DESCRIPTION DE QUELQUES DISPOSITIFS
MEDICAUX
NOTIONS GENERALES SUR LA MEDECINE VETERINAIRE AU SENEGAL
Historique de médecine vétérinaire L’origine de la profession vétérinaire remonte d’assez longtemps. Certains auteurs avancent que l’histoire de la médecine vétérinaire moderne ne commence qu’au 18e siècle qui a vu la fondation en France, de la première école vétérinaire à Lyon, en 1761, et celle de l’école vétérinaire de Londres, en 1791. Alors que plusieurs siècles avant, l’homme s’intéressait déjà aux animaux, à la fois pour assurer sa propre subsistance et pour avoir une compagnie. En effet, le Roi de Babylone HAMMOURABI avait déjà rédigé, 2000 ans avant Jésus Christ, un code établissant un système de réglementation sur l’élevage des animaux, le traitement de leurs maladies et la rémunération des tâches effectuées dans ce domaine. Ce document ancien témoigne bien de l’existence d’une profession vétérinaire dès cette époque et même en des temps plus reculés (MOLHERN, 1978 [5]). L’histoire ancienne de l’Egypte, de l’Inde et de la Rome antique révèle aussi la présence d’écrits anciens sur l’art vétérinaire. Mais, ce n’est qu’au cours de la deuxième moitié du 18e siècle que les écoles vétérinaires se développèrent en Europe et aux Etats-Unis où elles firent leur apparition au milieu du 18e siècle. Cette phase est assimilée au début de l’ère moderne de la médecine vétérinaire. C’est pendant la période coloniale que la profession vétérinaire fut introduite et acceptée en Afrique dans le but de l’exploitation du bétail ou sa sauvegarde face aux grandes épizooties. La première mission d’un vétérinaire français en Afrique de l’ouest fut celle qu’effectua HUZARD FILS au Sénégal en 1819, avec l’ordre d’effectuer des recherches sur les races de chevaux et de bêtes de somme qui pourraient être introduites en France, ainsi qu’aux Antilles et à la Guyane, « (GERBAUD, 1986[6]). 5 A cette époque, l’intervention vétérinaire ne se limitait qu’à des missions épisodiques avec des objectifs précis visant surtout l’exploitation du cheptel. Cependant, il fallut attendre bien après la Conférence Africaine de Berlin, en 1885, qui entérina un partage de l’Afrique pour voir un début de conception et de mise en œuvre d’une politique coloniale pour l’élevage. On avait constaté que les pays anglophones étaient plus investis dans la création d’infrastructures servant de formation de cadres supérieurs dans le domaine de la médecine vétérinaire. En effet en 1924, fut créée à Bamako, une école vétérinaire où allaient être formés tous les vétérinaires africains de l’A.O.F. et du Togo. A la même époque, la formation d’un personnel d’exécution était entreprise dans chaque territoire, dans le but de pourvoir le service d’un nombre suffisant d’infirmiers vétérinaires [7]. I.2. Création de l’Ecole Inter-états des Sciences et de Médecine Vétérinaires (EISMV) à Dakar. En 1968, l’Afrique francophone ne disposait d’aucun établissement d’enseignement supérieur en sciences et médecine vétérinaire alors qu’il existait 8 facultés vétérinaires en Afrique, toutes logées dans les pays anglophones. En effet, ces pays étaient obligés d’envoyer leurs étudiants en Europe ou en Amérique pour la formation vétérinaire. Cependant celle-ci n’était pas adéquate ni conforme à la réalité africaine, du fait de la diversité des enseignements reçus à travers le monde. Toutefois, les nouveaux diplômés devaient se réadapter aux conditions tropicales avant l’exercice de la profession. Il était donc impératif de créer en Afrique francophone un établissement capable de former des cadres dont le profil répond aux exigences du développement du secteur de l’élevage [8]. C’est ainsi que le Professeur ROZIER, professeur de la chaire d’Hygiène et Industries des Denrées Alimentaires d’Origine Animales, reconnait en affirmant que « pour mettre au point un enseignement supérieur destiné aux pays francophones au Sud du