DIAGNOSTIC DU MILIEU SOCIO-ECONOMIQUE ET CULTUREL
Du point de vue ethnies, la majorité (80%) des habitants est d’ethnie Antanosy. Ils sont essentiellement riziculteurs sur le périmètre irrigué ou dans les petits périmètres traditionnels amont, ou riziculteurs-éleveurs. La deuxième ethnie importante (8% de la population) est constituée par les Mahafaly, qui occupent le haut des bassins versants ; ce sont essentiellement des éleveurs de bovins, pour qui la protection du réseau d’irrigation de la Taheza n’est pas une préoccupation majeure. Les pouvoirs traditionnels dirigés par le chef lignager ou « Mpitankazomanga » par clan tribal et par le plus aîné du village ou « Mpisorona » qui assument tous deux la responsabilité morale à travers leur intervention durant les différents rites et en cas de conflits intra ou inter- villages ou clans.
Pratique sociale Du point de vue moral, malgré l’intégration du christianisme dans cette zone, la population est fortement attachée à leur religion traditionnelle qui repose sur la croyance aux esprits des ancêtres défunts. Cet attachement se manifeste par la vivacité des coutumes pratiquées lors des grandes étapes de la vie célébrées par la population (circoncision ou « Savatse », mariage, funérailles, etc) ; et même par l’implication de la religion dans l’activité de production des Antanosy. Le respect des tabous reflète également l’importance attribuée à la valeur morale traditionnelle par la population.
Dans les rites propres des Antanosy, le zébu est sacrifié ou offert à l’occasion des différents événements mais les rites funéraires exigent le plus grand nombre de cheptel à abattre afin de payer les cérémonies et de rehausser le prestige familial. Lié à l’élevage bovin, le rite consiste à proférer une malédiction qui va peser sur les voleurs de bœufs. Ce rite est marqué par un sacrifice de mouton offert aux esprits ancestraux. Par rapport à l’agriculture, le rite agraire est effectué avant le défrichement destiné à une culture sur brûlis. En ce qui concerne les tabous, ils sont de deux types. On distingue le tabou collectif, commun à un groupe ethnique (comme les caprins qui sont tabous pour les Antanosy) et le tabou individuel prescrit par le guérisseur « Ombiasy ». Si, par des décès successifs, le cheptel bovin risque d’être épuisé, les interdits, par contre, contribuent à la conservation de l’état des ressources végétales à travers l’interdiction de couper les arbres dans un lieu sacré et ou interdit.
Avec un ratio moyen de 29 élèves pour un enseignant, ratio qui est assez appréciable par rapport à la moyenne de la région Atsimo-Andrefana qui est de 40 pour 1, notre zone d’intervention semble ne pas avoir de problème en ce qui concerne le corps enseignant statistiquement parlant. Cependant, la réalité est tout autre, le problème majeur réside dans la dispersion de ces ressources. A titre comparatif, dans le fokontany d’Ankiliarivo à Andranomangatsiaka on peut voir une institutrice s’occupant de 116 élèves répartis dans 3 niveaux, tandis qu’à Bezaha le ratio peut descendre jusqu’à un enseignant pour 10 élèves. Et vienne s’ajouter à cela le problème des enseignants vacataires dans les établissements publics subventionnés ou pas par le FRAM (Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra) qui est de l’ordre de la moitié du corps enseignant actif. Cela implique l’inaccessibilité de certaines couches de population à l’éducation de base faute de moyen, surtout au niveau des zones enclavées comme dans la plupart des fokontany d’Andranomangatsiaka.
Infrastructures sociales
Les communes concernées possèdent tous deux des infrastructures sociales (centre de santé, école primaire, eau potable, …) mais reste cependant très insuffisantes. Appart cette faible couverture, la plupart d’entre elles sont en mauvais état suite à leur vétusté mais aussi par le manque d’entretien : à titre d’exemple, les salles de classes sont moins nombreuses que les niveaux. Et viens s’ajouter à tous cela, le problème d’effectif du personnel : un docteur pour plus de 7000 habitants pour Andranomangatsiaka, un enseignant pour deux niveaux et même plus.
Infrastructures de communication
La zone est couverte par RNM (Radio Nationale Malagasy), Radio Feon’Atimo (Betioky) et Radio Tea Longo (Bezaha). Les opérateurs téléphoniques (TELMA, AIRTEL et ORANGE) et PAOsitra MAlagasy opèrent aussi dans la zone mais localisées uniquement à Bezaha.Activités principales de la population La population concernée opte plutôt pour la diversification des activités étant donné que près de 2/3 pratiquent des activités secondaires. L’activité principale est l’agriculture combinée à l’élevage selon près de 95% des enquêtés (Figure 6: Aperçu de l’importance des différents types d’activités de la population du bassin). Pour ces ménages, la riziculture constitue la principale source de revenu et les autres cultures sont destinées en grande partie à l’autosubsistance. L’élevage est également une activité génératrice de revenu (poulet, cochon,…) à part celui du bovin qui constitue notamment l’épargne de la population et en même temps de moyen de production agricole.
Ces derniers temps, suite à la disfonctionnement du réseau puis l’arrêt total de l’irrigation au niveau du périmètre irrigué, la valeur du revenu rizicole a totalement chutée vu que de par ce fait la production rizicole n’est plus assurée que par les parcelles situées en bordure immédiat de la Taheza et celles des rizières traditionnelles. La plupart des ménages font alors d’autres secondaires à la place de la culture rizicole, beaucoup ont même vendus une part de leur cheptel bovin pour subsister.