Diagnostic des maladies fongiques du mil (Pennisetum glaucum L.) et du niébé (Vigna unguiculata L.) dans le champ expérimental

Diagnostic des maladies fongiques du mil (Pennisetum glaucum L.) et du niébé (Vigna unguiculata L.) dans le champ expérimental

 Généralités sur le mil (Pennisetum glaucum [L.] R. Br.) 

 Origine et distribution

 Le mil (Pennisetum glaucum [L.] R. Br.) est une graminée originaire d’Afrique (Amoukou, 1993). Il est cultivé comme céréale dans les zones tropicales semi-arides de l’Ancien Monde (Afrique et Inde), entre les isohyètes 200 et 1000 mm (Tostain, 1998). La forme sauvage du mil pénicillaire a été identifiée comme Pennisetum glaucum ssp. monodii (Brunken et al., 1977). Il y a environ 2 000 ans, cette culture a été transportée en Afrique orientale et centrale et en Inde où, en raison de son excellente tolérance à la sécheresse, elle s’est établie dans les environnements les plus secs (FAO, 1995). En Afrique, la culture du mil est pratiquée dans un grand nombre de pays, notamment au Nigeria (40% de la production régionale), au Niger, au Burkina Faso, au Mali, au Sénégal et au Soudan (FAO, 1996). Au Sénégal, le mil est cultivé principalement au centre du pays plus connu sous l’appellation du Bassin arachidier couvrant les régions de Kaolack, de Louga, de Diourbel et de Thiès. Il est aussi cultivé dans la région de Tambacounda et en Casamance. 

 Systématique 

La classification taxonomique du mil est présentée comme suit (Bezançon et al., 1997) : Ordre : Poales Famille : Poaceae Sous-famille : Panicoideae Tribu : Paniceae Sous-tribu : Panicinae Section : Panicillaria Genre : Pennisetum Espèce : Pennisetum glaucum (L.) R. Br. 

Description botanique 

Le mil (Pennisetum glaucum (L.) R. Br.) est une graminée annuelle, érigée et atteignant jusqu’à 3 voire 4 m de haut avec un système racinaire abondant. Les chaumes sont minces, de 4 1 à 3 cm de large. Les feuilles sont alternes, simples, à limbe linéaire, pubescentes et finement dentelées, atteignant 1,5 m de long et 8 cm de large. L’inflorescence est une panicule de 12 à 30 cm de long (photo 1). Le fruit est un caryopse nu (grain nu) globuleux à cylindrique ou conique, de 2,5 à 6,5 mm de long, diversement coloré, de blanc, nacré ou jaune à gris-bleu ou brun, parfois violet, avec le hile marqué d’un point noir bien visible à maturité. Le mil est une plante sexuée, diploïde (2x = 2n = 14), à fleurs hermaphrodites, allogame grâce à une floraison femelle plus précoce que la floraison mâle et à la pollinisation par le vent (Tostain, 1998). La durée entre la germination et la maturité varie suivant les cultivars de mil dans une fourchette de 55 à 280 jours, mais la plupart se situent entre 75–180 jours. La température optimale pour la germination des graines de mil est de 33–35°C ; aucune germination n’a lieu en dessous de 12°C (PROTA, 2006).