Sahara, il a fallu tenir compte de la variété des conditions 6 écologiques, allant du Sahel aux régions équatoriales et des caractères particuliers de l’élevage » [9]. En plus des besoins qualitatifs des pays en cadre supérieurs de l’élevage, la formation devait également répondre à leurs besoins quantitatifs. Par ailleurs, une des caractéristiques générales de nos pays après les indépendances était la pénurie de cadres supérieurs 26 notamment dans le secteur rural qui concentre l’activité dominante de nos économies. En effet, la FAO prévoyait pour les pays en voie de développement 1 vétérinaire pour 10.000 unités animales alors que dans les pays africains, le rapport se situait autour d’un vétérinaire pour 248 000 unités animales au Tchad, un vétérinaire pour 68 000 unités animales au Sénégal [10]. Il fallait donc mettre en place un établissement capable de former des vétérinaires pour combler ce manque. L’EISMV est créée en 1968 avec comme directeur le professeur Jean FERNEY de l’assistance technique française. Cependant dès 1976, le premier professeur sénégalais agrégé en médecine vétérinaire, le professeur Ahmadou Lamine NDIAYE fut nommé comme le premier directeur africain de l’établissement.
La profession vétérinaire au Sénégal
L’exercice de la profession vétérinaire a connu un développement important depuis le début des années 1990. En effet, le programme des départs volontaires de la Fonction publique, initié en 1990, a vu un nombre important de docteurs vétérinaires et de techniciens de l’élevage quitter le service public et s’installer en clientèle privée [11]. En médecine vétérinaire nous avons trois catégories d’agents.
Les docteurs vétérinaires
Ils sont formés à l’Ecole Inter-états des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar pour une durée d’étude de six ans à partir du BAC. En plus d’être un outil d’intégration africaine et de coopération internationale, l’école a la mission principale de mettre à la disposition des pays africains des Docteurs vétérinaires entièrement formés en tenant compte des réalités de leurs régions. On note parmi les domaines enseignés la production, la protection et l’exploitation des animaux notamment la zootechnie, l’hygiène, la médecine, la chirurgie, la pharmacie des animaux domestiques, la faune sauvage et le contrôle des produits d’origine animale y compris ceux de la pêche
Les ingénieurs des travaux d’élevage (ITE)
Ils sont formés à Institut Supérieur de Formation Agricole et Rurale (ISFAR) pour une durée d’étude de trois ans à partir du BAC. L’ISFAR constitue un pôle de formation et de recherche agricole et agro-alimentaire à même de participer au développement de l’agriculture de notre pays et de l’Afrique. Il a des missions qui portent sur: La formation d’ingénieurs des travaux La recherche appliquée L’expertise au service de la société. L’ISFAR délivre: une licence Professionnelle Foresterie et Gestion des Ressources Naturelles (LICENCE PRO –F/GRN) une licence professionnelle Productions animales et valorisation des produits d’origine animale (LICENCE PRO-PAVROA) une licence professionnelle Productions végétales et Développement durable (LICENCE PRO –PV2D). [13]
Les agents techniques d’élevage (ATE)
Ils sont formés à Saint-Louis pour une durée d’étude de trois ans à partir du BEFEM au Centre National de Formation des Techniciens des Producteurs en Elevage (CNFTPE). L’admission se fait par concours comme tous les autres catégories d’agent en médecine vétérinaire, à l’âge de 18 à 28 ans au plus de l’année en cours. Les ingénieurs et agents techniques travaillent sous la tutelle du docteur vétérinaire. Cependant les ATE et les ITE peuvent avoir une autorisation d’exercice des soins infirmiers vétérinaire à titre privé. Cette autorisation peut être obtenue en une semaine et gratuitement tout en ayant la possibilité de renouvellement annuel.
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