DEVELOPPEMENT DES SERVICES DE L‟ADMINISTRATION ELECTRONIQUE
Le travail de terrain
Ce travail très fortement appuyé sur des enquêtes de terrain, tente modestement de répondre à plusieurs problèmes d‟études sur les usages du numérique comme outil de gouvernance. Nous commençons par présenter rapidement ces travaux avant de préciser les méthodes construites et appliquées. De manière générale, les analyses ont essentiellement donné lieu à deux profils d‟études. D‟une part des enquêtes quantitatives, et d‟autre part des enquêtes qualitatives qui privilégient les entretiens individuels.
Les enquêtes quantitatives
Pour les enquêtes quantitatives nous avons confectionné deux types de questionnaires. Un premier s‟adressant aux mairies et un second destiné au service de communication de chacune des 19 communes. Les enquêtes se sont déroulées entre le 20 Janvier et 25 Mars 2019 dans les 19 communes de Dakar ● Pour ce qui est des questionnaires dédiés aux mairies de façon générale, il consistait à s‟informer par rapport à l‟identification de la commune et au nombre d‟élus et d‟agents municipaux ; au niveau d‟accès aux outils numérique ; au budget ; au fonctionnement des services administratifs et des informations par rapport aux papiers administratifs ; et enfin au niveau de connaissance l‟e-administration par les agents municipaux. Le 12 juin 2009 à Dakar Sophie Houzet, « Développement numérique, territoires et collectivités : vers un modèle ouvert », académie d‟Aix Marseille université d‟Avignon et des pays de Vaucluse, soutenue publiquement le 23 avril 2013 26 ● Quant à ceux destinés aux services en charge de la communication au sein des mairies, ils consistaient à connaître le niveau d‟équipement ; la disponibilité de site web ou SIG, les objectifs assimilés à l‟utilisation des réseaux, les démarches de marketing territorial utilisées pour la promotion des collectivités et à la maniéré dont les agents perçoivent l‟apport du numérique dans la gouvernance locale.
Les enquêtes qualitatives
Les enquêtes qualitatives constituent la deuxième phase de nos enquêtes. Elles ont commencé au cours du mois de février. Plusieurs entretiens exploratoires avec différentes personnes ressources ont été mené qui nous ont donné des idées claires par rapport l‟évolution de l‟intégration du numérique en faveur de la gouvernance territoriale mais également quelques appréciations concernant la modernisation de l‟administration dans un sens global ainsi que les nombreux avantages de l‟e-administration en vue donc d‟améliorer le quotidien des usagers qui doivent être ceux sur qui l‟administration doit le plus évaluer les impacts des politiques des différentes administrations. Ainsi nous avons eu à nous entretenir avec des personnes travaillant dans différentes institutions et structures telles que : la mairie de la ville de Dakar ; ADIE ; DNEC, services techniques communaux ; service informatique du building communal de la ville de Dakar .Ainsi à l‟aide d‟un guide d‟entretien, nous avons eu à mener des entretiens avec les personnes suivantes : ⮚ M Lamine Diop chef bureau, étude-conception, développement formation au service informatique de la ville de Dakar ⮚ M Djiby Konaté de la Direction Nationale de l‟Etat Civil ⮚ M Pierre Mody Sarr Chef division statistique et planification de la ville de Dakar ⮚ Jules Bernard Cabo Chef du service permis de construire ; Adjoint chef de la division régionale de l‟urbanisme de Dakar ⮚ M Mbagnick Socé responsable de la division éducation-formation de l‟ADIE ⮚ Alioune Dabo ingénieur informaticien à l‟ADIE ⮚ M Tanor Ndoye directeur du centre principal Etat Civil ville de Dakar Ces différents entretien ont été instructif mais également constructifs dans la mesure où surtout c‟est seulement à partir de là que certains paradoxes ont été élucidés par rapport à la place qu‟occupe actuellement le numérique au sein de l‟administration locale mais aussi son sens dans la gouvernance locale puisqu‟il est devenu un outil extrêmement important dans la gestion malgré qu‟il existe un gap énorme à combler. 27 c. Le traitement et l’analyse des données Dans cette phase, il sera question de traiter les données recueillies après l‟enquête de terrain et de les exploiter. Cette phase d‟exploitation et de traitement des données s‟articule autour des axes suivants. ✔ Traitement des informations collectées par le biais d‟entretiens et qui apparait sur notre travail sous forme d‟encadré. ✔ Traitement des données fournies par les enquêtes, au moyen des supports suivants : Quantum Gis ; Arc Gis ; Word 2013 ; Excel 2013 ; Sphinx V5. L‟utilisation de tous ces supports a abouti à la confection de présent document.Les obstacles rencontrés Dans l’élaboration de ce travail d’étude et de recherche, nous étions confrontés à de nombreuses difficultés dans différentes étapes du travail. En effet, la rédaction de ce mémoire a coïncidé avec l‟élection présidentielle de 2019, raison pour laquelle il était parfois difficile d‟établir des contacts avec les personnes qui étaient habilitées à répondre à nos questionnaires au sein des municipalités et services concernés par notre recherche. De plus, il y a eu des méfiances, des réticences, voire des menaces des interlocuteurs pendant l’administration des questionnaires. En outre, il était très difficile de rencontrer certaines personnes ressources dans la collecte d’information en l’occurrence, les autorités de certaines mairies, directions ou agence telles que l‟ADIE, la (DNEC) Direction Nationale de l’État Civil, la mairie de la ville de Dakar, où nous avions été renvoyés à plusieurs reprises, parfois à cause de l‟indisponibilité du personnel. Toutefois, il faut noter la disponibilité de certains d’entre eux qui ont quand même collaboré pour la réalisation du document.
