Dépenses publiques au Québec comparaisons et tendances

Dépenses publiques au Québec : comparaisons et tendances

ÉVOLUTION DE LA TAILLE DU SECTEUR PUBLIC AU QUÉBEC, EN ONTARIO ET AU CANADA

Le graphique 1 trace l’évolution des dépenses publiques consolidées au Québec depuis 1981. Par dépenses consolidées, on fait ici référence à l’ensemble des dépenses des trois paliers de gouvernement au Québec, lesquelles incluent les dépenses de programmes, le service de la dette et les transferts aux particuliers et aux entreprises. Sur ce graphique, deux dimensions de l’importance du secteur public sont illustrées. La courbe en continu (axe de gauche) permet de retracer l’évolution des dépenses publiques consolidées par habitant, alors que la courbe en pointillé (axe de droite) montre l’évolution de ces mêmes dépenses en pourcentage du PIB1.
On constate ainsi que le niveau des dépenses publiques par habitant a considérablement augmenté au Québec depuis le début des années 1980. De 1981 à 2009, les dépenses publiques par habitant sont passées de 11 522 $ à 16 139 $, ce qui représente une augmentation de 40 % ou 4 600 $ de plus sur une période de presque trente ans.
Le graphique 1 souligne par ailleurs le fait que le rythme de croissance des dépenses publiques s’est accéléré depuis la fin des années 1990. Entre 1997 et 2009, le niveau des dépenses consolidées par habitant s’est accru d’un peu plus de 2 800 $, ce qui représente environ 60 % de la hausse globale observée depuis 1981.Les mêmes dépenses exprimées en pourcentage du PIB présentent une certaine stabilité depuis le début des années 2000, se stabilisant à environ 45 % au cours de cette période. Le ralentissement économique associé à la récente récession explique la légère hausse observée depuis 2008.Cette stabilité récente contraste avec l’évolution des dépenses en pourcentage du PIB observées au cours des décennies précédentes. Au cours des années 1980 et 1990, les récessions ont entraîné des fluctuations importantes du poids relatif des dépenses publiques dans le PIB, notamment parce que la croissance économique a été plus faible, mais également parce que les administrations publiques ont augmenté leurs dépenses de manière à stimuler l’économie.Maintenant, si on analyse conjointement ces deux mesures de l’importance du secteur public, on constate qu’un clivage important s’est formé entre 1997 et 2009. Au cours de cette période, les dépenses publiques exprimées en pourcentage du PIB sont demeurées relativement stables, alors que les dépenses par habitant ont considérablement augmenté, ce qui implique que les administrations publiques au Québec ont profité de la hausse de leur capacité de payer pour financer des dépenses additionnelles.

ANALYSE DES DÉPENSES PUBLIQUES PAR PALIER DE GOUVERNEMENT

Dans cette section, nous évaluons la part respective des trois paliers gouvernementaux dans la croissance des dépenses publiques au Québec, en Ontario et dans l’ensemble du Canada. Cette évaluation se concentre exclusivement sur les dépenses publiques par habitant et met volontairement de côté les différences dues aux écarts de richesse tels que mesurés par le PIB. L’accent est ainsi mis sur les écarts observés entre le Québec, l’Ontario et le Canada quant au volume de dépenses publiques par palier de gouvernement. Le graphique 8 illustre tout d’abord l’évolution des dépenses publiques par habitant au Québec selon le palier gouvernemental. On remarque dès le départ qu’en plus d’être relativement faible, le niveau des dépenses municipales par habitant n’a que très peu évolué depuis le début des années 1980. Entre 1981 et 2009, le niveau des dépenses municipales est passé de 2 200 $/hab. à 2 600 $/hab., soit une hausse d’environ 20 % sur près de trente années. Le niveau des dépenses fédérales par habitant est également demeuré relativement stable au cours de cette période. En 2009, l’administration fédérale dépensait approximativement 5 000 $/hab., soit à peine 500 $ de plus par habitant qu’au début des années 1980 ou 11 %. À son sommet de 1993, le niveau des dépenses fédérales s’élevait à 5 370 $/hab.. Sans surprise, la plus forte hausse est observée du côté de l’administration provinciale. Entre 1981 et 2009, le niveau des dépenses provinciales est passé de 4 800 $/hab. à 8 500 $/hab., soit une croissance d’environ 3 700 $/hab. ou environ 76 %. Le niveau des dépenses provinciales par habitant est actuellement à un sommet historique. La forte progression des dépenses de l’administration provinciale a inévitablement amplifié sa représentation dans l’ensemble des dépenses publiques au Québec. Entre 1981 et 2009, la part de l’administration provinciale dans le total des dépenses publiques au Québec est passée de 42 % à 53 %, ce qui signifie que plus de la moitié des dépenses publiques au Québec est aujourd’hui imputable à l’administration provinciale. Au cours de cette même période, la part de l’administration fédérale est passée de 39 % à 31 %, alors que la part des administrations municipales est passée de 19 % à 16 %.

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