Le « Post cardiac injury syndrome » ou syndrome post-atteinte cardiaque
Il est constitué des péricardites (avec ou sans épanchement associé) qui résultent d’une blessure du péricarde. On le divise en 3 entités : le syndrome post-infarctus du myocarde, le syndrome post-péricardotomie et le syndrome post-traumatique.
Le syndrome post-infarctus du myocarde :L’atteinte du péricarde, contemporaine de l’infarctus du myocarde, est une entité bien connue, même si elle est devenue rare de nos jours avec l’ère de la re-perfusion myocardique primaire . L’épanchement peut être de survenue rapide, il est alors lié à l’inflammation aiguë localisée causée par l’infarctus. Un épanchement apparaissant plusieurs semaines à plusieurs mois après est quant à lui lié à des mécanismes immunologiques. Le syndrome post-péricardotomie. :Il est actuellement une cause importante de péricardite . Il se produit chez 15% des patients opérés et peut faire suite à une chirurgie cardiaque ou une intervention percutanée.
Il est caractérisé par l’apparition de fièvre et d’une péricardite plus d’une semaine après la chirurgie cardiaque.
La tamponnade cardiaque post-chirurgicale est liée à la compression du ventricule gauche, et est le plus fréquemment rencontrée après une chirurgie valvulaire . L’épanchement péricardique peut aussi survenir après une transplantation cardiaque, chez 9 à 21% des patients .
Le syndrome post traumatique. Il peut survenir après tout type de traumatisme externe : blessure au volant, blessures balistiques ou encore par arme blanche.
Il peut être aussi iatrogène. Toutes les procédures invasives diagnostiques ou thérapeutiques cardiaques peuvent le causer (intervention coronaire percutanée, pose de de sonde de simulateur cardiaque, ablation par radiofréquence). Plus rarement, il complique une réanimation cardio-pulmonaire.
Les causes métaboliques
Urémie et dialyse :Une cause importante de péricardite métabolique est l’urémie, qui s’accompagne d’une atteinte péricardique chez 6 à 10% des patients présentant une insuffisance rénale évoluée et qui ne sont pas dialysés. Les épanchements péricardiques liés à la dialyse sont retrouvés chez 13% des patients . L’hypothyroïdie : L’hypothyroïdie sévère avec classiquement le myxœdème est une cause d’épanchement péricardique . On estime qu’un épanchement péricardique pourrait survenir chez environ 5 à 30% des patients atteints d’hypothyroïdie , mais des données récentes manquent. Autres causes : On peut citer entre-autre l’anorexie mentale, le syndrome d’hyperstimulation ovarienne, les pathologies associées aux immunoglobulines G4 ou encore les atteintes gastro-intestinales (maladie de Crohn ou maladie de Whipple).
La myo-péricardite
La péricardite peut s’accompagner d’une atteinte inflammatoire myocardique concomitante : on parle alors de myo-péricardite.
Les péricardites et les myocardites partagent des causes communes . La présentation classique d’une myo-péricardite est une douleur thoracique associée à d’autres signes de péricardite, et à une augmentation des biomarqueurs de lésion myocardique (troponine, CPK-MB).
Le diagnostic de myo-péricardite est établi lorsqu’il existe, chez les patients ayant des critères de péricardite aiguë, une augmentation des biomarqueurs de lésion myocardique sans atteinte myocardique nouvelle ni atteinte de la fonction ventriculaire gauche à l’échocardiographie ou à l’IRM.
Algorithme diagnostique
Comme nous l’avons vu précédemment, l’étiologie des péricardites est très variée et son approche diagnostique pas toujours aisée. L’ «European Society of Cardiology» (ESC), a proposé dans ces dernières recommandations publiées en 2015, une démarche diagnostique générale .
Une attention particulière doit être portée sur certaines présentations cliniques qui sont associées à une probabilité accrue de certaines causes (non virales ou non idiopathiques) ou à des complications (récidive, tamponnade, constriction).
Dans un premier temps il faudra identifier les causes justifiant un traitement ciblé, en particulier les causes bactériennes (notamment tuberculeuses), néoplasiques, et les maladies systémiques. Dans un second temps, il conviendra de rechercher des prédicteurs de mauvais pronostic. Pour ces deux catégories, une hospitalisation et une recherche étiologique complète seront nécessaires.
