RAPPEL SUR LE DIABETE
Selon l’OMS, le diabète sucré est défini par un état d’hyperglycémie permanente supérieure à 1,26g /L (7 mmol) à jeun et à 2 reprises et /ou 2g /L à n’importe quel moment de la journée.
Epidémiologie
Facteurs de risque
L’apparition d’un diabète est déterminée par une susceptibilité génétique et par des facteurs environnementaux. Le processus multifactoriel est loin d’être totalement élucidé. Le diabète de type 1 est le résultat d’un processus auto-immun chez les individus génétiquement prédisposés. Cela mène à la destruction de la cellule bêta de Langerhans du pancréas. Le caractère familial du diabète de type 2 est bien établi ; bien que l’influence génétique soit plus forte que dans le type 1, on est moins avancé dans l’identification des gènes responsables. Les facteurs extérieurs sont surtout liés au style de vie : obésité et manque d’activité physique. Les risques découlant d’une glycémie mal contrôlée sont environ les mêmes pour les différents types de diabète. Certaines complications graves sont plus fréquentes chez les patients atteints d’un diabète de type 1 parce que la durée de la maladie y est plus longue. Les autres facteurs de risque de complications sont : excès pondéral, hypertension, hyperlipidémie, sédentarité et tabagisme.
Incidence et prévalence
Le diabète n’est plus aujourd’hui une maladie des pays riches. En effet 80% des personnes atteintes de diabète vivent dans des pays à faibles ou moyens revenus. L’Afrique connaitra la progression de la prévalence de diabète la plus importante dans le monde au cours de la période 2013 – 2035. Le nombre de personnes souffrant de diabète en Afrique augmentera de 109 % au cours des 20 prochaines années, passant de 19,8 millions en 2013 à 41,5 millions en 2035. A cette date, la prévalence de cette maladie attendra les 6% de la population du continent.
Si l’on prend comme exemple le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Bénin, ces 4 pays d’Afrique de l’Ouest comptent déjà une prévalence de diabète comprise entre 3 et 6% de la population adulte. Pour comparaison, la prévalence du diabète en France en 2013 est estimée à 5,4 % de la population adulte. Au niveau mondial la prévention et la prise en charge du diabète sont un des défis majeurs pour le siècle prochain. Il y a actuellement entre 120 et 140 millions de diabétiques dans le monde et leur nombre pourrait bien doubler d’ici 2025.L’essentiel de cet accroissement se produira dans les pays en développement.
Mortalité
Selon la Fédération Internationale du Diabète (FID), en 2035, le diabète touchera 592 millions de personnes devenant ainsi l’une des principales causes d’invalidité et de décès dans le monde. Entre aujourd’hui et 2035, la prévalence de diabète passera de 8,3% à 10,1% de la population mondiale. Dans le monde, plus de 5,1 millions de décès par an sont dus au diabète, soit 14 000 morts par jour et 1 mort toutes les 7 secondes. En comparaison, on estimait, en 2012, que 1,6 millions de décès étaient dus au VIH (1,4- 1,9 millions).
Diabètes primitifs
Diabète de type 1
Le diabète de type 1 ou diabète insulinodépendant = diabète juvénile = diabète maigre. Le diabète de type 1 est une maladie auto- immune caractérisée par la destruction des cellules β langerhansiennes. Il représente 10% des diabètes et est subdivisé en deux types : le type IA ou
diabète auto-immun et le type IB ou diabète insulinoprive cétosique sans marqueurs d’auto immunité. Le diabète de type 1 survient habituellement chez le sujet jeune avant l’âge de 35 ans, caractérisé par une polyuropolydipsie s’accompagnant d’une perte de poids et asthénie associée à une hyperglycémie supérieure à 3 g/l avec cétonurie et glycosurie massive. Dans certains cas, le diabète de type 1 n’est décelé qu’au stade d’acidocétose avec ou sans coma. Il peut être découvert au cours des troubles transitoires de la réfraction ou à la suite des complications infectieuses.
Diabète de type 2
Le diabète de type 2 ou diabète non insulinodépendant= diabète de la maturité. Le diabète de type 2 est une affection multifactorielle résultant à la fois d’une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux (obésité, sédentarité). Il représente plus de 80% des diabètes et est subdivisé en deux types : le diabète de type 2 avec insulinodéficience prépondérante et le diabète de type 2 avec insulinorésistance prépondérante. Le DT2 se caractérise par la découverte d’une hyperglycémie lors d’un bilan systématique chez un sujet de plus de 40 ans obèse ou ayant été obèse ou avec une surcharge pondérale de type androïde. Dans certains cas, il est découvert devant une polyuropolydipsie, perte de poids et asthénie, ou à la suite d’une complication infectieuse ou dégénérative. Il existe une forme particulière de diabète de type 2, appelé le type MODY (Maturity Onset Diabètes of the Young) survient chez des sujets jeunes obèses qui ne présentent pas de cétose et on pense que sa transmission est autosomique dominante.
Diabètes Secondaires
Les étiologies sont multiples. On peut citer :
-Maladies pancréatiques : le diabète se déclare à la suite d’une atteinte du pancréas endocrine lorsque plus de 80 % des îlots pancréatiques ont été détruites [10]. Il peut s’agir de : pancréatite chronique calcifiante, cancer du pancréas, pancréatectomie partielle ou totale, hémochromatose, pancréatite fibrocalcifiante tropicale ou nutritionnelle, mucoviscidose.
-Maladies endocriniennes: De nombreuses endocrinopathies peuvent entraîner un diabète, lié à l’hypersécrétion d’hormones qui s’opposent à l’action de l’insuline. Parmi elles on peut citer : acromégalie, syndrome de Cushing, hyperthyroïdie, syndrome de Conn, phéochromocytome, glucagonome, somatostatinome, tumeurs carcinoïdes.
-Diabètes iatrogènes : dus soient aux médicaments (corticoïdes, progestatifs norsteroïdes, diurétiques thiazidiques, ethinyl œstradiol, β bloquants, β agonistes, antirétroviraux, pentamidine, diazoxide), soient aux toxiques (vacor).