DIFFUSION DE LA FORMATION PAR LES CHAMPS ECOLES PAYSANS

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ECOLES PAYSANS

LES CULTURES MARAICHERES

Généralités sur les cultures maraîchères La production de légumes qui était jadis limitée aux jardins familiaux et à certaines cultures spécialisées aux environs des grandes villes a connu ces dernières années une évolution rapide imposée par les exigences du consommateur (NIANG, 2010). Selon les travaux de Pages (1994), les premiers jardins seraient implantés dans la presqu’ile du Cap Vert au début du 19e siècle (DIAWARA, 2003). Au Sénégal, la production horticole provient essentiellement des Niayes et de la vallée du fleuve. La zone des Niayes constitue un espace privilégié pour le maraichage qui s’y développe dans des cultures inter dunaires (WADE et al. 2004). Elle est la principale zone de production horticole et pourvoyeuse de produits agricoles frais vers nos centres urbains et même dans la sous région ouest africaine. Selon les statistiques, la production de légumes a enregistré 256.531T en 2001 à presque 400.000T en 2007. Cette évolution s’est déroulée dans un environnement marqué notamment par l’augmentation de la demande due à l’urbanisation et par la dévaluation du franc CFA qui a rendu la production locale plus attractive (WADE et al. 2004). 8 Comme tout produit horticole, les cultures légumières en particulier sont caractérisées par leur forte saisonnalité, leur périssabilité et les innombrables risques qui en découlent. Les études menées dans les Niayes ont montré une relative différenciation dans le choix des cultures maraîchères pratiquées (WADE et al. 2004). Au Sénégal, deux types de légumes sont cultivés : – Les légumes de type africain qui sont cultivés en saison chaude et humide. C’est la période de pullulation des ravageurs (attaques importantes) et des maladies des cultures. C’est aussi la saison favorable à la culture des variétés hybrides. – Les légumes de type européen sont surtout cultivés pendant la saison sèche et fraiche à des températures de l’ordre de 24°C avec de très bons rendements. Parmi ces légumes, on trouve le chou et la tomate qui sont très consommés au Sénégal. Notre étude s’intéresse à ces deux légumes. Nous parlerons de leur importance et de leurs exigences.

Présentation et exigences des espèces étudiées 

Le chou

Le chou (Brassica oleracea) est une plante bisannuelle appartenant aux Crucifères. C’est un légume vert originaire de l’Europe du Nord. Sa valeur nutritive est très élevée. Il est riche en vitamines A, C, niacines, thiamines, carotènes et autres comme le montre le tableau ci après : Tableau I : Composition par 100g de la partie comestible d’un légume de chou (Source : IPGRI; DRAME, 2003). Fer (mg) Protéines (g) Humidité (%) Calories (calories) Hydrates de carbone (g) Acide ascorbique (mg) Ca2+ (mg) P (mg) Betacarotène Thiamine (mg) Riboflavine (mg) 0,7 1,7 91,4 26 6,0 54 47 40 100 0,04 0,10 Selon Mességué (1972), le chou a des vertus antiscorbutiques, antitoxiques et une action cicatrisante (SALL-SY, 2005). Il est utilisé dans le traitement des angines, de l’anémie, des crises de foie, de même que dans le soulagement des douleurs (SALL-SY, 2005). Photo 2 : Parcelle de choux avec une expérimentation de la pratique GIPD dans un champ école paysan C’est une plante de saison tempérée, rustique et très résistante au froid (SKIREDJ et al. 2009). L’optimum de croissance du chou se situe entre 15° et 20°C. La culture de chou est très exigeante en lumière. En effet, lorsque les facteurs eau et éléments nutritifs ne sont pas limitant, le taux de matière sèche produite est proportionnel au rayonnement solaire intercepté par la culture (SKIREDJ et al. 2009). La culture réussit mieux en texture argilo limoneuse, avec suffisamment de matière organique ; en saison pluvieuse, les sols sablo limoneux bien drainés donnent de meilleures récoltes (DIAWARA, 2003). Le chou est exigeant en fumure, surtout azotée et préfère une bonne humidité du sol et de l’air. Pour cette spéculation, le temps d’occupation du terrain est de 80 à 100 jours après la plantation (60 jours en hivernage). La récolte s’étale sur une période d’environ 20 jours. Au Sénégal, bien que le chou soit surtout une culture de saison sèche et fraiche, il existe des variétés qui peuvent produire pendant l’hivernage mais avec des rendements plus faibles (FICHES TECHNIQUES CDH). Ainsi, il est possible d’avoir des choux sur les marchés pendant toute l’année. 

