Détermination du territoire d’étude
Pour mettre en évidence les dynamiques paysagères sur le Val de Loire-UNESCO, il est nécessaire dans un premier temps de déterminer le territoire sur lequel nos études porteront. Ainsi, nous avons défini les critères qui nous permettront de choisir notre champ d’action. Ils doivent correspondre à la problématique que nous avons établie ainsi qu’aux hypothèses que nous avons formulées. Principalement, les territoires d’études doivent permettre d’observer les réalités de la fermeture du paysage. Avant tout, il est important de répondre au problème du choix de l’échelle de notre territoire d’études. Nous prenons le parti d’étudier les dynamiques paysagères à l’échelle communale. Cette dernière nous permettra de rencontrer les acteurs agissant au niveau local. Le territoire d’études pourra être composé de plusieurs communes. L’étude des dynamiques paysagères observables sur le territoire est une première étape dans notre travail de terrain. Il convient de définir les contours de ce dernier. Premièrement, le choix a été fait de considérer des communes inscrites dans le périmètre UNESCO et sa zone tampon, qui soient riveraines au fleuve Loire. Ceci, afin d’étudier l’évolution paysagère du lit mineur de la Loire, premier lieu mis en évidence pour la fermeture du paysage (Mission Val de Loire). Le choix est fait également d’étudier deux types de territoire présentant des caractéristiques différentes. L’objectif étant de pouvoir analyser s’il existe des divergences d’appropriation du paysage, du label UNESCO et une différence d’implication des acteurs institutionnels ou gestionnaires dans le patrimoine Val de Loire selon le type de territoire étudié.
Le choix d’une unité paysagère
L’unité paysagère est l’échelle finale de la définition d’un paysage. Elle correspond intrinsèquement à un paysage (loi paysage 1993, voir carte n°1). Ces derniers peuvent être naturels ou urbains. Il existe environ 2000 unités paysagères ou « paysages » différents en France. Elles sont recensées dans les Atlas paysagers. Il existe une échelle Si on se réfère à l’Atlas des Paysages d’Indre-et-Loire, le département est divisé en sous-parties ou « unités paysagères » (DIREN Centre). Ce découpage à été réalisé dans le but de comprendre et appréhender le paysage sur l’ensemble du département, selon une analyse géographique, humaine, sensible et visuelle. Les études réalisées pour l’élaboration de l’Atlas du paysage nous ont permis de disposer d’un état des lieux des paysages d’Indre-et-Loire. Ainsi, nous avons pu à la fois qualifier les paysages et évaluer leurs capacités à évoluer. Après avoir pris connaissance des différentes unités paysagères existantes et les avoir superposé avec le périmètre d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO, nous avons décidé de nous concentrer à l’unité paysagère Val de Loire. Il s’agit de l’unité paysagère dans laquelle la problématique de fermeture du paysage est la plus présente. Les pratiques agricoles sont encore présentes dans de nombreuses communes et la quasi-totalité de l’unité correspond avec le périmètre d’inscription du Val de Loire.
Le choix des communes riveraines de la Loire est conditionné également par une raison pratique, le temps de déplacement : les communes seront situées de part et d’autre de la commune de Tours. Le périmètre établi s’étend donc de Saint-Etienne-de-Chigny (à l’Ouest de Tours) jusqu’à Amboise (à l’Est de Tours). Afin d’établir une logique institutionnelle, nous avons décidé de considérer uniquement des communes étant intégrées dans le périmètre du SCOT de Tour(s) Plus. De plus, pour mettre en évidence ou corroborer l’hypothèse de la fermeture du paysage lié à la déprise agricole, nous avons décidés d’exclure de ce territoire les communes les plus urbanisées comme Tours, Saint-Pierre-des-Corps et Saint-Cyr-sur-Loire (La commune de Rochecorbon peut également être exclue en raison de l’étroitesse de la vallée de la Loire à cet endroit). En effet, ces communes sont certes le long de la Loire mais ne reflètent pas (ou plus) les interactions entre l’homme et la nature liées à l’activité agricole. Même si le phénomène de fermeture du paysage s’explique également par des phénomènes purement urbains, l’aspect rural est primordial pour notre étude. Premièrement pour le caractère agricole de la morphologie du paysage classé au patrimoine mondial. Mais également pour le lien de l’activité agricole avec l’entretien des espaces ouverts (Marchand M., 2008).