Différences entre la démographie de population et démographie des Entreprises

Approche économique :

a) Théorie de processus de marché (Hayek et Kirzner) : La principale contribution de Hayek (1949) a la theorie de l’entrepreneur consiste a montrer que l’absence d’entrepreneur dans l’economie classique est intimement associee a l’hypothese d’equilibre de marche. Selon Hayek, le postulat d’equilibre de marche est equivalent a un postulat d’information complete.27 En realite, cette theorie de Hayek, partant de l’hypothese que l’economie est en permanence en etat de desequilibre, etudie le role joue par l’apparition de nouvelles opportunites sur le comportement entrepreneurial. En analysant le mecanisme du marche: des qu’il y a une baisse de l’offre ; une opportunite de creer une entreprise, par un individu, est apparait. En autre, la theorie de l’entrepreneur issue des travaux de Kirzner (1973) n’est pas loin dans se contenu de celle de Hayek. Elle cherche a expliquer l’existence des opportunites de profit et les conditions qui conduisent les individus a les decouvrir. Une opportunite de profit est definit comme ≪ une situation dans laquelle il est possible de proposer une nouveaute28 ≫ ; elle est a la fois objective lorsque elle existe et d’autre fois subjective si un individu avoir une capacite d’en exploiter. Cet individu est, selon Kirzner, l’entrepreneur qui fait un ajustement du prix et ameliore l’efficience de marche : ≪ En arbitrant les propositions d’achat et de vente lorsque celles-ci offrent une opportunite de profit, l’entrepreneur kirznerien ameliore l’efficience de marche 29≫.

b) Théorie du choix du revenu ( Knight) : Dans la littérature économique empirique, le courant dominant s’appuie sur la theorie du choix du revenu dont les premiers travaux ont ete elabores par Knight (1921) qui considerait que les individus pouvaient opter entre trois statuts : independant, salarie ou inoccupe. Cette approche repose sur l’hypothese que chaque individu a la possibilite de choisir entre deux etats (ou statuts) : la creation d’entreprise, la poursuite d’une activite salarie30. Dans ce modele, la decision de creation est prise en comparant le revenu qu’un individu peut recevoir s’il est salarie au profit qu’un entrepreneur est susceptible d’obtenir. Bien que le revenu soit identifiable au statut de salarie, il est difficile de le calculer au statut de createur. Knight identifie l’entrepreneur comme celui qui recoit un profit pur : le profit est le revenu residuel disponible une fois que tous les paiements contractuels ont ete deduits des recettes de l’entreprise. C’est la remuneration de l’entrepreneur qui support les couts de l’incertitude31. Donc, l’individu choisit le statut de createur sauf lorsque ce profit pur est superieur au revenu de salarie32.

Théorie de cycle de vie : La theorie de cycle de vie est basee sur l’hypothese de similarite de vie des organismes vivants a celle des entreprises, ces dernieres sont soumises a des changements et passent par plusieurs etapes durant leur vie, commence par la naissance et se termine par la disparition. En effet, le modele d’Alfred MARSHALL est fait reference de cette theorie: ≪ le modèle marshallien s’avère particulièrement adapté pour expliquer la démographie des entreprises individuelles parce qu’il retient une hypothèse de cycle de vie des firmes, cycle directement lié au cycle de vie des entrepreneurs. ≫45. A. Marshall a denombre trois phases de la vie des entreprises : la creation, la transformation et le declin, il explique les sources de changement par la routine, la rigidite de la structure et l’inadequation des strategies. L’analyse de Larry Greiner (1972) de la dynamique de l’entreprise est fondee aussi sur la notion de cycle de vie. Il a propose un modele de croissance de l’entreprise par cinq etapes46 : ≪ de la même manière qu’un enfant passe de la petite enfance à l’enfance, puis, à l’adolescence et, enfin, à l’âge adulte, une organisation passe par cinq stades : le stade entrepreneurial, celui de la collectivité, celui de la délégation, celui de la formalisation et celui de la collaboration. A chaque stade du cycle de vie, l’organisation est dominé par des intérêts particuliers et, à la fin de chaque phase, par une crise qui menace la survie de l’organisation.

