DIAGNOSTIQUE ET ETUDE GEOTECHNIQUE DE LA DIGUE DE SISAONY DU PONT D’AMBATOFOTSY

DIAGNOSTIQUE ET ETUDE GEOTECHNIQUE DE LA DIGUE DE SISAONY DU PONT D’AMBATOFOTSY

Les brèches et les effondrements de talus sur les digues de Sisaony, causées par les crues de l’année 2014 surtouts entre le mois de janvier et février pendant le passage du cyclone Chedza dans la partie d’Antananarivo ont causé beaucoup de dégâts que ce soit sur les infrastructures, les cultures, les surfaces cultivables et les habitations. Tous ses évènements nous ont permis de prendre conscience que si des études approfondies et décisions immédiates n’étaient pas prises, il se pourrait qu’un risque de rupture des autres ouvrages e n remblais soit possible pour les années à venir. Étant donné que les ouvrages en remblai ne sont généralement pas capables de supporter de forts débordements, de charge hydraulique importante et de plus les digues de Sisaony sont des digues anciennes, il est nécessaire de bien faire des diagnostics, des études géotechniques et de connaître l e s phénomènes dynamiques qui les affectent. Le but de ces études est tout d’abord d’empêcher u n e nouvelle rupture des digues, de connaître quels sont les phénomènes qui ont causé les désordres et de proposer des solutions adéquates pour la protection des berges afin de minimiser les risques et de permettre aux autorités compétentes de préparer un plan de secours adéquat et de concevoir des systèmes de détection précoce en cas de défaillance.

répertorier les brèches, les désordres et les zones qui peuvent présenter des risques de rupture tout en remplissant les cahiers de charge et tout en rapportant les données reçues sur une carte. Cette descente sur terrain nous permettra de voir la réalité sur l’état des digues actuelles et de les comparer avec les données antérieures afin de comprendre les phénomènes qui ont causé la rupture des digues et les désordres qui s’y trouvent ;- effectuer des prélèvements de sol au niveau des brèches. Cette décision a été prise, car il est difficile de faire des tranchées ou de carottage sur des digues intactes, de plus on y voit nettement le profil en travers de l’ouvrage et ses composantes. Les échantillons ont été pris tout en tenant compte des coordonnées des points de prélèvement, la nature provisoire des sols et l’épaisseur des couches. Ces prélèvements nous permettront à la fois de faire des profils géotechniques et d’avoir des échantillons qui seront étudiés ensuite en laboratoire ; – effectuer une description géométrique des digues tout en considérant les parties qui les constituent avec les mesures exactes qui y seront associées. On effectuera des mesures le long de l’ouvrage et sur sa largeur. Cette description nous permettra d’avoir certains paramètres qui seront utilisés dans les calculs de stabilité ;

La descente sur terrain est l’une des étapes importantes de cette inspection, par laquelle nous allons décrire les désordres et les ouvrages qui se situent aux alentours des digues. Les données recueillies seront répertoriées sur une carte 1/500.une étude de la géométrie des digues et la morphologie de la rivière seront associées. Nous ajouterons des études géotechniques à ces travaux sur terrain. Ces derniers consisteront à étudier au laboratoire les échantillons de sol qui ont été pris à des endroits différents et à des niveaux différents du profil en travers de la digue. Afin de s’assurer que les digues résisteront à des sollicitations externes ou pas, certaines propriétés de ses échantillons comme la granulométrie, la limite d’Atterberg seront étudiées. Nous ajouterons une étude in situ qui consiste en un essai de perméabilité.

Situation géographique et administrative

La zone d’étude se trouve dans la capitale de Madagascar, elle se situe administrativement dans le District Antananarivo-Atsimondrano de la Région Analamanga. Elle est limitée au Nord et Nord-Est par Antananarivo-Avaradrano et Antananarivo-Renivohitra, au Nord-Ouest par Ambohidratrimo et au Sud – Est par Andramasina. Concernant les études géotechniques in situ et l’inspection visuelle, elles ont été effectuées dans les plaines du District d’Antananarivo-Atsimondrano, plus exactement dans la plaine alluviale de la Sisaony, elle suit généralement la rivière qui se trouve dans cette zone en partant du pont d’Ambatofotsy et se termine au pont d’Ampitatafika. La géologie vient du mot grec ancien « ’ gê »’ qui veut dire la Terre ; et du mot « ’ logos » qui signifie parole, raison. La géologie est donc la science qui étudie la Terre dans son ensemble. Elle traite sa composition, sa structure, l’histoire et l’évolution de ses couches externes, ainsi que les processus qui la façonnent. La géologie est une discipline importante en sciences de la Terre L’histoire géologique de Madagascar a commencé dans le vieux Précambrien, à une époque antérieure à 2.600 millions d’années. Cette date marque la première orogenèse majeure c’est- à-dire l’ensemble de plissements qui firent surgir Madagascar des océans dans l’ancien continent Gondwana.

À la suite de l’orogenèse panafricaine, le domaine précambrien malgache est resté émergé jusqu’au Carbonifère, où se dépose des assemblages semblables aux séries du Karroo d’Afrique Australe. La mise en place de ces séries sédimentaires correspond à une phase de RIFTING INTRACONTINENTAL, le “RIFTING KARROO”, phase initiale de la dislocation du Gondwana, dès le Carbonifère Supérieur et jusqu’au Jurassique Inférieur. Les séries de Karroo se déposent dans 3 bassins d’effondrement ou «graben» (Razafimbelo R. 2014): La région centrale de l’Ile est largement granitisée avec une abondance de migmatites granitoïdes et de granites migmatitiques étroitement associés (figure 7). Cette granitisation a épargné des ensembles importants de la série de paragneissique des vieux précambriens, rattachés au système du graphite, mais elle y traduit son influence par des zones migmatisées et des lames de granite stratoïde.