Des projets du territoire difficile à mettre en place
Une stratégie spatiale à mettre en place L’outil de planification urbaine met en place les stratégies de développement pour une ville. Ainsi, l’enjeu réel de cette planification est le développement. L’enjeu représente, ici, ce qu’il a à perdre et ce qu’il y a à gagner. Dans le cas de la petite ville de Fandriana, l’absence de planification conduit à une mauvaise gestion de ses infrastructures et équipements. Par contre, la mise en place d’un outil de planification le met dans de bonnes dispositions pour impulser un développement. Ce chapitre va donc examiner les problèmes spatiaux de certains équipements de la ville avant d’en esquisser une vision prospective. I. L’absence de gestion spatiale de la ville La Commune est, actuellement, l’échelle administrative la plus pertinente et la plus fonctionnelle pour parler de développement local à Madagascar. La mairie est en charge de la mise en place des différentes infrastructures sociales et économiques de son territoire, de veiller à l’animation culturelle et à la protection de l’environnement. C’est dans cette optique que les problèmes d’équipement de la petite ville de Fandriana vont être soulevés ici. Les problèmes soulevés concernent l’emprise spatiale de quelques infrastructures de la ville pour montrer la nécessité d’une approche spatiale dans la gestion de la ville. Le choix des problèmes traités s’est fait de par leur dimension spatiale ; les autres équipements n’ayant pas un impact direct sur l’espace.
Accès à l’eau potable et problème de stratégie spatiale
L’eau potable est conduite depuis la localité de Manangana, par la société Eau Capitaine par des tuyaux pour approvisionner la ville en eaux potables. Cet approvisionnement se fait par un réseau de distribution par ménage, mais aussi par le biais de borne fontaine. Le constat est simple, la petite ville de Fandriana ne manque pas d’eau au vu des chiffres rapportés par la société qui gère l’eau de la ville et le nombre de borne fontaine présent dans les Fokontany. Le tableau n°4, montre cette impressionnante disponibilité de l’eau potable. Ce tableau montre que la petite ville de Fandriana est suréquipée pour ce qui est des bornes fontaines. On peut voir sur le total qu’elle n’a besoin que de 7 bornes fontaine pour l’ensemble des neuf Fokontany, alors que 27 y sont recensées. Il ressort de ce tableau une inégalité entre les Fokontany. Quand on voit que chaque Fokontany devrait avoir une borne fontaine chacun, au maximum deux avec les arrondissements effectuer lors des calculs, et que certain en possède effectivement 2 alors que d’autre en possède 4 et même 7, on peut dire que 50 l’inégalité est fortement présente. Le Fokontany de Tsimialona est par exemple sous équipé en terme de borne fontaine puisqu’aucune n’y est recensée.
Un marché désorganisé et insalubre
La petite ville de Fandriana abrite le marché communal de la Commune Urbaine du même nom, soit un marché pour une population totale de 28 973 habitants. Cette situation implique donc une énorme capacité d’accueil du marché, mais aussi une gestion optimale de l’espace alloué. La réalité est pourtant autre ; le marché de la ville est désorganisé et insalubre. Chaque marchand construit son pavillon de bois sans aucune coordination entre eux. Cette pratique favorise l’occupation illégale du marché et l’apparition de squatters. Le refus des marchands et le risque de conflit avec les squatters ne permettent pas d’illustrer le phénomène. Mais, les enquêtes ont révélé que 26% des riverains estime que régler les problèmes du marché devrait être une priorité pour la Commune ce qui démontre l’existence de problèmes. Pourtant, le tableau n°5 montre que le marché a encore de la place au vu de sa superficie par rapport aux normes de surface par habitant pour un marché communal (0,56m²/habitant25).
. L’emplacement problématique de la gare routière
La localisation de la gare routière a posé des problèmes depuis sa création. Ainsi, elle a changé de localisation au moins trois fois ces vingt dernières années, tantôt pour des raisons de sécurité, tantôt pour désengorger la ville. Mais jusqu’à maintenant, sa localisation pose toujours problème. La carte n° 11 met justement en avant l’agencement de cet équipement urbainLa carte n°11 montre les problèmes engendrés par la configuration actuelle de la gare routière. Cette configuration engendre trois problèmes. Le premier est la taille de la gare routière elle-même qui ne permet pas d’accueillir la totalité des véhicules durant la saison haute. En effet, la gare routière doit accueillir 40 à 50 véhicules par départ ou par arrivée en moyenne, soit 500m² de parking nécessaire auquel il faut ajouter l’espace pour les guichets, estimé à 160m² environ, et une voie de circulation double file, c’est-à-dire, avec 8 m d’emprise. Or l’espace alloué à l’ensemble de la gare routière est de 650m² actuellement. Et cette exiguïté de la gare routière engendre le second problème. La situation actuelle pousse les véhicules à se garer en dehors de l’aire de stationnement comme on peut le voir sur la carte n°11. Deux aires de stationnement illicites résultent de cette exiguïté, la première se trouve juste en face de la gare routière et la seconde se trouve un peu en décalage vers la route de Sahamadio. Cette dernière est devenue une gare routière à part entière qui relie la ville de Fandriana et la Commune Rurale de Sahamadio Le troisième problème concerne le devant du marché où les activités illicites des transporteurs se manifestent massivement. Cet espace devient le lieu privilégié des transporteurs informels, car la population ne voulant pas traverser le marché entier ni faire le tour pour accéder à la gare routière accède plus facilement à cet espace. Comme nous le montre la photo n°8, l’activité des transporteurs y est très intense.
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