Lorsqu’une crise est surmontée, l’organisation passe au stade de développement suivant. 47≫ Source : JO HATCH Mary, 2000, Theorie des organisations : de l’interet de perspectives multiples, P 189. Dans la phase entrepreneuriale, l’entreprise est toute entiere occupee a la creation et a la vente de son produit. L’entrepreneur peut facilement controler la plupart des activites personnellement. Cependant, tot ou tard, l’entreprise devient trop complexe pour qu’un seul individu controle tout ce qui s’y passe, cela, mene l’organisation a une crise de leadership. La resolution reussie de la crise conduit l’organisation au passage dans une nouvelle phase de developpement appelee ≪ phase de la collectivite ≫. Avec l’introduction des premieres professionnels de la gestion qui permet de surmonter la crise de leadership, les processus de prise de decision deviennent centraliser par des decideurs bien integres. A ce moment, Griener parle d’une crise de l’autonomie. ≪ Ce qui explique une telle crise vient du fait que la plupart des gestionnaires éprouvent des difficultés à abandonner le contrôle des décisions qui étaient auparavant centralisées…la solution à la crise de l’autonomie réside dans la délégation. 48≫. Toutefois, dans la phase de delegation, la prise de decision est decentralisee, et un besoin d’integration apparait. Ce besoin croit jusqu’a la crise du controle.

La surmonter de cette crise est fait par la creation de regles formelles et de procedures legales. Pendant la phase de formalisation, l’organisation continue a croitre et a se differencier en ajoutant des mecanismes de controle plus complexes…la tendance a controler par des moyens bureaucratiques mene ineluctablement a ce que Griener appelle la crise de la paperasserie49. Si l’entreprise emerge de cette crise, elle passe a la phase de collaboration dans laquelle elle utilise le travail de l’equipe comme un systeme de fonctionnement ; en repartissant les taches selon des decoupages plus acceptables. Par ce fait, l’entreprise confronte une nouvelle crise : la crise du renouveau. ≪ Le symptôme principal de cette crise est illustré par le fait que les employés et les gestionnaires souffrent de surmenage et d’autres formes de fatigues psychologiques dues à la tension nerveuse associées aux attributions temporaires, à l’autorité duelle et à l’expérimentation continue. 50≫. Cette crise conduit l’entreprise, selon Griener, soit au declin, soit a la creation d’une nouvelle entreprise. La theorie de cycle de vie a donne lieu a plusieurs critiques51 : La premiere concerne la volonte de croissance. Comme le souligne P.A Julien et M. Marchesnay (1996), les dirigeants n’expriment pas toujours le desir de developper leurs activites. La seconde critique s’adresse aux types d’entreprise et au caractere de la croissance… (Lanoux, 2002). La troisieme critique est avancee par A. Godener (1995) ; L’evolution presente est une tendance generale et il n’est pas rare de voir au sien de l’entreprise des organes evoluer a des rythmes differents. De plus il est assez difficile de prevoir les transformations et leur necessite. Si on refere au deuxieme courant qui refuse l’idee de naturalisation du phenomene de disparition, en peut classer les facteurs, selon son explication, en deux grandes categories. Il s’agit des facteurs exogenes et des facteurs endogenes propres aux caracteristiques de l’entreprise ou de l’entrepreneur soit meme.

Approche quantitatif :

Les Concepteurs de politiques economiques, chercheurs, administrateurs de programmes d’aide et dirigeants d’entreprises ne peuvent se satisfaire de criteres qualitatifs pour identifier ce groupe particulier d’entreprises qu’on appelle communement les petites et moyennes entreprises82. Les criteres qualitatifs sont neanmoins peu operationnels lorsqu’il s’agit de realiser une etude empirique de la PME ou de lui appliquer des dispositions legislatives specifiques notamment dans le cadre d’une politique industrielle ou fiscale83. En effet, la difficulte d’acces aux donnees est la principale limite a l’utilisation de ces criteres. On doit egalement avoir recours a des criteres quantitatifs pour distinguer ce type d’entreprises des grandes entreprises. Les criteres quantitatifs sont en realite des mesures de taille. Ces mesures sont suggerees parce qu’elles reposent sur des donnees existantes auxquelles on peut eventuellement avoir acces. Ainsi, cette approche s’appuie sur l’idee selon laquelle la taille exerce des changements (effet-taille) sur l’entreprise, ce que Torres pose comme problematique au debut d’etude de secteur de PME : ≪ avant de considérer les PME comme des organisations particulières, il a bien fallu montrer que la taille n’était pas un facteur neutre sur le plan organisationnel. Ainsi, selon Brooksbank (1991), avant de définir le concept de « petite entreprise » il convient de répondre à deux questions préalables : qu’est ce que la taille et comment mesure-t-on la taille ? Où se situe la frontière critique entre les grandes et les petites entreprises ? ≫ .

