Description de la famille des Chénopodiacées

Description de la famille des Chénopodiacées

La famille des chénopodiacées est largement répandue et comporte cent genres. Elle est caractérisée par des racines très profondes et pénétrantes pour absorber la plus grande quantité d’eau possible (Aboura, 2006). Les feuilles sont alternes petites et farineuses recouvertes de poils, lobées parfois épineuses, formées de manière à réduire les pertes en eau dues à la transpiration (Spichiger et al.,2004). Les fleurs sont enveloppées par deux bractéoles, d’une consistance généralement foliacée, ce qui permet de distinguer les espèces en fonction de leurs formes et si elles sont présentes ou non, soudées les unes aux autres. Les espèces appartenant au genre Atriplex sont dioïques mais il existe des arbustes monoïques (Rosas, 1989). La formule florale est 5S+5E+ 3C

Répartition géographique de la famille des chénopodiacées

Les chénopodiacées sont largement répandues dans les habitats salins tempérés et subtropicaux, en particulier dans les régions littorales de la mer méditerranéenne, de la mer caspienne et de la mer rouge, dans les steppes arides de l’Asie centrale et orientale, au marge du désert du Sahara, dans les prairies alcalines des Etats-Unis, dans le Karoo en Afrique méridionale, en Australie et dans les pampas en Argentine (Martinez et al.,2003). Elles poussent également comme des herbacées sur les sols riches en sels, surtout en présence d’écoulement d’eau et de terrains accidentés (BelKheiri, 2009 ; Bouchaiki, 2010).

Description du genre Atriplex

Les plantes du genre Atriplex se rencontrent dans la plus part des régions du globe,et se caractérisent par leur grande diversité. Elles sont également caractéristiques des régions arides où le phénomène de désertification est important (Le Houérou, 1992).

Le genre Atriplex est le plus diversifié de la famille des chénopodiacées et comprend environ 200 espèces reparties dans les régions tempérées, subtropicales et dans différentes régions arides et semi-arides du monde. Il est répandu en Australie où l’on observe une grande diversité d’espèces et de sous-espèces (Maalem, 2002). Bien qu’en nombre très réduit, des exemplaires de ce genre sont présents dans les régions polaires (Smith, 1982 ; Rosas, 1989).

Les espèces du genre Atriplex sont caractérisées par le haut degré de tolérance à l’aridité et à la salinité et de fournir des fourrages riches en protéines. Elles ont la propriété de produire une abondante biomasse foliaire même pendant les périodes défavorables de l’année (Mulas et Mulas, 2004). Le genre Atriplex appartient au groupe des plantes ayant un métabolisme photosynthétique de type C4 ce qui explique leur résistance au déficit hydrique.

Description d’Atriplex halimus L.

Atriplex halimus est une espèce spontanée vivace pouvant se développer au ras du sol ou prendre un port arbustif surtout en climat aride et semi-aride (Ozenda, 1983). C’est un arbuste natif d’Afrique du nord où il est très abondant (Kinet et al., 1988), il s’étend également aux zones littorales méditerranéennes de l’Europe et aux terres intérieures gypso-salines d’Espagne.

Atriplex halimus est un arbuste dont le feuillage présente un aspect blanc-argenté, pouvant atteindre un à deux mètre de hauteur (Fig.1a). L’écorce a une coloration gris-blanchâtre et les tiges sont ligneuses (Bonnier et Douin 1996) (Fig.1a, b). Les feuilles présentent un polymorphisme (Fig.1c, d) selon l’état physiologique de la plante et la position des feuilles sur l’axe. Elles peuvent être deltoïdo- orbiculaires à lancéolées avec un pétiole court. Elles sont plus ou moins charnues, légèrement coriaces alternes et entières, et leur sommet est terminé par une petite pointe (Fig.1c, d). Leur surface est recouverte de trichomes glandulaires (Castroviejo et al., 1990; Ighilhariz, 2008).Le système racinaire pivotant présente chez A. halimus un fort développement pouvant atteindre jusqu’à 10 m de profondeur (Le Houerou, 1992).

