DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE AXE SUR LE TOURISME
Des ressources naturelles
Ces ressources sont très importantes pour le tourisme surtout dans les pays insulaires comme Madagascar. Le potentiel des ressources naturelles d’un pays réside dans leurs caractéristiques et dans leur accessibilité. La mise en place d’une bonne organisation dans l’exploitation de ces ressources est donc primordiale. D’abord en assurant l’accessibilité des lieux touristiques et ensuite en mettant en valeur leurs particularités mais sans les dégrader. L’importance de ces ressources naturelles implique un engagement de la part des autorités compétentes. Il en est le cas par exemple pour Madagascar à travers l’engagement 7 du MAP (Madagascar Action Plan) qui est de prendre soin de l’environnement. Les défis étant d’augmenter les aires protégées pour la conservation et la valorisation de la biodiversité, de réduire le processus de dégradation des ressources naturelles, de développer un réflexe environnemental à tous les niveaux en intégrant la dimension environnementale dans tout programme de développement et enfin de renforcer l’efficacité de l’administration forestière. 2- Des ressources artistiques, culturelles et du patrimoine historique Par rapport aux ressources naturelles, les ressources artistiques, culturelles et du patrimoine touristique sont ce qui fait la particularité d’une destination par rapport à d’autres. C’est le cas, par exemple, des pyramides d’Egypte qui ne se trouvent nulle part ailleurs. Pour trouver les pyramides d’Egypte, on ne peut aller qu’en Egypte ou encore pour visiter le Rova Manjakamiadana la meilleure façon de faire, c’est d’aller à Antananarivo, Madagascar. Il est donc important de préserver le patrimoine national et la diversité culturelle. C’est d’ailleurs le premier défi du Madagascar Action Plan dans son huitième engagement.
Des ressources humaines en travail et en qualification
Les ressources humaines sont significatives pour le développement touristique. Une population de grande taille constitue un marché potentiel pour le pays récepteur et, selon ses caractéristiques, une main d’œuvre disponible pouvant être affectée au tourisme. En effet, les caractéristiques d’une population sont déterminantes pour le développement touristique c’est-àdire le pourcentage de la population active, leur répartition géographique, les différentes tranches d’âges, etc. Mais pour un apport positif effectif, il faudrait qu’à un pourcentage élevé de la population active soit affecté un pourcentage assez concluant de participation aux activités économiques touristiques. Par ailleurs, la majorité des postes de travail dans le secteur du tourisme ne nécessite pas de qualification particulière. Cependant, la dotation en qualification de travail d’un pays est un déterminant des flux touristiques : une bonne qualification produit un bon service. En outre, le manque de qualification au niveau des cadres entraînerait la migration des cadres disposant des qualifications requises pour le travail correspondant notamment en ce qui concerne le know how, le savoir faire ou l’expérience. La question de qualification relève de l’éducation. C’est ainsi que pour la prochaine décennie l’Etat malagasy s’est engagé à transformer l’éducation en mettant en place un système préscolaire efficace, un système d’éducation primaire performant, un système d’éducation fondamentale de second cycle intense, un enseignement supérieur plus efficace et plus qualifiant, en réduisant considérablement l’analphabétisme et en permettant un épanouissement de la jeunesse malagasy. 4- Des ressources en capital et en infrastructures Ces ressources constituent la « bête noire » de la plupart des pays en développement. En effet, la grande majorité des pays en développement ne disposent pas assez de capital pour se doter des équipements nécessaires pour le développement et la pérennité du tourisme. Comme on le verra ultérieurement, le tourisme est assimilable à une industrie lourde. C’est-à-dire qu’il nécessite un investissement important et une main d’œuvre importante.Les dotations des ressources en capital et en infrastructure forment ainsi un déterminant du développement touristique. Ces ressources concernent généralement le transport, l’hébergement, l’aménagement des lieux de séjour et des sites touristiques. La difficulté des pays en développement réside dans leur incapacité à générer assez de revenu. C’est la traduction d’une performance économique plutôt faible. Le rôle de l’Etat dans ce cas consiste à permettre une économie à forte croissance. Dans les 10 prochaines années l’Etat malagasy s’engage à réaliser cette forte croissance. Ses défis étant d’assurer un environnement économique stable ; d’accroître l’investissement étranger ; de promouvoir le plein emploi ; de réformer le système bancaire et financier, de renforcer les entreprises locales, les PME et l’artisanat ; de renforcer la compétitivité commerciale internationale ; de développer intensivement le secteur minier ; de promouvoir et développer intensivement le secteur tourisme ; d’exploiter les opportunités régionales et enfin de développer des synergies économiques à travers la diplomatie c’est-à-dire d’utiliser efficacement les représentations extérieures pour promouvoir la production et attirer des investisseurs.
