Description des infrastructures civiles
Les infrastructures civiles concernées sont, de prime abord, les chaussées, les réseaux d’égouts pluvial et sanitaire, le réseau d’aqueduc et les ouvrages d’art, mais également les services d’utilités publiques tels les réseaux de distribution d’énergie, de gaz et d’électricité, et les réseaux de communication, de téléphonie et de câblodistribution. Hudson et al. (1997) classent en sept catégories les infrastructures civiles .
Hudson et Hudson (1989) élargissent le concept de gestion des chaussées en englobant plusieurs domaines conduisant ainsi à celui de système intégré de gestion des infrastructures civiles. La définition d’un tel système appelé SIGIC est décrite en détail dans le projet d’application réalisé par Bruxelle (1999) dans le cadre d’un mémoire de maîtrise à l’École de technologie supérieure.
Selon Hudson et Hudson (1989), les infrastructures civiles impliquées sont :
a. les réseaux de transport :
• chaussées (rues, trottoirs, bordures, pistes cyclables, etc.);
• ponts et viaducs;
• sécurité;
• congestion, circulation;
• transport public;
• transport intermodal;
b. les infrastructures municipales incluant les six éléments précédents ainsi que :
• aqueduc;
• égouts (sanitaire, pluvial, combiné);
• signalisation routière;
• service d’urgence;
• électricité;
• collecte des déchets;
• sites de disposition des déchets dangereux et des déchets domestiques;
• recyclage;
• drainage;
• stationnement;
c. les ouvrages majeurs, publics ou privés :
• édifices publics;
• centres communautaires (bibliothèques, garderies, etc.);
• aéroports;
• usines de production électrique;
• raffineries;
• parcs et loisirs;
• autres.
Pour l’ingénieur civil, Bernard (2000) considère qu’un système intégré de gestion regroupe les infrastructures municipales suivantes :
a. chaussées et trottoirs;
b. réseaux d’égouts;
c. réseau d’aqueduc;
d. ouvrages d’art;
e. réseaux de services d’utilités publiques (énergie, communication, etc.);
f. éléments situés physiquement dans 1′ emprise de la route.
Toujours selon Bernard (2000), les différents domaines couvrent plusieurs aspects communs dont :
a. l’établissement d’une base de données d’inventaire sur les chaussées et les infrastructures dépendantes en termes de synergie d’intervention;
b. l’évaluation des données sur l’état actuel des infrastructures;
c. la représentation des informations géoréférencées;
d. la génération de stratégies et d’alternatives;
e. l’élaboration d’outils d’analyse des besoins;
f. le développement d’un cadre pour l’établissement d’un ordre de priorités
décroissantes;
g. l’ élaboration des rapports et graphiques;
h. la génération d’outils de suivis de performance;
1. la modélisation du comportement;
J. la répartition des capitaux entre entretien et réhabilitation.
Contexte de gestion et d’entretien des infrastructures civiles
Tous s’entendent pour dire que les gouvernements manquent d’argent! Peu importe le palier concerné, les gouvernements veulent redresser leurs revenus. Ils éprouvent parfois des difficultés à assurer les services de base à la population. Les gestionnaires cherchent à «faire plus avec moins». Les citoyens ne peuvent ou ne veulent plus payer de nouvelles taxes mais réclament le même niveau de service en dépit du fait que le coût des opérations s’accroît sans cesse. Il faut tenir compte d’un certain niveau de croissance des villes même si les routes et les infrastructures se détériorent. Dans ce contexte, il devient difficile de maintenir le même niveau de service. Tous les besoins ne pouvant être remplis, les gestionnaires des administrations publiques doivent établir des priorités et évaluer le rapport bénéfice/coût (BIC) de chaque projet: il leur faut agir de façon rentable.
Bernard (2000) décrit la situation où, devant l’ampleur du travail à accomplir et le manque de ressources, les gestionnaires sont démunis et se tournent vers des solutions informatiques pour que l’ ordinateur réponde à leurs besoins. La difficulté réside dans le fait que les logiciels de gestion ne sont pas totalement applicables aux besoins spécifiques des services des travaux publics.
Les objectifs des administrations publiques sont la productivité, l’efficience et la gestion des informations. Pour les atteindre, les gestionnaires doivent utiliser des ordinateurs et des logiciels répondant convenablement à leurs besoins. Bien qu’il existe des ordinateurs dans les administrations publiques, ceux-ci sont souvent équipés de logiciels généraux de traitement de texte, de comptabilité, etc., tandis que les besoins pour les services municipaux sont plutôt pour des logiciels spécialisés en gestion des chaussées, des égouts et des aqueducs, en gestion et suivi de projets, et en système d’information géographique.
Bernard (2000) cite une étude des besoins, réalisée à l’échelle des États-Unis, auprès des gestionnaires, directeurs et surintendants des services des travaux publics des villes et municipalités pour identifier les problèmes majeurs auxquels ils sont soumis. Cette enquête a été menée par Cititech Systems Inc. (1998), une compagnie impliquée dans le développement de logiciels spécialisés en travaux publics intégrés. Elle fait entre autres ressortir des besoins pour des systèmes de comptabilité spécifiques à leurs attentes, des systèmes de contrôle et de suivi des coûts, des systèmes informatiques capables de colliger des données et produire des plans et des rapports plus efficacement.
Dans un contexte d’infrastructures civiles vieillissantes et de recherche par les gouvernements d’un certain équilibre budgétaire, les administrateurs des services publics doivent rationaliser leurs activités. Ils recherchent des stratégies pour optimiser leurs interventions afin de conserver, voire même d’améliorer, l’état des réseaux d’infrastructures. Les gestionnaires municipaux doivent disposer d’un bon système de gestion des informations pour atteindre cet objectif. Le système d’information en place doit assurer un suivi adéquat du comportement des infrastructures pour améliorer la connaissance des réseaux et en faciliter l’ entretien. Des outils informatiques sont à leur disposition grâce à l’ évolution récente des micro-ordinateurs et au développement de logiciels de plus en plus performants.
Tout système de gestion dépend de l’information recueillie et de la qualité des banques de données. Des techniques d’auscultation et de collecte de données sont développées et sans cesse améliorées pour mieux cerner les phénomènes de dégradation. Bruxelle (1999) rappelle que l’utilisation d’un système d’information géographique facilite la visualisation des données et la représentation des phénomènes à l’étude.
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