Télécharger le fichier original (Mémoire de fin d’études)
Limite de l’étude
L’objectif de cette étude était de rechercher une relation entre l’augmentation des valeurs de la mobilité dentaire mesurée avec le periotest et la sévérité de la perte d’attache et de la destruction osseuse chez les patients atteints de parodon-tite. Dans cette étude, les dents présentant un facteur autre que la perte d’attache et la perte du support osseux pouvant être à l’origine d’une augmentation de la mobilité dentaire n’ont pas été sélectionnées. Cette sélection a pu être à l’origine du faible nombre de canines, de prémolaires et de molaires retrouvé dans notre échantillon. Cependant, la plupart des études qui se sont intéressées à ce do-maine n‘avait pris en compte que des incisives et des canines. Malgré ces li-mites l’échantillon a permis d’effectuer des tests de comparaison, et de corréla-tion.
Données socio-professionnelles
Notre étude a porté sur un échantillon de 57 patients âgés de 22 à 76 ans. La ré-partition selon le sexe révèle une prédominance d’hommes avec une proportion de (68,4%) contre (31,6%) pour les femmes. Ces résultats correspondent à ceux obtenus par Goellner et al. en 2012 [32] et Raslan et al. en 2015 [76]. Les études sont contradictoires quant à la prédilection des maladies parodontales pour un sexe ou un autre. Toutefois, des rapports femmes/hommes de 2,5 à 3 ont été éta-blis pour les parodontites sévères [2]. La moyenne d’âge était de 41,38 ans avec un écart type de 13,8 ans. La tranche d’âge la plus représentative dans notre étude était celle de 37 à 47 ans caractérisant une population adulte. La taille de notre échantillon est de 57 patients ce qui correspond à celle obtenue dans l’étude de Mischra et al. réalisée en 2010 [56] qui avait inclus 50 patients. Goellner et al. en 2012 [29] et Raslan et al. en 2015 [76] avaient inclus un nombre plus petit de patients (20) dans leur étude. Le nombre de dents sélec-tionnées était de 176 dents dans notre étude, de 110 dans celle de Goellner et al. [32] et de 86 dans celle de Rafini et al. [74]. Environ 16% de notre échantillon était sans profession et 30% étaient constitué d’ouvriers. L’analyse des indicateurs de risque de la maladie parodontale montre qu’il existe une influence du niveau socio-économique et du niveau d’éducation sur l’apparition de la maladie parodontale [43]. Des études ont montré que les maladies parodontales étaient plus sévères chez les populations vivant dans les communautés de niveau économique faible [9].
Caractéristiques parodontales
L’examen clinique en parodontologie est un impératif avant tout traitement. Il a pour but de poser un diagnostic et un plan de traitement mais aussi d’avoir des informations sur le motif de consultation du patient. Le motif de consultation le plus retrouvé dans cette étude a été la mobilité dentaire. L’augmentation de la mobilité dentaire demeure un signe largement observé au cours de la parodontite [35]. Elle est un motif fréquent de consultation chez les patients atteints de paro-dontite. Qu’elle soit initiale ou résiduelle en fin de traitement parodontal, la mo-bilité dentaire peut avoir des répercussions fonctionnelles, esthétiques et psycho-logiques pour le patient. La distribution, la progression et la sévérité de la des-truction des tissus parodontaux évaluées par la perte d’attache clinique indiquent que la prévalence de la parodontite localisée était de 19,3% tandis que celle de la parodontite généralisée était de 80,7%. La majorité des patients (94,8%) utilisait la brosse à dents pour assurer leur hy-giène buccale quotidienne. Le brossage était effectué en moyenne 1 à 2 fois par jour (80,7%). Cependant, les patients ont présenté des indices de plaque élevés indiquant un contrôle de plaque faible en rapport avec la sévérité des lésions pa-rodontales retrouvée dans l’étude. En effet, la présence de bactéries anaérobies Gram négatives constitue le facteur de risque majeur d’initiation de la maladie parodontale. L’accumulation de biofilm au contact de la gencive marginale in-duit une réponse inflammatoire qui résulte en une augmentation du flux