Le polymorphisme de cette espèce semble être lié à sa diversité d’habitat impliquant vraisemblablement une forte adaptabilité de la plante à son milieu naturel (Talamali et al., 2003). Chez Atriplex halimus, on observe deux structures de fleurs, l’une constituée de fleurs mâles à cinq pétales et l’autre de fleurs femelles munies d’un unique carpelle inséré entre deux bractées opposées A partir de ces deux types, des fleurs bisexuées peuvent apparaitre (Talamali et al., 2003). Les fruits sont composés par les deux bractéoles, ils sont arrondis en rêne, dentés ou entier, lisses ou tuberculeuse, droite ou recouvrées (Negre,1961)   et les graines sont petites et de couleur noire .

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Aspect physiologique de la tolérance aux stress 

L’anatomie foliaire du genre Atriplex est de type Kranz, c’est à dire qu’elle présente une gaine de cellules chlorophylliennes de grandes dimensions qui entourent les tissus vasculaires. L’anatomie Kranz est associée au métabolisme à haute efficience photosynthétique, qui prend le nom de C4 (Raven et al.,1992). Dans le métabolisme C4, les plantes représentent de nombreuses particularités physiologiques qui sont apparemment la conséquence immédiate de leur métabolisme carboné singulier, il est généralement admis que, dans certaines conditions, ces particularités physiologiques pourraient conduire à une productivité photosynthétique accrue et avoir des conséquences écologiques importantes (Hopkins, 2003).

Les Atriplex ont l’aptitude d’accumuler de grandes quantités de sels dans leurs tissus et plus particulièrement dans les trichomes situés à la surface des feuilles (Mozafar et Goodin, 1970). Chez les espèces du genre Atriplex il y a une translocation préférentielle des ions Na+ vers les parties aériennes (Riemann, 1992). Le sel absorbé par les racines de la plante est transporté vers les feuilles où il s’accumule dans les trichomes pour être ensuite secrété (Riemann, 1992).Des études menées par Bajji en 1998 montrent qu’A. halimusest adapté aux zones arides et salées, résistance souvent attribuée à la présence de poils vésiculeux ou trichomes. Les plantes sous stress sont restées vivantes même en présence d’un contenu hydrique très bas dans le substrat. Le potentiel hydrique de ces plantes est resté plus bas du potentiel extérieur de l’eau ce qui confirme ainsi la grande résistance à la sécheresse d’A. halimus (Martinez, et al., 2003)

A. halimus, est bien adaptée aux terrains salino-argileux et aux milieux caractérisés par des précipitations annuelles inférieures à 150 mm (Le Houerou, 1980). Si elle n’est pas broutées par le bétail, cette espèce peut atteindre 4 m de hauteur; de plus, elle appartient aux espèces d’Atriplex les plus appétibles pour le bétail dans les zones arides du WANA (Tiedeman et Chouki, 1989). Plusieurs études ont révélées qu’Atriplex halimus est doté de remarquables aptitudes de résistance et de tolérance au stress hydrique qui font de cette espèce un matériel de choix pour l’enrichissement de la flore et la protection des sols dans les zones arides et semi arides (Essafi, 2007 ; Bassati, 2011). De plus David et al.,(2011) ont montré qu’Atriplex halimus développe une résistance importante au froid.

Table des matières

Introduction
Chapitre1 Rappels bibliographiques sur l’espèce utilisée
1-Description de la famille des Chénopodiacées
2-Répartition géographique de la famille des chénopodiacées
3. Description du genre Atriplex
4-Systématique
5-Description d’Atriplex halimus L
6-Aspect physiologique de la tolérance aux stress
7-Importance écologique
8-Importance économique
9. Utilisation de l’Atriplex halimus en phytoremediation
Chapitre2 : Culture in vitro
1 Historique de la culture in vitro
2. les différentes applications de la culture in vitro
2.1. La micropropagation
2.2. La culture de méristèmes
2.3. Embryogenèse somatique
2.4.. L’organogenèse
2. 4-1. La caulogenése
2. 4-2. La rhizogenése
2.5.. La callogenése
2.6. Les régulateurs de croissance
2.6.1. Les auxines
2.6.2. Les cytokinines
2.6.3 .Les gibbérellines
2.7. Les variations somaclonales
2.8. Avantages et inconvénients de la culture in vitro
Chapitre 3 : Matériels et méthodes
1 -Matériel végétal
2-Méthodes
2.1. Préparation du semis et obtention des plantes
Annexe
2.2. Choix du milieu de culture
2..3. Induction de la callogenése
2.4. Micropropagation
Chapitre4 Résultats et discussion

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