Coordonner les actions publiques et privées
Les acteurs du tourisme dans le secteur privé sont principalement les entreprises de transport (aérien, routier et ferroviaire), les entreprises hôtelières et de restauration, les voyagistes et les agences de voyage. Le développement du tourisme est lié étroitement, outre l’Etat, au développement et à l’épanouissement de ces acteurs. 1- Définition du « forfait touristique » Constitue un forfait touristique la prestation : − Résultant de la combinaison préalable d’au moins deux opérations portant respectivement sur le transport, le logement ou d’autres services touristiques non accessoires au transport ou au logement et représentant une part significative dans le forfait ; − Dépassant 24 heures ou incluant une nuitée ; − Vendu ou offerte à la vente à un prix tout compris.
Les tour-opérateurs
Ce sont des producteurs de voyages à forfait. A la différence des agences de voyage les tours opérateurs sont d’envergure nationale et même internationale. Ce sont des entreprises touristiques commerciales dont la particularité réside dans le fait qu’elles se situent au début de la chaîne de production. Elles produisent les voyages à forfait et les agences de voyages ne font que les commercialiser. Une commercialisation de plus en plus avancée en matière de technologie par l’apparition de l’e-commerce. Des entreprises touristiques telles que les tours opérateurs doivent donc suivre cette actualité au risque de perdre des marchés face à la concurrence. Le succès des tours opérateurs repose sur deux éléments essentiels. Le premier est le niveau du revenu du marché cible et le deuxième, la qualité de la prestation proposée. Tel est le cas, par exemple, des tours opérateurs implantés dans les pays comme la Suisse, les pays scandinaves et les Pays Bas. Ces pays constituent un marché potentiel pour des voyages à forfaits destination Madagascar. Cependant, il est un autre élément essentiel que l’on a déjà évoqué dans la première partie, en ce qui concerne les aménagements du temps de travail. En effet, le congé annuel des travailleurs influence aussi la réussite et les risques d’échec des tours opérateurs. Par exemple le cas du Japon, malgré une forte croissance, environ 16 millions de voyages à l’étranger en l’an 2000 pour un total de 130 millions d’habitants, soit seulement 12,30% de la population totale. Les travailleurs Japonais ne bénéficient en moyenne que de deux semaines de congé annuel.
Les agences de voyages
Comme on l’a déjà laissé entendre, les agences de voyages sont des entreprises touristiques spécialisées dans la commercialisation des voyages à forfait produits par les tours opérateurs. Les agences de voyages sont les entreprises avec lesquelles les tours opérateurs établissent des contrats au cours de la création de son produit touristique. Les tours opérateurs choisissent une destination quelconque généralement en fonction d’un prix assez bas des prestations qui constituent le produit. Ainsi, les agences de voyages dans les pays de destination comme Madagascar, par exemple, seront choisis parmi d’autres en fonction de certaines conditions : un faible coût salarial, des charges fiscales réduites, des aides de l’Etat ou encore un taux de change favorable.
Les entreprises de transport
En se référant à la définition d’un forfait touristique, on constate que le transport en est l’élément essentiel au côté du logement. Le développement touristique est donc fortement lié au transport existant dans le pays de destination. Le développement du transport est en grade partie lié non seulement à la qualité de la prestation mais aussi et surtout à la sécurité et à la sûreté. En outre, le transport doit avoir un certain niveau de sécurité et de sûreté défini par des normes internationales. Celles-ci concernent plus le transport aérien que le transport routier ou ferroviaire. En tout cas, pour Madagascar, le fait qu’il soit une île privilégie le transport aérien dans le contexte du tourisme international. 5- L’hôtellerie / l’entreprise hôtelière Le succès de cette entreprise est aussi soumis aux normes internationales établies principalement par la plus importante organisation internationale en matière d’entreprise hôtelière qui est l’AIH. En effet, le non respect total ou partiel de ces normes entraînerait l’étiquetage peu attrayant de la part de cette grande association, évidemment de façon confidentielle. 6- Politique de développement touristique Les politiques économiques de l’Etat influencent de façon directe et indirecte les coûts de prestations touristiques notamment la politique salariale, la politique des prix et la politique du crédit même si elles n’ont pas été adoptées à cet effet. Pour un développement économique axé sur le tourisme il est important de promouvoir les produits touristiques afin d’obtenir un coût relativement plus faible qu’à l’étranger. Par ailleurs, les politiques de développement touristique de l’Etat doivent favoriser et améliorer les relations entre les différents prestataires de services dans les pays récepteurs, notamment pour les pays en développement comme Madagascar, et les opérateurs des pays émetteurs. Cependant, ce renforcement des relations entre voyagistes des pays émetteurs et prestataires de services des pays récepteurs ne peuvent se faire que dans un environnement sain, stable et incitatif. L’objectif des stratégies politiques doit se concentrer sur tous ces fronts.
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