Deux terrains d’étude emblématiques en France et à Vienne
Les terrains d’études suivants ont été choisis pour deux raisons. D’une part ils font appel tous les deux à des financements de type social. D’autre part ils ont chacun prévu d’intégré des logements « solidaires » pour l’un, d’ « intégration » pour l’autre, destiné à accueillir des ménages modestes. Comme on le verra ces projets sont mis en avant que ce soit par les collectivités ou les médias. Ce sont également tous les deux des projets en cours de construction. Le Village Vertical est un projet d’habitat groupé qui a débuté en 2005 et dont la réalisation doit aboutir en 2013. Ce projet est le projet pilote de l’association Habicoop pour la mise en place d’un statut coopératif. Comme on l’a vu l’association Habicoop met en place des actions de lobbying importantes pour faire émerger ce statut. En attendant une évolution de la loi, l’association, avec l’aide de juristes, a adapté la réglementation afin de créer un SAS coopérative dont le Village Vertical est le premier exemple. Ce projet a donc fait l’objet de beaucoup d’attention et est emblématique par son aspect militant en faveur de la reconnaissance et du développement de l’habitat coopératif, et de l’habitat groupé en général.
Le projet « Wohnen mit uns » débute lui en 2009 et la construction du bâtiment devrait également se terminer en 2013. Si ce projet n’est pas aussi emblématique et innovant que la Sargfabrik, il fait toutefois l’objet d’une attention particulière. C’est un projet qui a notamment fait l’objet d’une douzaine d’articles, mais surtout qui est mis en avant par la municipalité qui le mentionne à plusieurs reprises lors de l’exposition réalisée sur sa politique d’urbanisme. La municipalité souhaite donc, avec ce projet montrer l’exemple, pour de nouveaux projets. La recherche a d’abord consisté en une recherche bibliographique sur la thématique de l’habitat groupé. Cela a été grandement facilité par la plate-forme collaborative. En ce qui concerne la littérature allemande sur le sujet, j’ai pu m’appuyer sur les deux rapports mis en ligne par l’association « Gemeinsam Bauen und Wohnen », notamment le mémoire de recherche de Petra Heindrich et le rapport rédigé pas Robert Tremel du service logement de la Ville de Vienne en collaboration avec le CORA . De plus une méthodologie commune a été mise en place avec les huit autres étudiants. Elle se traduit par une fiche de synthèse et un dossier architectural sur les deux projets étudiés. Cela m’a permis d’introduire une dimension architecturale à mon questionnement et mon analyse.
Les entretiens ont été réalisés sur une semaine. Je n’ai hélas pu rencontrer qu’un seul habitant du Village Vertical car le groupe reçoit beaucoup de sollicitations de l’extérieur et a beaucoup de choses à gérer. La rencontre avec l’habitant, professionnel de la communication a eu lieu lors d’un repas au restaurant et a duré environ 2h. J’ai pu ensuite rencontrer un membre d’Habicoop pour avoir plus d’informations sur le rôle d’Habicoop dans le montage du projet. J’ai également rencontré une des architectes du projet, deux membres de l’association AILOJ et une chargée de mission à Rhône Saône Habitat. De plus je me suis rendue sur le chantier du bâtiment. La prise de contact avec un membre de l’association « Gemeinsam Bauen und Wohnen » a pu m’éclairer sur les questions que j’avais, notamment sur les réservations de 30% de logements pour la ville de Vienne sur les opérations subventionnées. J’ai alors pu prendre contact avec des groupes de projet concerné par les subventions, seul le groupe projet « Wohnen mit uns » m’a répondu. En effet, je n’ai pu choisir mon terrain d’étude à Vienne que tard, ayant mis du temps à comprendre comment cela pouvait s’articuler avec ma problématique tirée des expériences françaises. Les entretiens ont été réalisés au mois de février, dernier mois de mon séjour Erasmus à Vienne et il n’était pas possible de prendre rendez-vous rapidement avec les partenaires du projet. De plus, il est évident que la maitrise progressive de la langue allemande ne m’a pas permis tout de suite d’envisager des entretiens sur des sujets précis. Enfin il est difficile de comprendre le contexte socio-économique d’un pays en l’espace de six mois. J’ai donc essayé de comprendre au mieux le fonctionnement du logement social à Vienne, mais cela m’a pris du temps car il était difficile de trouver de la littérature sur le sujet.