Description des travaux et discussion des résultats sur l’espèce Chrysanthemum trifurcatum

Description des travaux et discussion des résultats sur l’espèce Chrysanthemum trifurcatum

Chrysanthemum trifurcatum (Desf.) Batt. et Trab. est une plante vivace à souche ligneuse, peu élevée (15-30 cm) et rameuse dès la base. Les feuilles sont pennatiséquées, à lanières courtes, lancéolées aigues et mucronulées. Les capitules sont hétérogames, radiés, sur de longs pédoncules, atteignant 2 cm de diamètre sans les ligules. Les bractées sont orbiculaires, atténuées à la base et entièrement scarieuses vers l’extrémité. Les ligules sont jaunes. Les akènes sont tous semblables, à couronne membraneuse denticulée et plus ou moins auriculée. La plante pousse sur les sables et les terrains pierreuxdes douleurs spécifiquement féminines. Les fleurs séchées peuvent être additionnées à la soupe, elles peuvent être encore moulues, mélangées avec de la farine et préparées en purée . Au Maroc, l’infusion de la plante entière est utilisée contre les désordres hépatiques.Les parties aériennes (1 kg) de la plante Chrysanthemum trifurcatum séchées puis réduites en poudre sont mises à macérer dans le mélange Méthanol + Eau (70/ 30) pendant (3 x 24h). Après filtration, le filtrat obtenu est concentré à sec sous pression réduite dans un Rotavapor; annexe (figure III. 3). L’extrait ainsi obtenu, est soumis à l’extraction liquide-liquide par le dichlorométhane (CH2Cl2), l’acétate d’éthyle (AcOEt) et le n-butanol (n-but), avec des quantités de 3 x 300 ml pour chaque solvant. Les 3 extraits sont évaporés à sec, puis pesés.

Séparation des métabolites secondaires de la phase acétate d’éthyle

Avant d’entamer la séparation par chromatographie sur colonne de cet extrait, nous avons procédé à des tests chromatographiques sur couche mince de gel de silice, la meilleure séparation obtenue était avec l’éluant Dichlorométhane / Méthanol (8/2). Une masse de 4,5 g de l’extrait d’acétate d’éthyle est mélangée à une quantité de gel de silice puis chromatographiée sur une colonne de gel de silice 60 (0,063-0,2 mm). L’élution a été initialement effectuée par le dichlorométhane pur puis on augmente progressivement la polarité de la phase mobile par addition de méthanol. Des fractions de 20 millilitres sont recueillies en bas de colonne dans des tubes, ainsi 174 fractions sont obtenues. Le suivi de ces fractions est effectué par chromatographie sur couche mince (CCM) de gel de silice. Les plaques sont visualisées sous lumière UV (254 et 365nm) puis révélées à l’aide d’un réactif de détection obtenu à partir d’un mélange d’acide acétique, acide sulfurique et de l’eau (80 /16/4) et finalement chauffées avec un sèche-cheveux jusqu’à l’apparition de taches de diverses couleurs. La progression des produits dans la colonne est rassemblée .

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Purification des sous-fractions

La purification de ces sous-fractions a été effectuée par recristallisation. Les produits obtenus sont solubles dans le méthanol mais insolubles dans l’acétate d’éthyle. Ils ont été dissous dans un minimum de méthanol et saturés à l’acétate d’éthyle. Par séchage lent dans le mélange MeOH/ AcOEt, il se forme un précipité blanc (F16) et des cristaux jaunes pour les fractions restantes.sous lampe de Wood désigne un squelette d’une flavone. Le spectre UV effectué dans le méthanol permet de distinguer deux bandes d’absorption, l’une à λmax = 269 nm et l’autre à λmax = 334 nm confirmant la présence d’une flavone. L’addition de NaOH induit un effet bathochrome (λ= 57 nm) indiquant la présence d’un OH en 4′. L’apparition d’une nouvelle bande à λmax = 310 nm montre la présence d’un OH libre en 7. L’absence d’effet hypsochrome après addition de HCl au système MeOH + AlCl3 suggère l’absence d’un système 3′, 4′- dihydroxy sur le cycle B. L’effet bathochrome ( = 48 nm) observé après addition de AlCl3 + HCl à la solution neutre indique la présence d’un OH libre en 5 [1, 2], (Spectre a.1). Ces données permettent de suggérer le squelette général suivant pour le produit F16.

Le spectre RMN du proton, enregistré dans CD3OD à 250 MHz, permet d’observer des signaux caractéristiques des protons aromatiques dont les déplacements chimiques sont compris entre 6 et 8 ppm. En effet, il montre la présence de deux doublets, respectivement à 6,23 ppm (J = 2,1 Hz) et 6,48 ppm (J = 2,1 Hz), caractéristiques de deux protons en couplage méta (H6 et H8), un singulet à 6,62 ppm, attribué à H3 et deux doublets pour 4 protons, respectivement à 6,96 (J = 8,9 Hz) et 7,88 ppm (J = 8,9 Hz), caractéristiques des protons en couplage ortho (H3’, H5’) et (H2’, H6’), (Spectre a.2 et a.3), ce qui confirme que le produit F16 est l’apigénine.

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