Description générale du MEN
Le Ministère de l’Education Nationale, en tant que centre de pilotage de la machine administrative est une institution stratégique qui exécute la politique générale de l’Etat en matière de l’éducation. A Madagascar l’éducation est une priorité nationale et absolue et l’enseignement est obligatoire pour tous les Malgaches, car elle prépare l’individu à une vie active intégrée dans le développement social, économique et culturel. Pour atteindre cet objectif, elle est tenue de promouvoir et libérer l’initiative individuelle et les communautés de base, favoriser la créativité, cultiver le goût de l’effort, développer l’esprit d’entreprise et de compétition, le souci de l’efficacité, la recherche de l’excellence dans le résultat et parvenir à produire des citoyens suffisamment instruits et aptes à assurer l’exploitation rationnelle des richesses naturelles potentielles afin de hisser le pays au rang de nation le plu développées. En outre, le Ministère de l’Education nationale veille particulièrement à la réforme de tout le système éducatif national pour répondre aux besoins actuels et futurs de la nation. Il est aussi chargé d’assurer une éducation de qualité pour tous les Malgaches et de lutter contre l’analphabétisme et la pauvreté, ainsi que de mettre en place une stratégie permettant d’éliminer cet analphabétisme des adolescents et des adultes. Dans le contexte actuel, l’objectif principal du MEN est l’Education Pour Tous (EPT) et d’éliminer l’analphabétisme. Pour mener à bien ses actions, l’Etat doit disposer de plusieurs moyens : ressources humaines, matérielles et surtout financières.
Parce que Madagascar est un pays assez vaste, le MEN se déconcentre dans les 22 régions en mettant en place des DREN et des CISCO (au nombre de 114). Chaque direction assure la mise en oeuvre de la politique du Ministère en matière d’éducation suivant les normes et objectifs pédagogiques déterminés par celui-ci et en tenant compte des spécificités de chaque région et district. Pour trouver l’équilibre au sein de chaque service déconcentré, l’Etat Malagasy catégorise et programme des budgets spéciaux avec la contribution de certains partenaires, et ces budgets doivent suivre des procédures comme la préparation, exécution, et suivi strict dont la négligence ou l’anomalie pourrait entrainer, fraude, détournement ou dysfonctionnements. Cependant, deux situations paradoxales se produisent : d’un côté, la complexité des matières financières aussi bien sur la forme que sur le fond a poussé les responsables budgétaires àtrouver des procédures plus adéquates, plus performantes, plus contrôlables. Mais de l’autre côté, la fonctionnalité du système modernisé n’est pas des plus assurées, et la capacité des opérateurs à le manipuler n’est pas complètement acquise. Autrement dit, le réseau informatisé du système n’arrive pas à se suffire pour maîtriser le contrôle de la gestion financière.
Par ailleurs, l’institution de différents organes et organismes de contrôle témoigne la volonté des hauts responsables de rechercher une gestion honnête, juste , transparente, efficace et efficiente, comme l’exemple des bianco, inspections etc…Cependant, ces instances à caractère souvent répressif se penchent plutôt à la « responsabilité négative », c’est-à-dire qu’à chaque anomalie détectée ou à chaque faute relevée correspondra une sanction. Donc elles punissent plus les personnes et corrigent moins leurs erreurs. Et c’est là l’importance primordiale de l’Audit car celui-ci vise, à son tour, l’amélioration de la gestion budgétaire, tout en cherchant la méthode la plus souple et la moins astreignante. Il est voué à redresser les erreurs plutôt matérielles que personnelles. Ce caractère flexible de l’audit favorise son intervention et réduit certainement la réticence des audités, et il pourra alors produire un résultat positif. C’est ce principe directeur qui semble avoir convaincu le MEN à persister jusque là au maintien du Service d’Audit, dans le souci de l’efficacité de l’éducation en général, et de l’efficience de l’administration en particulier. C’est aussi la fascination à cette stratégie ainsi décrite qui justifie notre décision de passer le stage au sein de service Financier et Comptable de la Direction des Affaires Administratives et Financières du MEN.
Mais tout ceci ne traduit pas que l’Audit Interne ne rencontre aucun problème de fonctionnement, car d’une part, l’indépendance qui lui est conférée dans l’exercice de ses fonctions n’arrive pas à gagner du terrain, pour la raison que son concept même n’est pas compris par beaucoup de ses cibles. D’autre part, la fragilité du service de par sa formation encore embryonnaire qui sera expliquée infra, et la large dimension spatiale de son domaine d’intervention tendent à devenir des contraintes à l’accomplissement de ses missions. Face à tous ces problèmes, la question se pose : « l’Audit interne arrivera-t-il réellement à réduire, voire à enrayer les anomalies, les fraudes, les détournements et les dysfonctionnements, dans le but, non de viser les personnes, mais d’améliorer la préparation et l’exécution budgétaire au sein des organes déconcentrés du MEN ? ».