du fluide gingivo-dentaire, qui délivre les composants de la défense de l’hôte (im-munoglobulines, neutrophiles, cytokines), mais aussi, des molécules de l’hôte qui peuvent être substrats pour les bactéries protéolytiques [47]. Le changement dans les conditions de l’environnement local associé à l’inflammation vont alté-rer la compétitivité et le résultat des multiples interactions entre les bactéries qui constituent le microbiote sous gingival, menant à des changements substantiels dans la composition du biofilm. Aucun test microbiologique n’a été fait dans cette étude. Mais, le biofilm parodontopathogène est dominé par des bactéries Gram -, anaérobies et protéolytiques dont les espèces considérées comme patho-gènes majeurs sont Porphyromonas gingivalis, Tannerella forsythia, Treponema denticola et Aggregatibacter actinomycetemcomitans. Les caractéristiques fonc-tionnelles des communautés microbiennes associées aux maladies parodontales sont la capacité à perturber les réponses immunitaires et inflammatoires de l’hôte, la capacité à prévaloir dans un environnement anaérobie et prendre avan-tage de l’altération de la disponibilité en nutriments, de substrats potentiels ve-nant du sang ou du fluide gingival créviculaire [51]. Le diagnostic de la paro-dontite s’appuie d’abord et surtout sur les signes cliniques. Dans la présente étude, le calcul du pourcentage de sites qui saignent au sondage révèle des va-leurs élevées (BOP moyen= 59,15±25,54) et correspondent à ceux retrouvés dans l’étude de Singh et al. 2012 [85]. Selon Hoffer et al. 2012 [38] et Trombelli et al. 2018 [90] les mesures cliniques les plus couramment utilisées pour évaluer l’inflammation gingival consistent en l’utilisation d’indices basés sur l’évaluation de la tendance de la gencive marginale à saigner lors d’une stimula-tion mécanique à l’aide d’une sonde parodontale [38, 90]. La plupart des auteurs s’accordent à dire que le saignement au sondage est un marqueur de progression de la maladie parodontale. Plusieurs études ont montré que les sites présentant un saignement répétitif au sondage lors des séances de réévaluation et de main-tenance ont un risque important de récidive et peuvent évoluer rapidement vers une perte d’attache [17]. Dans le même sens, Lang et ses collaborateurs considè-rent que l’absence de saignement au sondage est un marqueur de stabilité de la maladie parodontale [88]. De plus, le saignement gingival est considéré comme un signe révélateur de l’inflammation gingivale, extrêmement précoce et bien plus précis que les modifications des tissulaires [53]. Une profondeur de poche moyenne de 2,78 ± 1,31 mm (Maximum 6mm) et une perte d’attache moyenne de 5,41 ± 1,74 (Maximum 12 mm) montrent des patients atteints de parodontite sévère. Goellner et al. [32] ont étudié l’influence de la perte d’attache et de la destruction osseuse alvéolaire sur la mobilité dentaire des incisives et canines chez vingt patients atteints de parodontite. Leurs résultats ont montré une perte d’attache moyenne d’environ 4 mm avec un maximun allant jusqu’à 10 mm. Dans une étude similaire de Singh et al. [85] dont l’objectif était de rechercher une corrélation entre la mobilité dentaire et la densité osseuse en Inde, la pro-fondeur de poche moyenne et la perte d’attache étaient respectivement de 3,003 ± 0, 104mm et 3, 908 ± 0, 126 mm. Ces chiffres sont à rapprocher de nos résul-tats. Dans notre étude, la perte d’attache clinique a été utilisée pour rechercher l’existence d’une relation avec la mobilité dentaire mesurée avec le periotest. En effet, toutes les parodontites présentent une même caractéristique c’est à dire une destruction plus ou moins importante ou plus ou moins rapide du système d’attache parodontal. Cette destruction peut se faire avec ou sans formation de poche parodontale selon la rapidité et la synchronisation de la destruction de tout ou d’une partie des tissus parodontaux. Selon Silva-Boghossian, plus que le sondage de la profondeur de poche, la perte d’attache clinique représente la véri-table quantité de destruction des tissus parodontaux et la progression de la mala-die [84].