La tomate

La culture de tomate (Lycopersicum esculentum) est originaire d’Amérique du Sud. Elle appartient à la famille des Solanacées et est cultivée dans le monde entier. C’est une plante annuelle à port buissonnant et à fleurs jaunes et parfaites. Pour une meilleure production, la pollinisation peut être renforcée par les bourdons (4 ruches/hectares). Le légume présente une bonne valeur nutritive ; Il est riche en P (phosphore), vitamines A, C, B1 et B2. La tomate a une bonne influence sur le fonctionnement des reins et de l’appareil digestif (ELLATIR et al. 2009). Au Sénégal, la culture donne de meilleurs résultats en saison fraiche et sèche (décembre à juillet ; 200 à 500kg pour 100m² de culture) .Il existe des variétés qui peuvent produire pendant l’hivernage avec des rendements plus faibles (100 à 250kg pour 100m² de culture). La culture peut se faire en plein champ ou sous serre. Sa multiplication se fait par semis. Le repiquage se fait dés l’apparition de la première feuille (INRA, 1998; DRAME, 2003). En phase de grossissement des fruits, l’optimum de température ambiante est de 25°C le jour et 15°C la nuit. Les préférences en types de sol sont très larges. Le sol doit être bien aéré drainant et riche en éléments nutritifs et organiques. L’asphyxie racinaire, même temporaire, est préjudiciable à la culture. La première récolte s’effectue après 60 à 80 jours et s’étale sur 1ou 2 mois. La culture de tomate tolère le bore et répond bien à un apport de zinc en cas de carence de cet élément. L’irrigation doit être régulièrement menée. Comme toute culture légumière, celle de la tomate se heurte à une forte pression parasitaire.

LES PESTICIDES 

Historique

L’utilisation des pesticides remonte à l’antiquité (ORP). Les premiers pesticides étaient à base de soufre, d’arsenic, de dérivés de pétrole, d’extraits de plante comme la nicotine…C’est ce qu’on appelle les pesticides de la première génération (DRAME, 2003). 11 Avant la deuxième guerre mondiale, les pesticides ont énormément profités des progrès des chimies minérale et organique. On assiste, après 1945, à l’apparition des herbicides, des insecticides et de plusieurs composés organiques comme les POPs. A partir de 1970, le développement des premiers fongicides de synthèse, utilisés en végétation pour protéger les plantes contre les maladies, ont profondément modifié les systèmes de culture (AUBERTOT et al. 2005). Le développement de la monoculture a favorisé l’utilisation massive de pesticides et d’herbicides (INRA, 2007). De 1945 à 1985, la consommation de pesticides a doublé tous les 10 ans (ORP). Peu à peu, des cas de résistance sont apparus de façon croissante ; les ravageurs ont pris des proportions inquiétantes car les pesticides n’épargnaient pas la faune non cible (absence de sélectivité). Si les pesticides ont constitués un énorme progrès dans la maitrise des ressources alimentaires et l’amélioration de la santé publique, le revers de la médaille est apparu rapidement(ORP). Des phénomènes de résistance chez les insectes puis des troubles de la reproduction chez les oiseaux, ont montré de façon spectaculaire les limites et les dangers de ces substances pour l’environnement, pour les écosystèmes mais également pour les êtres humains (ORP). Au Sénégal, d’importantes quantités de pesticides sont utilisées dans l’agriculture (CSE). En effet, 3741 tonnes de pesticides sont utilisés chaque année. Cela représente environ 0,6% du PIB moyen et 6,4% du PIB agricole. 2004 a été une année de forte utilisation de pesticides à cause de l’invasion acridienne

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Les pesticides : un problème de santé publique