Importance du mil

 La tolérance du mil face à la sécheresse, au faible niveau de fertilité des sols et des températures élevées lui confère une importance particulière dans de nombreux pays des zones tropicales semi-arides. Les moyennes des rendements en Afrique et en Inde sont d’environ 670 et 790 kg/ha respectivement (PROTA, 2006). Au Sénégal, la production annuelle de mil est estimée à 749 874 tonnes en 2015, sur une superficie de 922 008 ha, avec un rendement de 813,3 kg/ha (FAOSTAT, 2018). Il représente en moyenne 42% du total des céréales produites mais ne représente que 26% des céréales consommés par les sénégalais (Commodafrica, 2015). Photo 1 : Epi de mil. 5 Le mil est un aliment très énergétique, nutritif (tableau 1), particulièrement recommandé pour les enfants et les personnes âgées ou en convalescence. Tableau 1: Teneur en certains nutriments dans 100g de mil (PROTA, 2006) Nutriments Teneurs Eau (g) 12,0 Energie (kcal) 341,0 Protéines (g) 10,4 Lipides (g) 4,0 Glucides (g) 71,6 Fibres (g) 1,9 Ca (mg) 22,0 P (mg) 286,0 Fe (mg) 20,7 Thiamine (mg) 0,3 Riboflavine (mg) 0,2 Niacine (mg) 1,7 Acide Ascorbique (mg) 3,0 

 Les contraintes liées à la production du mil

 La production du mil est limitée par des contraintes abiotiques et aussi biotiques. 

 Les contraintes abiotiques 

La sécheresse est l’un des facteurs les plus importants qui limitent la production du mil au sahel. Les pluies présentent un caractère très imprévisible à la fois dans leur intensité et dans leur répartition géographique et temporelle. Il y a également la faible fertilité des sols et les températures élevées de l’atmosphère (Bekunda et al., 1997).

Les contraintes biotiques

Les contraintes biotiques liées à la production du mil sont surtout causées par les insectes ravageurs, les maladies, les oiseaux granivores et les adventices (striga, graminées annuelles) (Mbaye, 1993).

 Les insectes ravageurs 

La mineuse de l’épi (Raghuva albipunctella) et la foreuse de la tige (Acigona ignefusalis), auxquelles il faut ajouter les criquets (Locusta migratoria) et les sauteriaux (Oedaleus 6 senegalensis) sont les principaux ravageurs du mil en Afrique de l’Ouest. Les pertes peuvent atteindre 30 à 40 % des récoltes dans le cas de la mineuse de l’épi (Bezançon et al., 1997). 

Les maladies du mil 

Un des facteurs de la faible productivité du mil est la perte causée par les maladies dues aux champignons, bactéries, virus et nématodes. Les plus importantes sont le mildiou, le charbon et l’ergot. Les autres (pyriculariose, rouille, tâches zonées, bactériose, virose) ne causent que des dégâts plus ou moins variables d’une zone à une autre et d’une année à une autre (Mbaye, 1993).  Le Mildiou du mil Le mildiou du mil est causé par le champignon Sclerospora graminicola. Il existe deux catégories de symptômes : – Sur jeunes plants (avant la floraison), des plaques chlorotiques se développent sur les feuilles à partir de la base (CTA, 1991). Dans des conditions humides, une croissance abondante de duvet blanc (sporangiophores et sporanges) se produit principalement sur les surfaces inférieures des feuilles infectées (Williams et al., 1978). – A l’épiaison, à la place des chandelles se forment souvent des sortes de plumeaux verts, les pièces florales ayant été transformées en organes foliacés. Les chandelles se présentent sous forme de balai d’où le nom de « balai de sorcière » donné à cette maladie (photo 2). Les inflorescences infectées peuvent être totalement ou partiellement déformées. A l’intérieur des tissus, il y a formation d’oospores ou œufs, résultats de la reproduction sexuée du parasite (CTA 1991). Photo 2: Mildiou du mil: symptôme sur chandelle (KrishiMART, 2017)   Le Charbon du mil Le charbon du mil est causé par le champignon parasite Tolyposporium penicillariae (Bref.). Il constitue dans plusieurs pays du Sahel la deuxième maladie importante du mil, après le mildiou. Cependant, son impact sur les rendements est variable d’une zone à une autre et d’une année à une autre. Au Sénégal, la sévérité moyenne du charbon a varié de 1 à 20% en 1985 et de 1 à 4% en 1986 (Mbaye, 1993). Les fleurs attaquées par l’agent pathogène du charbon donnent des sores (photo 3) plus gros et plus verts que les grains normaux. Ces sores sont remplis d’une poudre noire. Les spores du champignon peuvent attaquer directement le stigma des fleurs dans la même saison avant la fécondation de l’ovaire et ceux qui tomberont sur le sol vont servir d’inoculum pour les années suivantes (CTA, 1991). Photo 3: Charbon du mil: symptôme sur épi (KrishiMART, 2017)  L’Ergot du mil Cette maladie est causée par un champignon (Claviceps fusiformis Lov.). L’agent pathogène de l’ergot se développe dans les ovaires en produisant un abondant liquide gluant sucré appelé « miellat » (photo 4). Ultérieurement, des organes, le plus souvent longs et durs appelés sclérotes se développent à partir des fleurs infectées (CTA, 1991). 8 Photo 4: Ergot du mil: symptôme sur l’épi à maturité (KrishiMART, 2017) I.2- Généralités sur le niébé (Vigna unguiculata [L.] Walp.) 

