Le terme chute est défini comme un évènement durant lequel un individu tombe sur le sol ou sur un autre niveau inférieur, indépendamment de sa volonté, avec ou sans perte de conscience [67]. Les prochains paragraphes expliquent les risques de chute afin d’identifier les éléments importants à considérer dans le système à concevoir dans ses travaux de recherche
LES FACTEURS DE RISQUE DE CHUTE
Les chutes sont souvent multifactorielles découlant généralement de l’interaction complexe entre deux types majeurs de facteurs de risque : les facteurs intrinsèques liés à la personne et à son état physique et /ou pathologique et les facteurs de risque extrinsèques, liés à l’environnement incluant les éléments favorisant les trébuchements.
LES FACTEURS INTRINSÈQUES
Les facteurs intrinsèques sont ceux qui sont liés directement au fonctionnement du corps humain, du système nerveux et des différents sens intervenant dans le mécanisme de la marche. Parmi ces facteurs on peut citer :
• Déficiences cognitives : les déficiences cognitives affectent la capacité d’une personne d’anticiper les stimuli de son milieu et de s’y adapter de manière à maintenir son équilibre [68]. Ces symptômes peuvent être aggravés par les effets secondaires des médicaments qui traitent les troubles du comportement.
• Déficiences visuelles : elles affectent la capacité des personnes âgées de marcher en toute sécurité, car elles empêchent de détecter tous les dangers environnementaux et réduisent la capacité de maintenir l’équilibre [69].
• Faiblesse musculaire : L’American Geriatrics Society 2011 a rapporté que la faiblesse musculaire augmentait le risque majeur de chute de 4 à 5 fois. La force musculaire dépend des facteurs neuronaux et de la masse musculaire. La diminution de la masse musculaire liée à l’âge est appelée sarcopénie. L’atrophie musculaire concerne les fibres musculaires à contraction rapide et c’est la réaction rapide à des pertes d’équilibres et à des perturbations extérieures qui s’en trouve altérée [3]. La sarcopénie fait souvent partie d’un syndrome de fragilité globale qui s’accompagne d’une diminution de la force physique et d’un ralentissement de la marche.
• Pathologies et invalidités chroniques : elles incluent essentiellement les troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les répercussions d’un AVC. Wood et al [70] estiment à 60%, le taux de Parkinsoniens ayant au moins une chute par année avec un risque de fracture deux fois plus élevé [71]. À ces risques majeurs s’ajoute le port de chaussures inappropriées, d’ailleurs la conception de chaussures adéquates permet d’améliorer amplement la posture [72] et l’équilibre.
• La prise médicamenteuse : Cadario et Scott [73] ont observé que les médicaments entrainant de la somnolence, des étourdissements, des effets parkinsoniens, de l’ataxie et des troubles de la marche augmentent le risque de chute chez les personnes âgées.
LES FACTEURS EXTRINSÈQUES
Les facteurs extrinsèques sont souvent liés à l’environnement de vie de la personne, nous citerons les tapis mal fixés, les objets trainant au sol, les animaux domestiques, le type de sol, son état, ou un mauvais éclairage. De plus, les conditions météorologiques peuvent accroitre le risque de chute. Au Canada, comme dans les pays nordiques, la température et les précipitations peuvent rendre les surfaces glissantes ou humides et par conséquent très dangereuses (Agence de la santé publique du Canada 2014).
Les notions discutées dans ce chapitre servent d’assise pour les travaux présentés dans ce mémoire. En effet, ce chapitre a permis de démontrer qu’il est possible d’utiliser un dispositif portable capable de détecter, analyser et transmettre les données liées aux paramètres de la marche. Il pourra éventuellement être combiné à un algorithme qui évalue le niveau de risque de chute en temps réel. Ce système portable complexe permettra d’atteindre l’objectif initial de réduire l’occurrence et la sévérité des chutes, une fois associé à un algorithme qui évalue le niveau de risque en conséquence. Ainsi, une méthodologie pourrait être inspirée du test « Test de la chaise chronométré » (TUG) utilisant le nouveau système comme instrument de mesure quantitatif.
Chapitre 1 INTRODUCTION |