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Les recherches sur les rapports successifs entre la taille des entreprises, leurs structure, et leurs performances, que nous regroupons sous le vocable de ≪ recherche sur l’effet taille ≫, sont nombreuses en science de gestion (Torres 1998, Marchesnay 1979, 1982, 1993, Julien 1997) et en economie industrielle (Arena et Alii 1991, Morvan 1985). Toutefois les avis sont partages quant a la realite de ces ≪ lois ≫84meme si le critere de taille est celui qui fut a la base de nombreuses etudes empiriques consacrees a la PME. Le critere de taille aboutit a fixer de maniere quelque peu abstraite la frontiere entre les petites, les moyennes et les grandes entreprises pour selectionner un echantillon85. C’est depuis plusieurs annees qu’un debat s’est engage concernant le statut scientifique de la PME, debat partage entre deux courants distincts: ceux qui considerent que la taille constitue une variable determinante de la structure et de comportement de l’entreprise, et ceux qui relativisent son poids et son impact. Bien sur, la conclusion est d’importance, puisque pour le premier, les PME sont considerees comme des entreprises a part, c’est le paradigme de la specificite, pour le second la PME en tant qu’organisation ne constitue qu’une etape transitoire d’une dynamique de croissance non lineaire, discontinue qui peut etre traversee par des crises ; c’est le paradigme de la metamorphose ( Strebuck 65, Greiner 72, Mintzberg 82) ou de la denaturation (Torres 98).86 En d’autres termes, ils accreditent l’idee selon laquelle la taille exerce des changements (effet taille) et que ces changements sont des differences de nature (metamorphoses), l’ensemble de ces travaux conduit logiquement a faire de la taille un critere pertinent de decoupage. Si on accepte l’idee de definition de PME selon les criteres quantitatifs, les seuils de specificites sont contingents et varient frequemment d’un pays ou d’un organisme a l’autre.

