DETECTION DE LA POLYCONSOMMATION DE DROGUES
GÉNÉRALITES SUR LES ADDICTIONS
Concept d’addiction
Définition Selon l’OMS, l’addiction est un état de dépendance physique et/ou psychique vis-à-vis d’un produit, s’établissant chez un sujet à la suite de l’utilisation périodique ou continue de celuici
Mode de consommation des substances psychoactives
Usage à risque
Selon Bentler, les facteurs de risque renvoient aux influences environnementales, comportementales, psychologiques et sociales qui sont en corrélation ou qui causent l’initiation à la consommation de drogues et l’abus subséquent [3]. Chez les CDI (Consommateurs de drogues injectables), l’injection de drogues constitue une cause importante de maladies graves [4]. Depuis plus de 20 ans, cette utilisation a provoqué plusieurs épidémies d’infections transmissibles par le sang, notamment celles dues au virus de l’immunodéficience humaine [5] et au virus de l’hépatite C (VHC) [6]. C’est le cas de certains pays comme en Asie, en Europe Orientale, en Russie, en Amérique Latine et dans quelques pays d’Europe Occidentale où l’injection de drogue prédomine avec une prévalence de transmission de VIH et VHC [4]. De même que le Québec où l’épidémie fait un taux de prévalence de 5 % à 20 % chez les usagers de drogues injectables et l’incidence atteint 6 % par années à Montréal [7]. Le risque de surdosage fatal ou non fatal à une drogue est aussi un phénomène réel chez les usagers de drogues. Entre mai 1996 et décembre 2011, 2317 injecteurs de drogues ont été suivis pour une durée moyenne de 60,8 mois. Au total, 134 décès liés à un surdosage fatal ont été identifiés. Au cours de la période d’étude, il y avait 1795 cas de surdosage non fatal. De plus, il y a eu un effet de dose réponse pour tous les cas de surdosages fatals et non fatals subséquents
L’abus et usage nocif
L’abus selon DSM ou l’usage nocif selon CIM est une prise périodique de substances psychoactifs pouvant causer des problèmes somatiques, psycho-affectifs ou sociaux, soit pour le sujet lui-même, soit pour son environnement proche ou à distance. L’abus et l’usage nocif des drogues peuvent induire des dommages dans divers domaines tels que la santé physique et 5 mentale, mais aussi le bien-être général, la qualité des relations conjugales, familiales et sociales, la situation professionnelle et financière, les relations à l’ordre, à la loi, à la société [9]. Ainsi les effets recherchés de la drogue telle que l’augmentation de la jouissance, l’amoindrissement du mal, l’augmentation de l’activité ou de la médiation amplifient l’utilisation générale des drogues dans la société [10]. Selon les sciences économiques, l’usage de drogues devient particulièrement négatif lorsqu’il diminue les capacités de projection dans l’avenir ou lorsqu’il détruit, directement ou non, le goût pour certaines activités .
La dépendance
Selon le manuel diagnostique et de statistique des troubles mentaux (DSM-IV), la dépendance à une substance correspond à un mode d’utilisation inadapté d’une substance pouvant occasionner une modification du fonctionnement ou une souffrance, cliniquement significative. La dépendance est définie par l’une des situations suivantes: 6 – besoin de quantités notablement plus fortes de la substance pour obtenir une intoxication ou l’effet désiré ; – effet notablement diminué en cas d’utilisation continue d’une même quantité de la substance.
Types de dépendances
Dépendance psychique
Une caractéristique commune à l’abus des drogues en général est la dépendance psychique ou physique ou les deux de l’usager. Selon des données récentes neurobiologiques, tous les produits qui déclenchent une dépendance chez l’homme (amphétamine, cocaïne, morphine, héroïne, cannabis…) augmentent la libération de la dopamine dans une structure sous-corticale, le noyau accumbens. Ce noyau fait partie d’un ensemble de structure cérébrale, appelé « circuit de la récompense » qui définit à chaque instant l’état physique et psychique dans lequel se trouve l’individu. Par conséquent, les drogues induisent une sensation de satisfaction, en modifiant la cinétique et l’amplitude de la production de la dopamine. Cette dérégulation conduit l’usager à mémoriser artificiellement les événements associés à la prise de drogue et à en devenir dépendant .
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