Dépenses totales des administrations publiques (% du PIB)
..aspects le système belge de sécurité sociale est certainement plus avantageux (c’est notamment le cas d’allocations qui ne se réduisent pas avec la durée du chômage), il peut aussi être désavantageux sous d’autres aspects. C’est essentiellement entre 1995 et 2000 que les dépenses publiques ont diminué en par relative au sein de l’Union européenne. A cette époque, les dépenses publiques belges se sont guère réduites en part du produit intérieur. Alors que la majorité des autres pays (les Pays-Bas et l’Allemagne notamment) rencontrait les objectifs du pacte de stabilité et de croissance en diminuant leurs dépenses, la Belgique, au même titre que la France, ne le faisait pas privilégiant le maintien d’une fiscalité élevée. Comment expliquer que les dépenses publiques belges restent aujourd’hui supérieures à la moyenne européenne même si l’écart à quelque peu diminué depuis 2000 ? Faut-il y voir un choix de la population traduit par les décisions de ses représentants ou le résultat d’une culture du compromis empêchant l’adoption de mesures impopulaires ? Ou n’est- ce pas aussi, dans une large mesure, la conséquence de la répartition des compétences entre des gouvernements différents, menés parfois par des majorités politiques différentes, et d’une coordination insuffisante des politiques pratiquées à ces niveaux de pouvoir ? Toujours est-il que les administrations publiques belges dépensent plus que celles des pays voisins, à l’exception notable de la France. Le tableau 3 montre que, durant toute la période 1995-2006, la pression fiscale et parafiscale globale (la charge, exprimée en part du produit intérieur, des impôts et des cotisations sociales) a été plus forte en Belgique que dans les pays voisins (bien qu’en 2006, nous soyons rattrapés par la France) et que dans l’ensemble de l’Union européenne.
On observe que dans tous les pays retenus (sauf les Pays-Bas) et au sein de l’Union européenne, la pression fiscale et parafiscale est légèrement plus élevée en 2006 qu’en 1995. Dans beaucoup de pays, elle a atteint son point maximum en 1998. A partir de cette époque, les différents Etats se sont engagés dans des réformes destinées à réduire la fiscalité. La Belgique l’a fait également, mais seulement dans le courant des années 2000, c’est-à-dire avec quelques années de retard sur les pays voisins. Ce retard peut s’expliquer à la fois par le niveau élevé des dépenses publiques, et, comme nous le verrons, par l’absence de marges budgétaires laissées par le pacte stabilité et de croissance. On constate aussi dans l’ensemble (sauf en Belgique où la réforme de l’impôt des personnes physiques entreprise sur plusieurs années a plus que compensé cette augmentation) une légère hausse de la pression fiscale dans les dernières années. Elle s’explique vraisemblablement par le recours à des impôts progressifs (leur rendement augmente plus que proportionnellement à la base imposable ; c’est le cas notamment de l’impôt sur le revenu) et par la croissance du produit intérieur réel. Ce sont surtout les impôts sur le revenu et le patrimoine qui sont élevés en Belgique et tout particulièrement la fiscalité sur le revenu du travail. En effet, les cotisations sociales, tout en étant supérieures à la moyenne européenne en part du produit intérieur, sont cependant inférieures à celles de la plupart des pays voisins tandis que les impôts sur la production et les importations (essentiellement les taxes sur les ventes comme la taxe sur la valeur ajoutée et les droits d’accises) sont inférieurs à la moyenne européenne. Le tableau 4 permet de comparer la pression des impôts courants sur le revenu et le patrimoine (principalement, l’impôt des personnes physiques et l’impôt des sociétés) en Belgique et dans les pays voisins.