DEGRADATION DE L’ENVIRONNEMENT ET PAUVRETE
ENVIRONNEMENT ET PAUVRETE MADAGASCAR
Dans cette partie, on va voir successivement la situation économique de Madagascar et l’état de son environnement.
-LA PAUVRETÉ À MADAGASCAR
La pauvreté est un concept multidimensionnel et complexe à la fois. Elle est vécue aussi bien au plan individuel que collectif. Elle peut être également perçue comme un sentiment d’insécurité, de précarité, d’exclusion, de vulnérabilité et d’impuissance. Définitions : Les normes internationales définissent les pauvres, comme les individus dont les ressources sont insuffisantes pour consommer, en plus des éléments non alimentaires indispensables, une ration alimentaire de 2133 calories par jour le minimum censé être nécessaire pour entretenir une vie normale et active. La pauvreté se caractérise par une privation (psychologique, sociale, physique,…) inadmissible du bien être social. Elle peut être définie comme une non appropriation ou une non maîtrise des moyens d’existence (manque d’actifs) et aussi une non jouissance des fruits de la croissance pour satisfaire les biens essentiels de base (Source DSRP). Dans l’EPM 2004, la définition est la suivante : « Sont classées pauvres, les ménages dont le niveau de consommation ne dépasse pas le seuil de consommation de 1288375 Fmg ». Concernant la perception paysanne de la pauvreté : Etre pauvre c’est… – Concernant les contraintes à la satisfaction des besoins primaires : Ne pas posséder d’ustensiles de cuisine ni d’équipements ménagers, ni de radio Ne pas pouvoir changer de vêtements Ne pas manger de riz ni de viande Etre non scolarisé Avoir une maison en toit de chaume Etre emprisonné dans le cycle de l’endettement Dépendre de l’aide des autres pour survivre Ne pas pouvoir s’acheter de médicaments en cas de maladies – Concernant le travail : Etre obliger de faire travailler ses enfants pour faire vivre la famille Etre obliger d’aller chercher du travail en dehors du village – Concernant le manque de capital pour la production agricole : Ne pas posséder un zébu Ne pas posséder des matériels agricoles de valeur Ne pas disposer de rizière ni de terrain cultivable – Concernant la pauvreté monétaire et le manque de liquidité : Ne pas pouvoir acheter les intrants pour la production N’avoir ni argent ni épargne – Concernant l’exclusion sociale : Ne pas être respecté ni considéré, ne pas oser parler en public Etre un immigrant Ne pas avoir d’enfants, être veuf. En cas de problème, personne ne s’occupe de vous Ne pas être capable d’honorer ses obligations sociales Pour les pauvres, « la pauvreté est un état temporaire dû à une malchance ». Profil spatial de la pauvreté : En 2005, l’incidence de la pauvreté à Madagascar se situe à 68,7%. Le phénomène de la pauvreté est plus marqué en milieu rural qu’en milieu urbain. Le taux de pauvreté en milieu rural est de 73,5% contre 52,0% en milieu urbain (cf. tableau 2). Les régions sur la côte est de l’île sont les plus touchées par la pauvreté. Les taux de pauvreté dans ces régions avoisinent tous les 80%. La région de Vatovavy Fitovinany, d’Antsimo antsinana et d’Androy sont les plus touchées avec respectivement des taux de 80,8%, de 83,9% et de 83,3%. Parmi les régions rurales, à part celle d’Analamanga, celles de Boeny et Alaotra Mangoro sont les plus favorisées avec respectivement des taux de pauvreté de 48,8% et 57,7%. Les taux de pauvreté de la Région de Diana est aussi à un niveau bas (49,2%) (cf. tableau 2). Concernant l’intensité de la pauvreté, elle est de 26,8%. Ce taux représente l’écart moyen des consommations des pauvres par rapport au seuil de pauvreté. On 28 voit que la pauvreté est plus intense dans milieu rural avec une intensité de 28,9% contre 19,3% en milieu urbain. Cela signifie que les pauvres vivant en milieu rural se situent plus loin de la ligne de pauvreté comparativement aux pauvres vivant en milieu urbain. Généralement, l’intensité de la pauvreté est plus intense dans les provinces de Fianarantsoa, de Toamasina et de Toliara avec respectivement des taux de 30,6%, de 30,9% et de 32,9%. La sévérité de la pauvreté donne plus d’importance aux populations qui se situent plus loin de la ligne de pauvreté. Son niveau est de 13,4% en 2005. Elle est plus élevée en milieu rural avec 14,5% contre 9,4% en milieu urbain. Cela confirme le fait que les pauvres qui vivent en milieu rural sont vraiment démunis et subviennent difficilement aux besoins fondamentaux de l’homme.
Evolution de la pauvreté
La croissance économique survenue entre l’année 2004 et 2005 a profité aussi bien aux ruraux qu’aux individus vivant en milieu urbain. L’incidence de la pauvreté dans l’ensemble a reculé de 72,1% à 68,7% entre 2004 et 2005. La diminution de l’incidence est seulement de 1,7 points seulement en milieu urbain contre 3,8 points en milieu rural. Cela peut s’expliquer par le fait que les impacts sur les individus vivant en milieu urbain ont été limités par les hausses des prix qui étaient plus significatives en milieu urbain qu’en milieu rural. Concernant l’intensité de la pauvreté, elle a diminué sur tout Madagascar en passant de 31,6% en 2004 à 26,8% en 2005 ; sauf à Toliara urbain où elle est passée de 23,6% à 28,3%. Cette baisse de l’intensité de la pauvreté présuppose une diminution de l’inégalité au niveau de la répartition de la consommation pendant l’année 2005.
PARTIE I INTERACTION ENTRE ENVIRONNEMENT ET PAUVRETE |