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DISCUSSION
L’étude que nous avons menée a pour but d’évaluer l’activité antioxydante des extraits d’acétate d’éthyle et méthanolique des feuilles de Allium porrum par la méthode de DPPH. Nous avons procédé à une extraction en utilisant différents solvants : l’hexane, l’acétate d’éthyle et le méthanol. Ils ont été utilisés respectivement pour extraire les composés apolaires, peu polaires et polaires de la plante (Selvi et al., 2011). Les résultats de l’extraction ont montré que l’hexane, un solvant apolaire, n’extrait quasiment pas les composés chimiques des feuilles de Allium porrum. C’est ce qui explique certainement le faible rendement de l’extrait hexanique et c’est la raison pour laquelle, il n’a pas été étudié pour l’activité antioxydante. Par ailleurs, l’extrait méthanolique a un rendement plus important (19,15%) que l’extrait d’acétate d’éthyle (3,95%). Nous constatons que dans les feuilles de Allium porrum, les composés chimiques polaires sont majoritaires par rapport à ceux peu polaires et apolaires. D’après certains travaux, le rendement d’extraction d’une plante par un solvant donné peut varier suivant plusieurs facteurs. En effet, des facteurs intrinsèques pourraient influencer la teneur en principe actif (Thompson et al., 2003). En outre, les facteurs liés aux conditions écologiques tels que le type de sol, la pluviométrie entre autres, peuvent aussi agir sur la teneur en principe actif des plantes (Ahmed et Fahmy, 1949). Concernant l’évaluation de l’activité antioxydante, les résultats que nous avons obtenus ont montré qu’à toutes les concentrations testées, les extraits d’acétate d’éthyle et méthanolique des feuilles de Allium porrum inhibent significativement le radical DPPH. de manière dose-dépendante. Ainsi, aux concentrations de 84 mg/ml et de 42 mg/ml, l’activité antioxydante de l’extrait méthanolique est plus importante que celle de l’extrait d’acétate d’éthyle. Les PI sont respectivement de 70,14%±0,13 et de 58,19%±0,08 pour l’extrait méthanolique et 53,8%±0,31 et de 40,64%±0,3 pour l’extrait d’acétate d’éthyle. Par contre, pour les concentrations de 10,5 et 21 mg/ml, la meilleure activité de piégeage du radical DPPH. est notée avec l’extrait d’acétate d’éthyle avec des PI respectifs 13,16%±0,48 et 30,15%±0,16. Afin de comparer l’activité antioxydante des extraits d’acétate d’éthyle et méthanolique par la méthode de DPPH, la CI50 a été déterminée par le logiciel statgraphics 5.0. Ainsi, la CI50, de l’extrait méthanolique (36,2 mg/ml) s’est révélée plus faible que celle de l’extrait d’acétate d’éthyle (73,6 mg/ml), autrement dit l’extrait méthanolique est plus actif sur le radical DPPH..
Par ailleurs, Les réactions de caractérisation réalisées lors de notre étude ont révélé la présence de flavonoïdes et l’absence de tanins dans les extraits méthanolique et d’acétate d’éthyle des feuilles de Allium porrum. D’après nos résultats, les flavonoïdes sont plus importants dans l’extrait méthanolique que dans l’extrait d’acétate d’éthyle. Ceci pourrait s’expliquer par le fait que le méthanol extrait de manière importante les composés polaires comme les flavonoïdes. Selon Falleh et al. (2008), le méthanol est utilisé pour une meilleure récupération des flavonoïdes. Gorinstein et al. (2009) ont montré que la teneur en flavonoïdes de Allium porrum varie selon le solvant utilisé et elle est beaucoup plus importante lorsque le méthanol est utilisé. Selon Mokrani (2009), il existe une bonne corrélation entre l’activité antioxydante et la teneur en flavonoïdes. En effet, les flavonoïdes sont doués de plusieurs propriétés antioxydantes. Ils sont capables de chélater les ions métaliques impliqués dans la production des radicaux hydroxyles (Marfak, 2003). La propriété la mieux décrite chez les flavonoïdes est la capacité de piéger les radicaux libres grâce à leur groupement hydroxyle (Pietta, 2000). Ils sont capables d’inhiber diverses enzymes (xanthine oxydase, protéine kinase C…) pouvant être responsables de la production des superoxydes (Pietta, 2000).