Table des matières

Introduction général
CHAPITRE I : DEMOGRAPHIE DES ENTREPRISES
I-1 la démographie des entreprises de quoi s’agit-il
I-1-1La Demographie : quel contenu
I-1-1-1 Definition
I-1-1-2 Caracteristiques de la demographie
I-1-2 Demographie des entreprises
I-1-2-1 Definition de la demographie des entreprises
I-1-2-2 Différences entre la démographie de population et démographie des Entreprises
I-2 Comment mesurer la démographie des entreprises
I-2-1 Indicateurs de mesure de phenomene de creation
I-2-1-1 Taux de creation
I-2-1-2 Taux de creation nette
I-2-1 Indicateurs de mesure de phenomene de renouvellement et de disparition
I-2-2-1 Taux de disparition
I-2-2-2 Taux de turnover
I-2-2-3 Taux de survie
I-3. La création d’entreprise
I-3-1- L’entrepreneur ; Createur d’entreprise
I-3-1-1 Definition de l’entrepreneur
I-3-1-2 Les caracteristiques de l’entrepreneur
I-3-1-3 Typologies d’entrepreneur
I-3-2. Determinants de creation d’entreprise
I-3-2-1 Approche economique
I-3-2-2 Approche multidimensionnel
I-3-3 Formes de creation
I-3-3-1 La creation nouvelle
I-3-3-2 La creations par reprise
I-3-3-3 La creations par reactivation
I-4. La disparition d’entreprises
I-4-1 Theorie de cycle de vie
I-4-2 Causes internes de la dynamique de population d’entreprises
I-4-2-1 Causes internes liees a l’entrepreneur
I-4-2-2 Causes internes liees aux caracteristiques de l’entreprise
I-4-3 Causes externes
I-4-3-1 Densite de population d’entreprises
I-4-3-2 Politique economique
I-4-4 Formes de disparition d’entreprises
I-4-4-1 Liquidation
I-4-4-2 Cessation volontaire
I-4-4-3 Fusion
I-4-4-4 Absorption
CHAPITRE II : LES PME EN ALGERIE
II-1 Eléments de définition de la PME
II-1-1 Definition de PME
II-1-1-1 Approche qualificatif
II-1-1-2 Approche quantitatif
II-1-2 Les PME(s) ; cadre d’analyse : quels arguments
II-1-2-1 La justification methodologique
II-1-2-2 la justification theorique
II-1-2-3 La justification empirique
II-1-3 Caracteristiques de PME
II-1-3-1 Le role de proprietaire-dirigeant
II-1-3-2 Flexibilite avec une faible structuration de l’organisation
II-1-3-3 Rapidite dans le processus de decision
II-1-3-4 Systemes d’information et de coordonnees simplifies
II-1-3-5 Capital de proximite avec un faible niveau d’investissement
II-2 Cadre législatif de PME Algérienne
II-2-1 Apercu historique
II-2-1-1 La periode de 1962-1988
II-2-1-2 La periode de 1988-2000
II-2-1-3 A partir de 2000
II-2-2 Definition et typologie des PME Algeriennes
II-2-3 Organismes d’aide et programmes de soutien
II-2-3-1 Les organismes
II-2-3-2 Les programmes de soutien
II-3 Importance de PME dans le tissu productif en Algérie
II-3-1 Realite de PME en Algerie
II-3-1-1 Evolution de la population des PME
II-3-1-2 Repartition geographique des PME Algeriennes
II-3-1-3 Classification des PME par statut juridique
II-3-1-4 Repartition des PME par secteur d’activite
II-3-2 Place de PME dans l’economie nationale selon les indicateurs macro Economiques
II-3-2-1 Presence de PME dans le tissu d’entreprises
II-3-2-2 Contribution des PME en matiere d’emploi
II-3-2-3 Contribution de la PME au produit interieur brut
CHAPITRE III : DEMOGRAPHIE DES PME ORANAISES
III-1 Présentation générale de la Wilaya d’Oran
III-1-1 Limites territoriales
III-1-2 Organisation administrative
III-1-3 Milieu physique de la Wilaya d’Oran
III-1-4 La population
III-1-5 l’espace economique d’Oran
III-2 Les PME Oranaises
III-2-1 Poids des PME dans le tissu economique
III-2-2 Les creations d’emploi par les PME
III-2-3 Typologies des PME
III-2-4 Structure d’aide a la PME
III-3 La créations des PME
III-3-1 Repartition de creation par secteur d’activite
III-3-2 Repartition de creation selon la taille
III-3-3 Repartition de creation par zone geographique
III-4 Disparition des PME
III-4-1 Evolution de la tendance globale
III-4-2 Effet de specialite sur la disparition des PME
III-4-3 Renouvelement du tissu de PME
CHAPITRE IV : IMPACT DES PME SUR LE TISSU INDUSTRIEL ORANAIS
IV-1 Elément de présentation de l’enquête
IV-1-1 Objet de l’enquete
IV-1-2 L’echantillon d’enquete
IV-1-3 Collecte des donnees
IV-1-4 Plan du questionnaire
IV-1-5 Les difficultes rencontrees
IV-2 Principaux résultats statistiques
IV-2-1 Identification de l’entreprise
IV-2-2 Profil du chef d’entreprise
IV-2-3 Type d’activite de PME
IV-2-4 Les circonstances de la creation de l’entreprise
IV-2-5 Reseau de PME
IV-2-6 Objectif de PME
IV-3 Quel impact sur le tissu industriel oranais
IV-3-1 En termes de densite
IV-3-2 En termes de production
IV-3-3 En matiere de creation d’emploi
IV-4 Difficulté de survie des PME industrielles
IV-4-1 Absence de reseaux
IV-4-2 Absence d’une strategie de developpement
IV-4-3 Absence de coordination avec la structure d’aide
IV-4-4 Amenagement des zones industrielles
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des graphiques
Table de matières
Annexe

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