DÉMARCHES PÉDAGOGIQUES
Les sciences physiques restent essentiellement une discipline expérimentale et doivent être donc enseignées en tant que telles. Dans un autre ordre d’idée, la nouvelle orientation de l’enseignement scolaire dans tous ses niveaux replace l’apprenant à sa vraie place, c’est-à-dire au centre de l’action éducative ; deux raisons majeures qui imposent une réflexion approfondie sur les moyens et méthodes à mettre en œuvre pour appliquer ces nouveaux programmes avec une garantie minimale d’efficacité. Dans le but de favoriser les visées assignées à l’enseignement de cette matière scientifique, il faut opter pour une méthodologie et une évaluation garantes de la réussite de tous, sans oublier d’accorder à son caractère expérimental l’importance qu’il mérite.
1. Méthodologie d’enseignement de la discipline Pour mettre en œuvre les principes constructivistes et d’intégration des connaissances, assignés à l’enseignement de la matière (principes énoncés précédemment), il faut conduire les activités de formation par des méthodes actives, des méthodes selon lesquelles les apprenants doivent être rendus capables de construire eux mêmes des connaissances, de s’approprier des habiletés et de les intégrer dans des situations significatives ; la large part des horaires consacrés aux séances de travaux pratiques où l’élève assume une grande part d’initiative et de responsabilité dans la construction de son savoir et dans l’acquisition de savoir faire est en soi un signe qui ne trompe pas sur l’orientation qui place l’élève au centre des préoccupations de l’institution éducative. En fait, au travers des activités expérimentales, en amenant les élèves à formuler les hypothèses et à les confronter aux faits, le professeur de la matière contribue au développement de la pensée logique chez les élèves. Il est à peine utile ici de rappeler que l’enseignement traditionnel des sciences physiques formel, abstrait et hautement mathématisé est voué à l’échec. En d’autres termes, le professeur de sciences physiques doit centrer son enseignement sur les élèves. Il ne doit pas hésiter à leur accorder l’initiative, et ce en les impliquant régulièrement dans des activités d’investigation, de structuration et d’intégration, dans toutes les situations d’apprentissage, aussi bien en cours qu’en travaux pratiques. Pour stimuler la motivation des élèves et favoriser chez eux la rétention ainsi que la compréhension, il est recommandé de recourir autant que possible à l’enseignement par le problème ou par le projet, un enseignement qui vise un apprentissage dont le point de départ est une situation problème (Situation problème didactique à ne pas confondre avec la situation problème d’intégration), c’est-à-dire une situation qui fait initialement problème aux élèves parce qu’ils n’ont pas les connaissances scientifiques indispensables pour s’en acquitter.Les activités de formation à caractère expérimental Les activités expérimentales en physique-chimie peuvent se ramener à deux groupes complémentaires : les expériences de travaux pratiques Il s’agit d’activités expérimentales à réaliser par les élèves (généralement par binômes), en groupe réduit (classe dédoublée) lors des séances de travaux pratiques. Ces activités peuvent se regrouper en deux catégories selon les finalités pédagogiques recherchées : 9 Les activités expérimentales destinées à exploiter un modèle ou à vérifier, pour les situations étudiées, la validité d’un modèle ou d’une loi La loi ou le modèle sont censés avoir été présentés par le professeur ou dégagés par les élèves eux-mêmes, expérimentalement en cours. En TP, les élèves doivent continuer à approfondir et affiner les concepts par un travail expérimental de consolidation. 9 Les activités expérimentales permettant de répondre à une situation problème La situation problème proposée permet aux élèves la « redécouverte » d’un phénomène et (ou) la construction et la structuration d’un modèle modeste ; ils peuvent ainsi mettre en œuvre la démarche scientifique aussi bien pour une reconstruction du savoir que pour répondre à des questions susceptibles de les intéresser directement.
L’expérience de cours
C’est une expérience à réaliser par le professeur avec la classe entière dans une séance de cours. Elle permet soit d’introduire une notion qui sera approfondie et enrichie ultérieurement en TP, soit de reprendre une expérience faite par les élèves en TP pour un complément de cours. Cependant, elle s’impose lorsqu’elle est dangereuse ou difficile.
Évaluation du travail de l’élève
Il n’est pas superflu de rappeler à ce niveau que l’évaluation est un processus (ou démarche) qui permet de porter un jugement sur les acquis de l’apprenant en vue de prendre une décision. L’évaluation doit avoir la fonction d’aide à l’apprentissage et celle de reconnaissance des acquis de l’élève.
Évaluation des apprentissages
Loin de toute sanction, l’évaluation des apprentissages est une occasion de régulation dans le seul but de favoriser le progrès des apprenants. Donc, toute activité (ou tâche) qui aboutit à une régulation peut faire l’objet d’évaluation. La régulation à réaliser par l’enseignant peut viser une rétroaction immédiate (Régulation interactive) ou un ajustement des actions pédagogiques (Régulations rétroactive et proactive). Quant à l’autorégulation, régulation à faire par les élèves eux mêmes, elle amène ces derniers à revoir et améliorer leurs manières d’apprendre. Toutefois, l’autorégulation n’est possible que lorsque les acteurs sont conscients de leur processus d’apprentissage, c’est-à-dire lorsque toutes les connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles sont construites par eux-mêmes.
Évaluation des acquis
Comme celle des apprentissages, l’évaluation des acquis peut être ramenée à une auto-évaluation. Pour l’enseignant, elle vise à rendre compte du niveau de développement des différentes capacités chez l’apprenant. Lorsqu’elle est faite par ce dernier, elle lui permet de reconnaître son degré d’atteinte des objectifs visés. Bien qu’elle soit continue, l’évaluation des acquis ne peut se faire qu’au terme d’études qui constituent pour chacune d’entre elles une unité complète et cohérente (Construction d’un concept ; »redécouverte d’une loi »…). Pour ce faire, il faut placer les élèves dans des situations qui demandent la mobilisation de ressources (Connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles) dans des contextes variés. Remarque: L’utilisation du portfolio par l’élève est un autre outil (ou moyen) d’évaluation efficace pour l’enseignant et l’élève lui même.