Définition et importance de l’objet de recherche

Définition et importance de l’objet de recherche

L’objet de la présente recherche est la rythmique. Pour cela, définir de manière concise ce qu’est la rythmique, toutefois sans négliger les principaux détails, me semble prioritaire pour bien comprendre l’objet de la recherche. D’après le Petit Larousse (2013), la rythmique est « une méthode d’éducation physique, musicale et respiratoire destinée à l’harmonisation des mouvements du corps » (p.978). Schindler & al. (1992) ainsi que Vanderspar (1990) définissent quant à eux la rythmique comme une discipline qui permet le développement de la personne tout entière à travers ses capacités motrices, affectives, sociales et cognitives. Le site www.rythmique.ch (consulté le 05.09.14) nous apprend que la rythmique est « une éducation active par la musique et pour la musique » afin de « procurer à ceux qui la pratiquent une meilleure relation entre le corps et l’esprit ».

Martin (1995), quant à lui, nous explique que la Rythmique Jaques-Dalcroze1 n’est pas simple à définir, car elle n’est pas seulement une méthode pédagogique, ni un art comme la musique ou la danse. Elle n’est pas non plus à proprement parler une discipline en soi. Elle se trouve donc à l’écart des tendances générales et ce, par la volonté de son créateur. Pour Martin (1995), Émile Jaques-Dalcroze « avait ressenti pour lui-même, et pour ses élèves (car il était un pédagogue-né), le besoin impérieux de quelque chose qui mette en jeu, simultanément, toutes les facultés humaines ou, tout au moins, le plus grand nombre possible d’entre elles » (p.31).

À partir de toutes ces définitions de la rythmique, voici comment je la définirais : la rythmique est un moyen d’harmoniser le développement des mouvements du corps ainsi que l’individu dans son ensemble, tout en améliorant la relation corps-esprit. C’est une méthode d’éducation par la musique et le mouvement, qui sont les éléments clés de cet outil. Comme l’explique Martin (1995), Jaques-Dalcroze lui- même ne définissait pas la rythmique comme étant une discipline, un art ou seulement une méthode pédagogique. Je vais par conséquent parler d’ « outil » dans ce travail, car je considère que la rythmique est au service de notre enseignement et Pour comprendre la rythmique, il est primordial de faire la différence entre rythme et rythmique. Le rythme en musique est défini par le Petit Larousse illustré 2013 comme « élément temporel de la musique constitué par la succession et la relation entre les valeurs de durée »(p.978). D’après Danhauser (1996 remis à jour en 2007), le rythme est l’ordre plus ou moins symétrique et caractéristique dans lequel se présentent les différentes durées. Willems (1985), quant à lui, le définit comme un mouvement ordonné.

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Ce qu’il faut relever à mon avis comme différence entre rythme et rythmique, c’est que nous pouvons faire des moments de rythme avec nos élèves sans forcément faire de la rythmique, mais en restant dans le domaine musical, en étudiant le solfège. Et vice versa, lors d’un moment de rythmique, nous pouvons appréhender le rythme en utilisant également le mouvement du corps, et là est toute la différence. L’étude du rythme seule (en lisant une partition assis à sa table par exemple) n’est pas de la rythmique. Pour que rythmique soit, il faut impérativement les deux éléments clés cités plus haut : mouvement et musique .

Qu’en est-il de l’enseignement de cet « outil » qu’est la rythmique ?

Comme l’explique Bachmann (1984), il n’existe aucun manuel d’enseignement officiel pour les leçons de rythmique en Suisse. Ce fait est confirmé par Monsieur Favre, inspecteur de l’enseignement obligatoire du canton de Neuchâtel en charge du sport. Il nous explique que la rythmique n’est pas au programme de l’enseignement obligatoire neuchâtelois (Favre, entretien individuel, 04.09.13). Je me suis principalement intéressée au canton de Neuchâtel durant toute la conception de ce travail, car c’est le canton où je suis née. J’y ai également suivi toute ma scolarité obligatoire ainsi que mes formations tertiaires (Lycée Denis-de-Rougemont et Haute École Pédagogique BEJUNE). De ce fait, étant Neuchâteloise de cœur, le territoire neuchâtelois m’intéresse particulièrement. Comme la rythmique n’est pas au programme scolaire neuchâtelois, l’enseignant qui aimerait l’enseigner est livré à lui-même et doit organiser ainsi qu’imaginer tout son enseignement. Cela peut créer une certaine appréhension, voire un refus de perdre du temps à enseigner une matière qui est peut-être considérée comme pas importante étant donné qu’elle n’est pas prévue à l’horaire des classes neuchâteloises.

Comment blâmer les enseignants ? Chaque enseignant est libre d’enseigner ou non la rythmique, ce qui est regrettable car selon plusieurs auteurs, la rythmique est réellement bénéfique et importante pour le développement dans sa totalité de l’être humain. Par exemple, Mathieu (2010) affirme que Jaques-Dalcroze préconise une approche musicale qui se fonde sur l’engagement total de la personne et vise le développement harmonieux de l’ensemble de ses facultés. Certaines rythmiciennes comme Oppliger Mercato, C., Louis, C. & Croset, C. (2004) se sont cependant penchées sur l’élaboration de manuel de suggestion d’activités afin d’aider les enseignants dans leur enseignement de la rythmique. Ces manuels se nomment « Amuse-Bouches » et sont spécialement élaborés pour une utilisation éducative. Les activités sont « clés en main » ce qui permet à chaque enseignant ayant un minimum de connaissances musicales de les réaliser.

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