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LE PARODONTE, PARODONTITES ET LA MOBILITÉ DENTAIRE
I. PARODONTE SAIN
1.1. Définition
1.2. Constituants du parodonte
1.2.1. Gencive
1.2.1.1. Gencive libre
1.2.1.2. Gencive attachée
1.2.1.3. Gencive inter-dentaire
1.2.1.4. Réseau de fibres gingivales
1.2.2. Système d’ancrage
1.2.2.1. Os alvéolaire
1.2.2.2. Cément
1.2.2.3. Ligament parodontal ou desmodonte
II. Parodontite
2.1. Définition
2.2. Classification
2.3. Diagnostic
2.2.3. Microbiologie et étiopathogénie
2.2.3.1. Biofilm et complexes bactériens
2.2.3.2. Pathogénie
2.2.3.3. Facteurs de risque
CHAPITRE II : ETUDE DE LA MOBILITE DENTAIRE
1. Définition
2. Etiologie
2.1. Facteurs locaux
2.2. Facteurs généraux
3. Mobilité dentaire physiologique
3.1. Mobilité axiale
3.2. Mobilité transversale
3.3.1. Mobilité initiale
3.3.2. Mobilité secondaire
3.3.3. Facteurs de variation de la mobilité transversale
3.3.3.1. Eléments amortisseurs
3.3.3.2. Force appliquée
3.3.3.3. Modifications physiologiques
3.3.3.4. Facteurs généraux
3.3.3.5. Centre de résistance de la dent
4. Mobilité dentaire pathologique
4.1. Formes cliniques
4.1.1. Mobilité accrue
4.1.2. Mobilité croissante ou évolutive
5. Evaluation clinique de la mobilité dentaire
5.1. Evaluation subjective
5.1.1. Test de palpation
5.1.2. Indices de mobilité
5.1.2.1. Indice de Miller
5.1.2.2. Indice de Mühlemann
5.1.2.3. Indice de Chaput
5.1.2.4. Indice de Prichard
5.1.2.5. Indice de Wassermann, Geiger et Turgeon
5.1.2.6. Indice de Glickman
5.1.2.7. Indice de Nyman, Lindhe et Lundgreen
5.2. Evaluation objective
5.2.1. Périotest
5.2.1.1. Principe de fonctionnement
5.2.1.2. Manipulation
5.2.2. La photogrammétrie
5.2.2.1. Principe
DEUXIEME PARTIE : ETUDE CLINIQUE DE LA RELATION ENTRE MOBILITE DENTAIRE, LA PERTE D’ATTACHE ET OSSEUSE CHEZ PATIENTS ATTEINTS DE PARODONTITE
1. Justification
2. Hypothèse et question de recherche
2.1. Hypothèse de recherche
2.2. Question de recherche
3. Objectifs
3.1. Objectif général
3.2. Objectifs spécifiques
3.3. Critère principal
3.4. Critères secondaires
4. Matériel et méthode
4.1. Cadre d’étude
4.2. Type d’étude
4.3. Population d’étude
4.3.1. Échantillonnage
4.3.2. Critères d’inclusion
4.3.3. Critères de non inclusion
4.4. Matériels
4.5. Méthodologie
4.5.1. Collecte des données
4.5.1.1.Évaluation de l’état parodontal
4.5.1.1.1. Description des variables d’évaluation de la maladie parodontale
4.5.1.2. Mobilité dentaire
4.5.1.2.1. Indice de Miller
4.5.1.2.2. Periotest
4.5.1.3. Mesure du rapport couronne-racine
4.5.1.4. Déroulement de l’étude
5.6.3. Analyse des données
6. Éthique
7. RESULTATS
7.1. Caractéristiques générales de l’échantillon
7.2. Sexe
7.3. Age
7.4. Profession
7.5. Caractéristiques liées à la parodontite
7.5.1. Motif de consultation
7.5.2. Diagnostic parodontal
7.5.3. Habitudes d’hygiène bucco-dentaire
7.5.4. Fréquence de brossage
7.5.5. Caractéristiques cliniques
7.6. Caractéristiques liées à la perte dentaire
7.7. Caractéristiques liées à la mobilité dentaire
7.8. Caractéristiques du rapport couronne-racine
DISCUSSION
1. Limite de l’étude
2. Données socio-professionnelles
3. Caractéristiques parodontales
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXE