Développement territorial dans une approche intégrée e et durable
La planification comme outil pour l’organisation et la gouvernance du territoire
Un processus de planification lié à une quelconque échelle territoriale doit, dans un premier temps, définir clairement des objectifs stratégiques, en tenant compte des alternatives possibles et des scénarios futurs qui peuvent se produire dans la période considérée. En particulier, quand on évoque des buts et des objectifs des politiques d’aménagement, il faut préciser qu’il existe différents niveaux et de nombreuses étapes qui déterminent ces objectifs. P.Hall (1992), à cet égard, identifie trois étapes fondamentales dans la définition des objectifs du processus de planification. Au départ, devraient être, en effet, formulés les objectifs stratégiques généraux, en précisant les secteurs de la société et les régions géographiques et, par la suite, devraient être définis les programmes et les actions spécifiques à entreprendre. Enfin, il faudra décider les interventions précises à faire, en fournissant des détails sur la façon et le lieu où il faudra intervenir (Bernard, 2004). Une fois que sont définis la vision globale et les objectifs stratégiques, le processus de planification se poursuit par la définition des orientations et pistes opérationnelles, établissant ainsi un ensemble de règles et de règlements qui vont à affecter l’organisation, en général et sur les modalités de gestion et de gouvernement des territoires concernés. En fait, étant donné la complexité inhérente, en raison de l’implication des nombreux acteurs et des intérêts souvent contradictoires, et le fait qu’en général le processus de planification vise essentiellement à réguler la dynamique des choix humaines, un facteur de casualité et d’incertitude, dans le cadre des processus d’aménagement du territoire et des transports, doit toujours être pris en compte (Hall, 1992). En outre, le contexte changeant et en constante évolution ainsi que le nombre incalculable de facteurs et variables qui interagissent et peuvent influer sur la dynamique de fonctionnement des territoires urbains et sur les processus économiques et sociaux qui s’y déroulent, impliquent une imprévisibilité importante et donc une extrême difficulté de prévoir avec certitude les phénomènes futurs de développement des territoires. Il est donc indispensable qu’il y ait un travail de prévention, de veille et de contrôle continu du territoire et donc une profonde compréhension des dynamiques socio-économiques et environnementales présentes, afin d’évaluer, de façon adéquate, l’évolution dans le temps des processus spatiaux ciblés par les interventions de planification. À cet égard, un élément de complexité réside, précisément, dans la définition des procédures et des méthodes pour l’identification, la compréhension et le traitement des données et des informations nécessaires à cette activité de surveillance utile pour traiter et formuler, au mieux, les décisions et les politiques de planification.
Principes, stratégies et objectifs de la planification des transports
La planification des transports représente l’ensemble des outils et des activités qui servent au gouvernement et à la gestion du fonctionnement des systèmes de transport. Lorsqu’on se réfère à la planification dans le cadre du système de transport et de la mobilité, on procède, d’abord, par la clarification des enjeux sur lesquelles on souhaite intervenir, en soulignant les objectifs et les stratégies comme, par exemple, la réduction de la dépendance automobile, la réduction des émissions polluants ou l’augmentation de l’efficacité des services de transport public. Suite à la définition de ces objectifs stratégiques, on procède ensuite la définition des priorités d’actions et des interventions opérationnelles, lesquelles peuvent concerner soit des interventions sur les infrastructures, soit la réorganisation de l’exploitation des services de transport ainsi que la gestion de l’interaction entre les composantes territoriales et donc les différentes fonctions et ressources urbaines et les systèmes de transport. En relation avec la planification des transports, Litman indique la nécessité d’adopter un nouveau paradigme et donc une nouvelle façon de concevoir, d’évaluer et de mettre en œuvre des stratégies et des politiques liées aux systèmes des transports (T. Litman, 2013). En substance, il indique que la nécessité de développer des politiques de transport plus durables et, en même temps, plus efficaces exige de dépasser la vision traditionnelle basée sur la mobilité (mobility based), destinée principalement à maximiser la vitesse de parcours et la fluidité du transport routier pour l’accent sur la notion d’accessibilité et de multimodalité (T. Litman, 2013). Le nouveau paradigme de la planification des transports doit, selon Litman, se décliner à travers des méthodes d’analyse plus intégrées avec les autres secteurs et disciplines et surtout avec un caractère multimodal pour lequel l’efficacité d’un système de transport, la faisabilité des interventions et la planification des transports doivent être évaluées non seulement en référence à la vitesse de déplacement, mais en donnant plus d’importance à d’autres facteurs tels que la connectivité, l’accessibilité aux systèmes de transport public, la mobilité non motorisée1 , la durabilité environnementale et l’efficacité économique. “La planification multimodale (des transports) réponde mieux à la demande des usagers“ (T. Litman, 2013). La planification des transports doit donc agir avec comme objectif principal : l’amélioration de l’accessibilité vers toutes les modalités et pratiques de mobilité, ce que signifie que la planification doit concevoir des stratégies, des méthodes et des interventions qui, en plus d’améliorer le niveau de connectivité du réseau de transport, visent à promouvoir et à encourager la mise en œuvre des systèmes de mobilité dans leurs dimensions multimodales et intermodales, c’est-à-dire intégrés et adaptés aux différents besoins de mobilité et aux différentes échelles spatiales. Promouvoir la durabilité dans le secteur des transports, c’est aussi la promotion des politiques visant à une réduction et, surtout, à une redéfinition de la façon d’utiliser la voiture particulière dans le cadre de la mobilité quotidienne en fournissant à l’utilisateur une plus grande variété de solutions et d’opportunités dans les choix de mobilité.