Des quartiers exposés aux risques de catastrophes
De par sa position géographique, les risques des catastrophes liés aux cyclones sont très élevés dans la ville de Manakara pendant la saison cyclonique (novembre à avril). Sa topographie fait que le passage de perturbations climatiques s’accompagne d’inondation qui devient de plus en plus dévastateur chaque année spécialement dans les zones urbaines qui se développent autour des zones marécageuses telles que : Andranodaro, Ambalafary gara, Andriana, et Tanakidy. Au niveau de ces quartiers l’inondation se manifeste par la montée des eaux jusqu’à environ 75 à 100 cm. Par ailleurs, la topographie de la ville rend quelques quartiers naturellement exposés au phénomène d’inondation comme celui de Manakara Be, Vaingandranokely, Mangarivotra Est, Ampilao, et Andranomainty Cependant, certaines pratiques de la population intensifient le phénomène comme le remblayage d’une bonne partie des zones marécageuses qui servent de bassin tampon en cas de forte pluie et le déversement de déchets solides dans les caniveaux, fossés et canaux d’évacuation obturant ces derniers, d’autant plus que certains d’entre eux sont mal dimensionnés. En outre, les logement en « Falafa » rencontrent plusieurs contraintes, les matériaux végétaux sont facilement pourrissables exigeant un entretien périodique de 3 ans. Ce sont aussi des abris très fragiles qui souffrent de la moindre intempérie climatique et qui sont très vulnérables aux incendies et à l’inondation. Comme ce qui s’est produit dernièrement à Andranomainty où l’incendie a ravagé plus de 70 toits.
Des quartiers caractérisés par la défaillance en équipements publics de base
Ce qui différencie beaucoup les bidonvilles de la ville, c’est qu’ils ne sont pas, ou peu, dotés d’équipements et services urbains de base qui permettent à la ville d’être un lieu confortable. Pas de réseau d’assainissement, pas de raccordement à l’eau, pas d’électricité, pas de voie carrossable, pas de ramassage d’ordures, pas d’équipements sanitaires, pas d’équipement éducatif, etc.… Ce sont pourtant des équipements élémentaires. Le Programme des Nations Unies pour l‘Habitat définit la prestation de Services Urbains de Base (SUB) en tant que ‘’la distribution de l’eau potable, l’assainissement, la gestion des déchets, l’énergie, les services de santé et d’urgence, les écoles, et la sécurité publique » Ainsi nous allons décrire la situation des bidonvilles de la ville par rapport aux SUB.
Accès insuffisant à l’eau potable
L’eau est un des éléments les plus importants et est évoqué dans tous les bidonvilles du monde. Dans la ville de Manakara, comme dans toutes les villes malgache, l’eau provenant du réseau de la JIRAMA (branchement particulier, robinet à l’extérieur, borne fontaine) étant assimilée comme seule répondant aux standards de potabilité, quoique des doutes subsistent sur sa qualité effective. Actuellement, l’effectif des ménages abonnés à la JIRAMA est au nombre de 1157 soit 14% des ménages dans la ville. Par ailleurs la ville dispose de 31 bornes fontaines (dont 10 non fonctionnels) pour 7780 ménages soit 1 borne fontaine pour 370 ménages (si on ne tient pas compte des bornes fontaines non-fonctionnelles) alors que la norme requise recommande 1 borne fontaine pour 200 ménages. Notons qu’il existe aussi une disparité spatiale manifeste au détriment du secteur récent de la zone d’extension pontentielle de la ville. 02 Fokontany ne sont pas équipés de bornes fontaines publiques comme Andranodaro et Tanakidy, malgré plusieurs demandes déjà formulées par la municipalité et celles qui sont situées dans les Fokontany d’Ambalakazaha Nord et Sud, Manakara Be, Mangarivotra Est et Ouest, ne sont pas fonctionnelles.