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 Origine et distribution

Originaire de l’Afrique du Sud-Est, le niébé s’est diffusé dans le monde entier. Il est cultivé et consommé extensivement en Asie, en Amérique du Sud et du Centre, dans les caraïbes, aux Etats-Unis, dans le moyen orient et en Europe australe (Cissé et Hall, 2001). C’est en Afrique de l’Ouest que l’on trouve la plus grande diversité génétique de niébé cultivé, dans les zones de savane du Burkina Faso, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Niger et du Nigeria (PROTA, 2006). Le niébé est cultivé dans toutes les zones agro-écologiques du Sénégal sous trois systèmes: la culture pure et celle dérobée pendant la saison des pluies et la culture de décrue durant la saison sèche, le long de la vallée du fleuve Sénégal (Cissé et Hall, 2001). 

 Systématique 

Le niébé (Vigna unguiculata [L.] Walp. (1842)) appartient à : Ordre : Fabales Famille : Fabaceae Tribu : Phaseoleae Sous-tribu : Phaseolinae Genre : Vigna Espèce : Vigna unguiculata (L.) Walp. 

 Description botanique 

C’est une légumineuse herbacée tropicale (photo 5). Les deux premières feuilles sont opposées, sessiles et entières. Les feuilles sont ensuite alternes, pétiolées et trifoliolées. Les folioles mesurent 3 à 10 cm de long sur 2 à 3 cm de large vers le bas et 10 à 15 cm vers le milieu. Outre une feuille, chaque nœud de la tige porte deux stipules prolongées sous l’insertion, ce qui caractérise Vigna unguiculata. Les racines portent des nodules qui renferment des bactéries fixatrices d’azote (Pasquet et Baudoin, 1997). L’inflorescence, toujours axillaire, est formée d’un pédoncule mesurant 10 à 30 cm, au bout duquel se trouve le rachis dont chaque nœud porte une paire de fleurs et un bourrelet de nectaires extra-floraux (Pasquet et Baudoin, 1997). Gousse pendante, lisse, de 10 à 23 cm de long avec un épais bec courbe et de 10 à 15 graines ; graines de 4 à 8 mm de long, 3 à 4 mm de large, de taille et de couleur variables.

Table des matières

DEDICACES
REMERCIEMENT
SIGLES ET ABREVIATIONS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES PLANCHES
RESUME
ABSTRACT
INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1- Généralités sur le mil (Pennisetum glaucum
I.2- Généralités sur le niébé (Vigna unguiculata [L.] Walp.)
I.3- Généralités sur les plantes médicinales
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1- Matériel
II.2- Méthodes.
CHAPITRE III : RESULTATS
III.1- Symptomatologie
III.2- Identification des champignons
III.3- Caractérisation de Curvularia sp
III.4- Rendement des extractions
III.5- Activité antifongique in vitro des différents extraits végétaux sur la croissance mycélienne de Curvularia sp
III.6- Evaluation des taux d’inhibition des différents extraits végétaux
CHAPITRE IV : DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

 

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