LE DÉPARTEMENT DE DAKAR : UN ESPACE HISTORIQUE PORTEUR D’UNE FORTE CENTRALIT
Le département de Dakar concentre 36,53 %37 de la population de la région pour une superficie de 77,12 km2 . Aucune ville de l‟intérieur n‟est en mesure de la concurrencer, ni au niveau de la démographie, ni à celui des services publics, des équipements, de l‟emploi, et des activités. Cette suprématie, elle la doit à l‟accaparement progressif des activités autrefois réparties en divers points du pays. Dakar est devenue le siège du gouvernement et concentre, en même temps, l‟essentiel des établissements commerciaux, financiers et industriels. I. Dakar, une ville avec un environnement politique et administratif en évolution Dakar a près de 170 ans d‟existence38 et occupe 79 km² (0,04% du territoire national). Elle partage sa frontière orientale avec la région de Thiès et est entourée par l‟Océan Atlantique sur ces façades Nord, Sud et Ouest. La ville de Dakar est l‟un. 1. Un arsenal politico-administratif Depuis sa fondation en 1857, la ville de Dakar est marquée par ses fonctions politiques et administratives centrales mais aussi par une croissance urbaine générée tant par la croissance démographique que par une très forte concentration des activités humaines. Le vœu de ses fondateurs s‟est réalisé car Mauléon, gouverneur de Gorée écrivait « Dakar doit devenir un jour…la grande ville commerciale et le siège du gouvernement général de tous nos établissements de la côte occidentale de l’Afrique, y compris le Sénégal même ;…Dakar est en communication facile avec la France, la côte de l’Afrique et le monde entier, et tous ses avantages réunis doivent en faire naturellement notre principal établissement, notre centre d’opérations militaires et maritimes, en un mot la capitale de toutes nos possessions africaines ». Dès lors, on comprend les bases de la domination et l‟attrait de Dakar sur le reste du Sénégal. La promotion de Dakar comme capitale de l‟A.O.F. en 1902 consacra l‟avènement d‟éléments ayant contribué à la mise en place de sa très forte centralité : gouvernement de la colonie, camps militaires, building administratif, équipements de transport et de santé etc. La ville est ainsi devenue l‟espace du pouvoir central colonial. Elle demeure un lieu, un point d‟où partent les décisions. Cette situation la propulsa à un niveau supérieur et favorisa l‟émergence d‟équipements administratifs. Aujourd‟hui, capitale politique du Sénégal, siège du pouvoir économique et du pouvoir d‟Etat, la ville de Dakar regroupe tous les grands organismes législatifs et exécutifs centraux de même que tous les sièges des offices et grands établissements publics de production et de services. Tout cet arsenal politico-administratif se trouve concentré entre le sud du boulevard de la République et le Cap Manuel. Ce pôle administratif 40constitue donc la base de toute l‟influence de la ville au niveau national. 2. Organisation administrative L‟organisation administrative du département de Dakar a connu des mutations de plusieurs ordres depuis l‟époque coloniale. Notamment avec le décret n° 2002-166 du 21 février 2002 fixant le ressort territorial et le chef de lieu des régions et des départements et le décret n° 2011-427 du 29 mars 2011, qui a été abrogé au profit du décret n° 2011- 706 qui a organisé et créé de nouvelles communes et communautés rurales dans le département de Rufisque. Avec la réforme l‟Acte-III de la décentralisation, survenue en 2012, qui a pour but d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l‟horizon 2022».
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