DEFINITIONS ET DIVERGENCES DE RME
Le secteur des P. M. E. englobe une grande variété d’activités productives et de mode d’exploitation qui répondent à une large gamme de débouchés commerciaux, de sorte qu’il est difficile d’établir une classification universelle par catégories ou de comparer les résultats des entreprises, des sous-secteurs ou des pays. L’analyse des P. M. E. est aussi rendue compliquée par les différences existant dans les définitions des petites entreprises et par les ambiguïtés de la terminologie utilisée. Les autorités définissent souvent les P. M. E. de manière plus ou moins arbitraire en fonction des effectifs du personnel ou du montant des capitaux investis, à des fins de réglementation ou de statistiques, ou pour fixer les conditions d’octroi de l’aide publique. D’autres définitions concernant les caractéristiques d’exploitation comme le mode de gestion, la propriété de l’entreprise, la spécialisation des produits, les techniques de production ou même l’orientation du marché servent à des fins analytiques pour mesurer les résultats obtenus. La plupart des définitions semblent déterminées par l’intérêt de l’usager, l’objet de la définition et le stade de développement du milieu dans lequel la définition sera utilisée. Ainsi, la plupart des spécialistes considèrent qu’une des plus grandes difficultés de l’étude des P. M. E. est l’extrême hétérogénéité qui existe entre elles. Cette hétérogénéité serait une des raisons qui expliquerait la difficulté de tirer des P.M.E. des théories et des concepts adéquats différents de ceux appliqués à la grande entreprise. Si la loi des grands nombres peut s’appliquer aux grandes entreprises, et permet de retrouver des moyennes similaires, cela est presque impossible à faire dans les petites entreprises du fait de leur disparité. Néanmoins, la science fonctionne avant tout par généralisation et par regroupement; et le domaine des P.M.E. ne peut y échapper, même si cela semble particulièrement difficile à faire.
C’est pourquoi, un grand nombre de chercheurs se sont attelé à construire des typologies opérationnelles des P.M.E. et des petites entreprises pour justement, retrouver ces ressemblances. Evidement, dans celles-ci on retrouve les typologies traditionnelles basées sur des critères quantitatifs. Mais devant leurs limites, plusieurs chercheurs ont voulu aller plus loin en tenant compte du dirigeant de l’entreprise, de ses comportements managériaux ou Pour toutes typologies des P.M.E, il faut d’abord distinguer les entreprises des établissements. Quand on parle d’entreprises ou de P.M.E, on se réfère à des centres de contrôle, avec une propriété délimitée. Pour les très petites et les petites entreprises, cela présente peu de problèmes: l’établissement se confondant le plus souvent avec l’entreprise, la propriété est souvent bien connue. Mais cela est moins clair avec la moyenne entreprise. Aussi, un des premiers critères porte sur la notion juridique de l’indépendance de l’entreprise. Cette notion « d’indépendance » évoquée; on peut dire que les typologies de P.M.E. les plus connues et les plus souvent utilisées réfèrent à des données quantitatives d’emplois, d’actifs ou de chiffre d’affaires. Il n’en reste pas moins que la P.M.E. est un concept relativement flou. Est-ce comme le veulent certaines statistiques, les entreprises de moins de 500 employés face à celles offrant des milliers d’emplois? Doit-on la définir en fonction du nombre d’employés comme le font de prime abord la plupart des pays, même si le nombre diffère2?
Car le nombre de salariés par entreprise reste toujours une notion naturelle, concrète, facilement mesurable et qui peut servir à des recensements. Elle est, dans beaucoup de cas, plus représentative de l’entreprise. Doit-on tout simplement ajouter au nombre d’employés le chiffre d’affaires en différenciant le secteur de la fabrication du secteur commercial3? Et ces deux paramètres, le nombre d’employés et le chiffre d’affaires, sont-ils suffisants pour différencier les entreprises très capitalistiques de celles utilisant surtout de la main- d’œuvre? Cela permet-il de distinguer la P.M.E. dans tous les secteurs, que ce soit dans l’agriculture, l’industrie manufacturière, le commerce, le transport ou autres secteurs? D’autant plus que cela peut différer selon les pays ou les types d’économie. De toute façon, ces typologies quantitatives relèvent de l’approche économique traditionnelle et ne touchent qu’aux éléments les plus apparents. Elles sont néanmoins les premières disponibles et peuvent servir à répondre aux critères pour l’application des programmes d’aide gouvernementaux. D’autre part, pour les chercheurs, elles sont souvent une première issue pour l’obtention des échantillons qui seront étudiés plus attentivement par la suite.