Diagnostic des autres pathovars d’E. coli

Diagnostic des autres pathovars d’E. coli

Ils n’ont pas d’exigences métaboliques particulières. On les obtient presque en culture pure à partir des selles, surtout au tout début de la maladie. Cela n’est pas le cas pour les ECEI. Les techniques de recherche de ces bactéries sont variées : les épreuves sur l’animal, les techniques immunologiques, le micro titrage, les cultures cellulaires, l’hybridation moléculaire ou l’amplification génique. L’agglutination sur lame de verre ou en tube de colonies suspectes par des sérums spécifiques d’Ag O permet l’identification des ECEP. C’est une technique largement pratiquée par les laboratoires d’analyses biologiques en raison de sa simplicité. Le modèle de l’anse d’intestin de lapin ligaturée a permis d’étudier le pouvoir entérotoxique des ECET, ECEH, ECEI et ECEAgg de phénotype agrégant. Ces épreuves empiriques sont des recours possibles. Pour la culture cellulaire, 4 lignées cellulaires présentent un intérêt : cellules Y1 de surrénales de souris, cellules Vero de rein de singe vert africain, cellules épithéliales humaines de carcinome du côlon T84, cellules HeLa de carcinome utérin et Hep-2 de carcinome de larynx. La culture cellulaire permet de confirmer l’activité cytotonique ou cytotoxique des souches, de révéler les activités biologiques des nouvelles toxines (Cyto necrotic factor : CNF, Cyto distending toxin : CDT), d’identifier les phénotypes d’adhésion et d’invasion et les modifications du cytosquelette et de dépister de nouveaux pathovars sur la base d’observation d’effets cytopathiques nouveaux (Cyto distending E coli : CDEC). Les tests de biologie moléculaire détectent les gènes de pathogénicité tels : gènes Stx, gènes de la beta-glucuronidase, gènes d’attachement et d’effacement (eaeA) et d’adhérence agrégatives (aaf/I), gènes bfpA codant le « bundle formingpili » etc. Les usuels sont le ribotypage et l’électrophorèse en champ pulsé avec restriction Xbal.

Eléments de thérapeutique

La base de la prise en charge est la réhydratation du malade ; l’antibiothérapie étant parfois plus nocive que bénéfique. Le traitement des infections à ECEH est avant tout symptomatique (réhydratation, transfusion et/ou dialyse). L’administration de ralentisseurs de transit et/ou d’antibiotiques est controversée [34]. A l’heure actuelle sont entrain d’être développés des produits à base d’anticorps monoclonaux dirigés contre les toxines Stx 1 et Stx 2. Pour les autres pathovars, la diarrhée ne requiert qu’un traitement symptomatique pour prévenir ou corriger la déshydratation, le plus souvent par voie orale. Les anti diarrhéiques à base de ralentisseurs du transit intestinal peuvent être utilisés chez l’adulte mais ne sont pas recommandés chez l’enfant. L’antibiothérapie ne s’impose que si les symptômes persistent au-delà de 5 jours ou pour préserver la disponibilité professionnelle du malade. Mesures générales La prophylaxie repose avant tout sur le respect des règles fondamentales de l’hygiène et, dans les PED, en plus sur l’amélioration des conditions de vie. Des recherches sont en cours pour une prophylaxie vaccinale contre des E coli agents d’entérites, notamment les ECET et les ECEP.

Mesures contre ECEH

Il n’existe aucune prophylaxie spécifique en dehors des recommandations habituelles de prévention des infections à dissémination fécale [1]. Lors de la manipulation de denrées alimentaires, il faut : Se laver les mains au savon après être allé aux toilettes, avant de cuisiner et chaque fois que l’on a touché de la viande crue ;Laver et éplucher les légumes et les fruits avant de les consommer; Bien cuire la viande hachée ; Ne pas apprêter d’aliments lorsque l’on souffre de diarrhée ; Faire bouillir le lait cru ; Stocker et apprêter la viande crue séparément, lors de grillades en particulier (utiliser différentes planches, assiettes, pinces) ; Laver et sécher immédiatement et soigneusement les surfaces et objets ayant été en contact avec de la viande crue, des emballages ou de l’eau de dégel (idéalement avec un chiffon à usage unique) ; Changer les chiffons et les essuie-mains après avoir apprêté de la viande crue ; les laver à 60°C au minimum. En cas de flambée d’infections à ECEH, la rapidité de la réaction est cruciale pour la réussite de l’enquête, ce qui présuppose notamment que celui ou celle qui soupçonne une flambée, informe immédiatement les autorités de santé. Des recommandations particulières ont été édictées pour les producteurs de graines germées qui sont devenues ces dernières années, très populaires dans les pays développés en raison de leur valeur nutritionnelle. L’investigation des flambées a montré que les agents pathogènes trouvés dans les graines germées viennent très probablement des graines elles-mêmes qui auraient été contaminées dans les champs ou au cours de la récolte, de la conservation ou du transport.

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