CONCLUSION
Depuis des siècles, les Alliacées auxquelles appartient le poireau ou Allium porrum sont consommés dans le monde entier pour leur saveur unique et leurs vertus thérapeutiques dans de nombreux domaines tels que l’inflammation, l’ulcère, l’hypertension etc. La recherche durant ces deux dernières décennies a montré que de nombreuses pathologies humaines (maladies cardiovasculaires, cancéreuses, métaboliques, inflammatoires, neurodégénératives etc.) sont causées ou favorisées par le stress oxydant. Ce dernier résulte du déséquilibre en faveur de la surproduction des radicaux libres et le système de défense antioxydante. Face aux difficultés de la prise en charge et de l’observance thérapeutique de ces maladies liées au stress oxydatif dans les pays en développement comme le nôtre et dans le souci de leur prévention, la recherche de composés antioxydants en particulier naturels est plus que nécessaire pour pallier ces phénomènes. C’est dans ce cadre que nous nous sommes intéressé à l’étude de l’activité antioxydante des feuilles de Allium porrum qui est une plante largement utilisée dans l’alimentation, en phytothérapie et qui se cultive partout dans le monde. Des études antérieures menées sur cette plante ont montré ses activités antioxydante, anti-ulcérogène, anti-inflammatoire et anti hypertensive. Nous avons dans cette étude, évalué l’activité antioxydante des extraits d’acétate d’éthyle et méthanolique des feuilles de Allium porrum par la méthode de DPPH aux concentrations de 10,5 ; 21 ; 42 et 84 mg/ml. Le DPPH est un radical libre, qui est initialement violet, se décolore en présence d’un donneur d’électron pour se stabiliser en DPPH de couleur jaune-blanche en fonction de la concentration de l’extrait. La diminution de cette coloration est suivie au spectrophomètre à 517 nm. L’acide ascorbique utilisé comme produit de référence, a été testé aux concentrations de 0,6 ; 1,25 ; 2,5 et 5 mg/ml. Les résultats de notre étude montre que les extraits méthanolique et d’acétate d’éthyle des feuilles de Allium porrum possèdent une activité antioxydante. Cette activité est significative (p˂0,05) à tous les concentrations testées et est dose-dépendante. Parmi les extraits testés, il ressort de nos résultats que l’activité antioxydante la plus importante est obtenue avec l’extrait méthanolique avec une CI50 = 36,2 mg/ml. L’extrait d’acétate d’éthyle a donné une CI50 = 73,6 mg/ml. L’acide ascorbique utilisé comme produit de référence, avec une CI50 de 0,16mg/ml, présente une activité antioxydante supérieure à celle des extraits d’acétate d’éthyle et méthanolique des feuilles de Allium porrum. Par ailleurs, les réactions de caractérisation chimique effectuées dans les extraits d’acétate d’éthyle et méthanolique ont révélé la présence de flavonoïdes et l’absence de tanins dans les feuilles de Allium porrum. Il a été observé que les flavonoïdes sont plus importants dans l’extrait méthanolique que dans l’extrait d’acétate d’éthyle. Ces résultats nous permettent de suggérer que les composés chimiques polaires plus particulièrement les flavonoïdes seraient responsables de l’activité antioxydante des feuilles de Allium porrum. Ces travaux devraient être poursuivis sur le plan chimique, toxicologique mais surtout sur le plan pharmacologique par d’autres méthodes complémentaires in vivo (par exemple l’utilisation de marqueurs systémiques de péroxydation lipidique entre autres).
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE BIBLIOGRAHIQUE
CHAPITRE I : GENERALITES SUR ALLIUM PORRUM
I.1. Généralités sur la famille des Alliacées
I.2. Classification systématique
I.3. Synonymes
I.4. Noms vernaculaires
I.5. Répartition géographique
I.5. Description botanique
I.5.1. La tige..
I.5.2. Les feuilles
I.5.3. Les fleurs
I.6. Les constituants phytochimiques
I.7. Propriétés pharmacologiques
I.7.1. Propriétés anti-inflammatoire
I.7.2. Propriétés anti-ulcérogénes
I.7.3. Propriétés antioxydantes
I.8. Usages traditionnels
I.9. Intérêts
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LE STRESS OXYDATIF
II.1. Définition du stress oxydatif
II.2. Les radicaux libres
II.3. Les espèces réactives de l’oxygène
II.3.1. Le radical superoxyde
II.3.2. Le peroxyde d’hydrogène
II.3.3. Le radical hydroxyle
II.4. Les conséquences du stress oxydatif
II.4.1. Action sur les protéines
II.4.2. Action sur les acides nucléiques
II.4.3. Action sur les lipides
II.5. Systèmes de défenses antioxydantes
II.5.1. Les moyens de défense endogène
II.5.1.1. Les systèmes enzymatiques
II.5.1.2. Les systèmes non enzymatiques
II.5.2. Les moyens de défense exogène
III. DIFFERENTES METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTIOXYDANTE
II.1. Le test DPPH (2,2-diphenyl-1-picryl-hydrazyl)
III.2. Le test ABTS
III.3. Le test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Objectif
I.2. Matériel et réactifs
I.2.1. Matériel végétal
I.2.2. Matériel de laboratoire
I.2.3. Réactifs
I.3. Méthodes
I.3.1. Extraction
I.3.2. Réaction de Caractérisation des flavonoïdes et des tanins
I.3.2.1. Caractérisation des flavonoïdes
I.3.2.2. Caractérisation des tanins
I.3.3. Recherche de l’activité antioxydante
I.3.3.1. Principe
I.3.3.2. Protocole expérimental
I.3.3.3. Expression des résultats
I.3.3.4. Analyses statistiques
II.1. Extraction
II.2. Réaction de Caractérisation de flavonoïdes et tanins
II.3. Activité antioxydante
II.3.1. Pourcentage d’inhibition
II.3.2. Concentration inhibitrice 50 %
CHAPITRE III : DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAHIQUES
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