Détection de QTL dans le protocole de canard gras

 Détection de QTL dans le protocole de canard gras 

Les résultats du premier dispositif expérimental mis en place pour la recherche de QTL impliqués dans la variabilité des caractères d’intérêt économique ou biologique chez le canard gras, sont présentés dans ce chapitre. Ce dispositif consiste en 7 familles informatives de type Backcross, obtenues en croisant 2 souches expérimentales, la souche INRA444 (canard Kaiya, résultat d’un croisement original Tsaiya x Pekin) et la souche synthétique de Pékin lourd (INRA37), elle-même issue d’un croisement original de 3 souches lourdes européennes. Le choix de ce croisement est motivé par les résultats de Rouvier et al. (1994) qui ont montré que le poids corporel et le poids de foie des mulards issus des mères Pékin et Tsaiya et ceux issus de deux croisements réciproques sont significativement différents. Ces auteurs concluent que l’utilisation des mères résultant d’un croisement entre Tsaiya et Pékin pour la production des mulards permettent d’obtenir un foie gras de poids raisonnable et de meilleure qualité. de contraintes techniques qui ont exclu la mise en place d’un protocole F2, par un effectif nécessaire moins important lorsque les allèles au QTL sont l’un dominant, l’autre récessif. En effet, dans ce cas, le protocole backcross est plus puissant que le protocole F2 pour la détection de QTL s’il est réalisé sur le parent homozygote récessif (Darvasi, 1998), puisque le nombre de descendants nécessaire pour estimer la dominance est alors deux fois moins important que dans un protocole F2. Par contre, lorsque les allèles au QTL sont co-dominants, l’estimation des effets additifs dans un protocole F2 nécessite 30% moins de descendants par rapport à un protocole backcross. Une large gamme de caractères originaux a été mesurée sur les 1600 canards mulards produits en croisant les femelles Backcross avec des mâles Barbaries. En effet, la plupart de ces caractères (notamment ceux relatifs au gavage) ne sont pas mesurables sur les canes communes Backcross : les mesures sont effectuées sur les mulards plutôt que sur les canes Backcross, ce qui n’est pas classiquement réalisé dans ce type de protocole.

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Le dispositif détaillé

Le dispositif a été procréé sur 2 années consécutives, chaque année produisant spécifiquement des familles. Ainsi 4 familles de 43 canes BC ont été produites la 1ère année, et 3 familles de 57 canes la seconde année. Annuellement, les mulards issus de ces canes BC étaient produits en 2 lots d’éclosion successifs, chacun d’eux redivisé en 2 lots de gavage. en 4 grands groupes. Il s’agit de caractères de croissance, de caractères liés au métabolisme pendant le gavage, de caractères d’aptitude au gavage et de caractères relatifs aux qualités des produits (foie gras et magret). De plus, quelques aspects comportementaux ont été enregistrés : en élevage, le taux de corticostérone basal et après un stress (pendaison par les pattes, tête en bas) a été dosé et en gavage, le comportement des mulards (facilité de gavage et d’attrapage) a été apprécié. Pour l’ensemble des caractères, l’analyse de variance qui prend en compte les effets fixes précédemment identifiés (lot d’éclosion, lot d’élevage, gaveur) et la famille de père F1, met en évidence un effet très significatif de la famille du père F1. Les valeurs moyennes des caractères étudiés ainsi que les différences par famille sont présentées ci-après.

 Les caractères de croissance (tableau 4.1 ; figure 4.2) ont été mesurés par pesée des animaux à jeun, à différents âges (à 12, 28, 42 et 70 jours d’âge). La balance utilisée est une balance Balea (AGPA – Automate graphique de pesée animale), qui permet l’acquisition d’un poids fiabilisé : en effet, le poids retenu est une moyenne de N poids d’un même animal obtenu en quelques secondes, et dont l’écart-type est inférieur à un seuil S (N et S étant paramétrables). Si un animal bouge ou est dérangé par un autre individu, la prise de mesure ne sera pas faite : la pesée sera poursuivie jusqu’à ce que les conditions de précision soient remplies.  poids de mulards de Kaiya habituellement rencontrés (tableau 4.1) : néanmoins la variabilité de ces poids (coefficient de variation de l’ordre de 20% à 12 jours) est plutôt élevée, surtout à 12 jours d’âge.

 

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