Causes infectieuses
Leur distribution a énormément changé ces dernières décennies. Elles dépendent de la zone géographique ainsi que de la population étudiée. Parmi elles, on distingue les causes bactériennes, virales, fungiques, et parasitaires.
Causes virales : La majorité des cas de péricardites aiguës dans les pays développés est due à des virus cardiotropes . Les infections virales les plus courantes rapportées pour causer des péricardites sont liées à différents sous-types d’entérovirus, incluant les échovirus et les coxsackie virus du groupe A et du groupe B . Des données plus récentes rapportent l’implication du parvovirus B19, des herpès virus (notamment l’EBV) et le human herpes virus type 6 (HHV-6) . Les péricardites associées au CMV sont quant à elles retrouvées chez les patients immunodéprimés et infectés par le VIH .
Dans les pays en voie de développement, l’atteinte péricardique associée au VIH est fréquente. Causes bactériennes : La péricardite tuberculeuse est de plus en plus rare dans les pays développés, mais elle demeure la cause de péricardite la plus couramment retrouvée dans le monde et en particulier dans les pays en voie de développement.
Avant l’ère des antibiotiques, la péricardite bactérienne à Staphylococcus aureus ou à Streptococcus pneumoniae était la principale complication des pleuro-pneumopathies non contrôlées provoquées par ces micro-organismes. Actuellement, ces bactéries sont rarement impliquées dans les péricardites. D’autres ont été décrites telles que les bacilles à Gram négatif, Brucella melitensis, Salmonella, Neisseria gonorrhoeae, N. meningitidis, Haemophilus influenzae, Francisella tularensis et certaines germes anaérobies.
L’infection péricardique se fait par diverses voies : à partir d’un foyer infectieux adjacent pulmonaire, postopératoire, post-traumatique, à distance lors d’une bactériémie, à partir d’une endocardite infectieuse ou d’un anévrisme aortique.
Les bactéries intracellulaires sont également des causes de péricardite, comme Coxiella burnetii, plus rarement, Chlamydophila pneumoniae, Legionella pneumophila, Mycoplasma pneumoniae. Causes fongiques :L’histoplasmose, l’aspergillose, la blastomycose, l’infection par Candida albicans ou C. tropicalis sont des causes extrêmement rares de péricardite . Les patients immunodéprimés, les toxicomanes ainsi que les patients ayant reçu des antibiotiques à large spectre sont les plus à risque. Causes parasitaires :Plusieurs cas de péricardite à Toxoplasma ont été rapportés dans une étude récente .
Table des matières
INTRODUCTION
EPIDEMIOLOGIE
ÉTIOLOGIES DES PERICARDITES
1. CAUSES INFECTIEUSES
1.1. Causes virales
1.2. Causes bactériennes
1.3. Causes fongiques
1.4. Causes parasitaires
2. LES CAUSES NON INFECTIEUSES
2.1. Les péricardites malignes
2.2. Le « Post cardiac injury syndrome » ou syndrome post-atteinte cardiaque
2.2.1. Le syndrome post-infarctus du myocarde
2.2.2. Le syndrome post-péricardotomie
2.2.3. Le syndrome post traumatique
2.3. Maladies auto-immunes et auto-inflammatoires
2.4. Les causes métaboliques
2.4.1. Urémie et dialyse
2.4.2. L’hypothyroïdie
2.4.3. Autres causes
2.5. Les causes médicamenteuses et toxiques
3. LES PERICARDITES IDIOPATHIQUES
LES SYNDROMES PERICARDIQUES
1. LA PERICARDITE
1.1. La péricardite aiguë
1.2. La péricardite incessante
1.3. La péricardite récidivante
1.4. La péricardite chronique
2. L’EPANCHEMENT PERICARDIQUE
3. LA TAMPONNADE CARDIAQUE
4. LA MYO-PERICARDITE
DIAGNOSTIC DES PERICARDITES
1. EXAMENS DE PREMIERE INTENTION
2. ALGORITHME DIAGNOSTIQUE
3. EXAMENS DE SECONDE INTENTION
TRAITEMENT DES PERICARDITES
NOTRE ETUDE
1. JUSTIFICATION
2. MATERIEL ET METHODES
2.1. Population étudiée
2.2. Procédure de diagnostic non-invasive
2.3. Critères diagnostiques
3. RESULTATS
3.1. Description de la population
3.2. Étiologies retrouvées
4. DISCUSSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
SERMENT D’HIPPOCRATE
RESUME