
4 Interprétation des résultats
4.1 Impact des chocs des instruments de politique monétaire sur le niveau des prix
4.1.1 Comportement de l’ination au choc de taux directeu
4.1.2 Comportement de l’ination au choc de base monétaire
4.1.3 Comportement de l’ination au choc de masse monétaire
4.2 Analyse de la stabilité des prix
4.2.1 Inuence d’autres variables
4.2.1.1 Comportement de l’ination au choc de taux change
4.2.1.2 Le degré de rigidité de l’Ore globale
4.2.2 Réussite ou échec de la politique monétaire de la BCM
4.2.2.1 L’expérience des autres pays
4.2.2.2 Biais inationniste et stabilité des prix pour le cas de Madagascar

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