La consommation mondiale de pesticides est en augmentation constante depuis les années 40, passant de 0,49kg/ha en 1961 à 2kg en 2004 (FAO, 2010). A dose ou poids égal, les matières actives d’aujourd’hui sont beaucoup plus efficaces que celles des décennies précédentes (Wikipédia, 2010). Environ 30% des pesticides commercialisés dans les pays en voie de développement pour une valeur estimée à 900 milliards de $ US ne répondent pas aux normes de qualité internationales (PAN). Le recours aux pesticides a engendré de lourdes conséquences. Une étude de la FAO a révélé que le volume de stocks de pesticides périmés et mortels est cinq fois supérieur aux estimations 12 antérieures et qu’il constitue une véritable bombe à retardement pour l’Afrique et d’autres régions en développement (Afrique Relance, 2001). Certains chercheurs estiment que sur les 2,5millions de tonnes de pesticides répandus chaque année, 0,3% atteignent effectivement leur cible (MAGDELAINE et VEILLERETTE, 2010) .Le reste part dans l’atmosphère. Une fois dans l’atmosphère, les pesticides, en principe dégradés par les rayons solaires, peuvent parcourir de longues distances et retomber lors des précipitations (FAO, 2010). Ils sont ainsi à l’origine d’une pollution diffuse qui contamine toutes les eaux continentales. L’environnement expose tout un chacun à des niveaux de pesticides variables et souvent difficiles à apprécier. Sous l’action des pesticides, la biodiversité est altérée ; les sols se dégradent et finissent par produire des fruits et légumes de moindre qualité ; leurs résidus s’accumulent sur les végétaux et les produits animaux. Les pays en voie de développement sont les plus touchés par ce fléau. Cancers, intoxications, empoisonnements, maladies dermales, malformations chez les enfants, perturbations neurologiques, troubles de la reproduction, … déciment les populations. Au Sénégal, le président de la sous commission des pesticides affirme que 15 pesticides très dangereux sont présentement en cours d’usage. A cela, s’ajoutent les pesticides obsolètes et les polluants des aires de stockage. Depuis les années 1990, le risque introduit par l’utilisation des pesticides dans le maraîchage à tendance à augmenter et représente jusqu’à 50% du risque total encouru par les personnes et le bétail (toxicité orale) (SOW et al, 2008). Dans les Niayes, le mode d’utilisation de ces produits chimiques ainsi que le manque de connaissance et de matériel de leur manipulation ont été démontrés comme étant les principaux facteurs de risque sur la santé des populations et sur l’environnement du milieu (CISSE et al). Pour éviter de tels problèmes, les pesticides ont été soumis à des réglementations.

Réglementation sur les pesticides

Plusieurs raisons nous obligent à réduire l’utilisation des pesticides. La prise en conscience par la société des impacts négatifs des pesticides sur l’environnement et l’homme a fait réagir les gouvernants. Chaque année, ces produits empoisonnent 3millions de personnes et il y’aurait 13 selon l’OMS entre 20.000 et 200.000 décès accidentels causés par les pesticides majoritairement dans les pays en voie de développement où environ 30% des pesticides commercialisés ne répondent pas aux normes de qualité internationales (FAO. 2010). Au Sénégal, les dispositifs institutionnels, législatifs et réglementaires pour la gestion des pesticides ont subi une très grande évolution au cours de la décennie 1990. Au niveau International, le Sénégal a adhéré à de nombreux accords : – Convention de Rotterdam (20 juillet 2001) – Convention de Stockholm (8 octobre 2003) Au niveau sous régional, le Sénégal a ratifié la réglementation commune CILSS concernant l’homologation des pesticides pour tous les pays membres. Elle est entrée en vigueur en 2004. L’une des premières étapes de sa mise en œuvre est la création du CSP représenté au niveau national par le CNGP. Avec l’avènement de cette réglementation, le Sénégal a interdit les importations de certains pesticides non homologués par le CSP. L’importation des pesticides est régie par des textes applicables grâce à la mise en place de décrets, arrêtés et ordonnances. Hélas, l’application systématique de ces lois et règlements manque carrément de rigueur. Mais, le Sénégal compte mener des actions significatives pour combler ce vide juridique. En Avril 2007, la FAO a pris une nouvelle initiative pour la « réduction des risques liés aux pesticides particulièrement dangereux » dans le cadre des instruments internationaux existants tels que le code de conduite, les conventions de Rotterdam et de Stockholm et l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques (Good- Planet. info).

Table des matières

INTRODUCTION
Chapitre I : Synthèse Bibliographique
I.1. LE PROJET GIPD
I.2. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
I.2.1. La zone littorale des Niayes
I.2.2. Les types d’exploitations dans les Niayes
I.3. LES CULTURES MARAICHERES
I.3.1. Généralités sur les cultures maraîchères
I.3.2. Présentation et exigences des espèces étudiées
I.4. LES PESTICIDES
I.4.1. Historique
I.4.2. Les pesticides : un problème de santé publique
I.4.3. Réglementation sur les pesticides
I.5. LA PRODUCTION INTEGREE
Chapitre II : Matériels et Méthodes
II.1. ENQUETES
II.2. ECHANTILLONNAGE ET ANALYSE DES DONNEES
Chapitre III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Répartition des producteurs en fonction de la localité et de la formation reçue
III.1.2. L’utilisation des pesticides
III.1.3. La diffusion des connaissances en CEP/GIPD
III.1.3.a. Connaissance des ennemis naturels (Rep1)
III.1.3.b. Circulation de l’information (Rep2, Rep3, Rep4, Rep5)
III.1.3.c. Adoption des bonnes pratiques agricoles
III.2. DISCUSSION
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

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