Developpement des capacites et formation en matiere de protection de la maternite au travail
Au sein de votre groupe, identifiez six raisons pour lesquelles la protection de la maternité est importante. Classez ensuite ces raisons par ordre de priorité et écrivez-les sur un tableau. Soyez prêt à exposer en plénière vos six raisons et vos arguments justifiant l’ordre de priorité retenu. Deuxième partie Une fois que votre liste de priorités est prête, réfléchissez aux trois principales parties prenantes présentes dans la salle (représentants du gouvernement, des syndicats et des organisations d’employeurs) et identifiez quel est leur rôle en matière de protection de la maternité. Essayez ensuite d’établir des liens entre leur rôle et les sujets que vous avez notés sur votre liste suite à la première partie de l’exercice.La maternité est une situation qui réclame un traitement différent pour que l’égalité réelle puisse être respectée et, dans ce sens, elle est plus une prémisse du principe de l’égalité qu’une dérogation à celui-ci. Des mesures spéciales de protection de la maternité doivent être prises afin de permettre aux femmes de remplir leur rôle maternel, sans pour autant les marginaliser du marché du travail . Les femmes du monde entier ont toujours joué deux rôles dans la société, celui consistant à reproduire notre espèce grâce à la procréation et à l’alimentation de leur progéniture, et celui consistant à produire des biens et des services pour elles-mêmes, pour leur famille immédiate ou pour d’autres personnes à l’extérieur du foyer.
Au cours du siècle dernier et plus encore, le travail a évolué considérablement et au cours des 50 dernières années, les femmes sont de plus en plus sur le marché du travail. Les tensions entre leur rôle en matière de procréation et leur rôle productif se sont exacerbées et, lentement, des solutions ont vu le jour. Ces solutions proviennent, pour la plupart, de la collaboration destinée à aider les individus à participer à la fois à la procréation et à la production de biens et de services. La protection de la maternité au travail est l’une de ces formes d’aide collective. Le rôle exact que doit avoir l’Etat au regard du travail et de la famille est souvent sujet à débat. Les opinions sont très diverses, allant de ceux qui croient que l’Etat est le principal organe responsable de réglementer et d’offrir des services en la matière, à ceux qui considèrent qu’il s’agit d’un problème relevant de la sphère privée devant être uniquement géré par les familles, avec un certain soutien du marché et une intervention minimale de l’Etat . En 1919, lors de sa fondation, l’OIT a immédiatement reconnu la maternité comme une «responsabilité sociale» incombant à la société tout entière, ainsi que la nécessité d’élaborer des dispositions pour protéger les travailleuses individuelles dans leurs fonctions de mère.
La première convention sur la protection de la maternité, la convention no 3 (1919), octroyait aux femmes le droit à un congé rémunéré obligatoire de six semaines après l’accouchement. Deux autres conventions sur la protection de la maternité ont été adoptées par l’OIT depuis lors (la convention no 103, en 1952, et la convention no 183, en 2000). Ces trois conventions ont pour objectif de préserver la santé maternelle et infantile, et de garantir une certaine sécurité de l’emploi (protection contre le licenciement et la discrimination, droit de retourner au travail après la naissance et maintien des salaires/revenus et prestations pendant la maternité). Depuis, il a fallu plus de trois décennies, plusieurs décisions internationales, de nombreuses résolutions et normes pour reconnaître que la maternité est une «fonction sociale» et non pas un handicap au niveau de l’emploi; un privilège pour lequel une femme qui travaille ne devrait pas être punie sur une base individuelle. Ce principe est à l’origine de l’introduction de mesures, politiques et législations protectrices dans un grand nombre de pays. Au niveau national, la nécessité pour les mères de se reposer de leurs activités professionnelles a été prévue par la législation: pratiquement l’ensemble des pays dans le monde accordent au moins à une partie de leur main-d’œuvre féminine le droit de prendre un congé de maternité avec la garantie de pouvoir retrouver leur emploi à l’issue du congé.
La solidarité collective est également présente en ce qui concerne le paiement des prestations en espèces et des prestations médicales au cours de la grossesse, de l’accouchement et de ses suites, ces prestations étant financées par la mutualisation des fonds par le biais de la sécurité sociale, des fonds publics ou des employeurs. Par conséquent, les Etats, même ceux qui sont parmi les plus pauvres du monde, sont conscients de l’importance de protéger la maternité pour les femmes qui travaillent. Avoir des enfants est une contribution importante au renouvellement des générations futures. La responsabilité en matière de protection de la maternité implique davantage que placer la mère et l’enfant dans une position favorable. Investir dans la promotion de la santé et la protection des femmes et des enfants constitue un point d’entrée direct pour l’amélioration du développement, la productivité sociale et une meilleure qualité de vie .