Des questions de modélisation 

 Des questions de modélisation 

Quelle résolution temporelle, quels acteurs et quels processus sont per tinents pour tenir compte du contexte imposé par le système des villes ` a la ville en d éveloppement? () 

Résolution temporelle

Nous avons vu dans le second chapitre que l’histoire passée des villes donne un fort impact sur leurs possibilités d’ évolutions futures. Nous devons considérer une période de temps qui permette de rendre compte des structurations progressives et différenciées de l’espace intra-urbain dans les villes des deux continents, en réponse aux évolutions des réseaux viaires des villes (), et `a l’ évolution des vitesses de déplacement ().

Le modèle doit ˆetre dynamique. En raison de la jeunesse du système urbain états-unien, des données disponibles, et de la nécessité de considérer une période identique pour les deux types de villes, nous avons décidé de nous restreindre `a une période de deux cents ans, allant de 1800 `a 2000.

Dans cette longue durée de l’histoire des villes choisie pour la simulation, les événements qui comptent, en termes de réorganisation de la morphologie urbaine, et en dehors des grandes opérations d’urbanisme « contingentes » `a telle ou telle ville, sont surtout les impulsions de croissance (et donc de construction) données par les principaux cycles de l’innovation technologique et économique. La durée de ces cycles étant de l’ordre de quelques décennies, des itérations couvrant chacune un intervalle de dix ans ont ét é retenues pour définir la résolution temporelle du modèle.

Acteurs et processus

Un modèle de ville « complet », simulant une croissance endogène sur la période [1800−2000] est hors d’atteinte, et incohérent avec ce que nous avons dit de la dépendance de la trajectoire d’une ville `a sa position au sein du systè me des villes (). Au vu des ambitions affich ées, un modè le de localisation d’acteurs urbains paraˆ ıt pertinent et suffisant, car c’est bien la fa¸ con dont l’espace se « remplit » et s’organise dans le temps qu’il nous faut essayer de capturer,

pour reproduire les motifs de répartitions différenciées, traduites par les observations , et . Mais quelles entit és, quels acteurs consid érer? Un modè le `a l’ échelle des individus, des m énages et des firmes semble inenvisageable : le nombre de niveaux géographiques interm édiaires `a reconstruire serait trop grand. Pour contour ner cette difficult é, nous avons choisi des acteurs plus agr ég és : les fonctions urbaines.

Les fonctions urbaines comme acteurs intra-urbains. Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, la fonction urbaine est un concept défini `a l’ échelle inter-urbaine. Elle caract érise un rˆole joué par la ville qui la possè de au sein du systè me des villes dont elle fait partie. Un aspect original de notre approche est le transfert de ce concept au niveau intra-urbain, pour tester sa pertinence `a d écrire les dynamiques de localisation dans la ville sur le long terme.

Le choix de ces acteurs se justifie par l’ échelle temporelle considérée, et les profonds changements structuraux qui sont intervenus. Durant les deux siècles simulés, nous sommes passés d’une è re pré-industrielle `a une économie basée sur l’information. Pour résumer la vari été et l’évolution des acteurs urbains pendant la période simulée, nous sommes repartis de la palette de fonctions urbaines utilisée par les géographes pour Simpop2, et présentée dans la section 2.2 du chapitre 4.

Nous y reprenons neuf fonctions non r ésidentielles1 : les quatre fonctions de type CENTRAL, les quatre de type CYCLE et une fonction de type politique/administratif ADMIN. Nous leur ajoutons deux fonctions r ésidentielles, RICH (riches) et POOR (pauvres). Nous en avons choisi deux pour rester `a un niveau de détail, pour la modélisation de type résidentiel, qui soit cohérent avec le niveau choisi pour la description des activités socio- économiques.

Comme pour Simpop2, chaque fonction urbaine est active pendant une période qui lui est propre, et toutes les fonctions ne sont présentes ni en meme temps ni en mˆemes proportions dans la ville. Par exemple, la fonction CYCLE4, qui représente les activités associées aux technologies de l’information, « entre » dans la ville ` a partir de 1960, et son effectif croˆ ıt jusqu’en 2000.

A l’opposé, la fonction CYCLE1, qui correspond `a un cycle d’innovation plus ancien (commerce maritime), est présente d` es le début de la période simulée (1800). Son importance d écroıt au profit des fonctions CYCLE suivantes, jusqu’` a ce qu’elle disparaisse en 1850.

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