Définition d’IPA (Important Plant Area) pour la Suisse

Définition d’IPA (Important Plant Area) pour la Suisse

Dans le cadre de la Stratégie nationale pour la conservation de la biodiversité (OFEV, 2012), afin de compléter le réseau Emeraude, un projet de définition d’aires importantes pour la conservation de la flore (Important Plant Area, IPA) suisse est initié. La méthode de définition des IPAs se base sur trois critères : A) Les espèces menacées au niveau mondial et européen et celles ayant un degré d’endémisme national élevé, B) La diversité spécifique, C) Les habitats menacés. Ce travail présente les analyses d’application du critère A. Un travail de nomenclature sur les différentes listes officielles de plantes est réalisé au départ afin d’homogénéiser les données et d’identifier les espèces présentes en Suisse. Des requêtes SQL sont effectuées ensuite pour extraire les observations de la base de données floristiques suisses. Enfin, Marxan, un programme permettant de réaliser une sélection de surfaces en fonction de variables prédéfinies est utilisé comme aide au choix des IPAs. Trois paramètres sont testés successivement afin de calibrer le modèle: le degré d’agrégation des aires, la pénalité attribuée aux espèces non comprises dans la solution et le nombre d’itérations de l’algorithme.

Le meilleur résultat obtenu par Marxan comporte un total de 477 km2 de surfaces sélectionnées, soit 7 % des surfaces total es communes de Zermatt VS et de Saas-Fee VS, autour du lac de Joux VD, entre les lacs de Neuchâtel et de Bienne BE et dans la commune de Bonfol JU. Les aires hébergeant des espèces menacées au niveau européen sont les plus nombreuses et représentent 38 % par rapport à l’ensemble des aires sélectionnées. Deux surfaces situées à Zermatt regroupent à la fois des espèces menacées au niveau mondial et européen et celles ayant un degré d’endémisme national élevé. Ces premiers résultats seront ajoutés aux résultats des analyses d’application des critères B et C afin de réaliser la sélection finale des IPAs. Info Flora, centre national de données et d’informations sur la flore de Suisse, gère la banque de données des observations de plantes sauvages en Suisse sous mandat de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Cette fondation privée à but non lucratif a été fondée par Pro Natura, la Société botanique suisse (SBS) et l’es en Suisse, bien que présentant encore des lacunes, est aujourd’hui suffisamment représentatif pour permettre des analyses quantitatives.

En parallèle, après plusieurs décennies d’inventaires et mise en place de protection, la Suisse s’est dotée d’une Stratégie nationale pour la conservation de la biodiversité (OFEV, 2012) devant encore se décliner en actions visant à atteindre les objectifs fixés par des engagements nationaux et internationaux. Fort de ce constat, Info Flora a proposé courant 2013 à l’OFEV sa participation à un projet d’analyse spécifique à la flore. Ces analyses visent à définir des sites importants pour la conservation des espèces et des habitats prioritaires en Suisse en suivant une méthodologie dévelémentaire à celles réalisées pour l’extension du réseau Emeraude. Ce dernier, basé sur des listes prioritaires (OFEV, 2011), décompte un moins grand nombre de taxons que la méthode IPA et intègre aussi la faune. Par rapport à la méthodologie Emeraude, la méthodologie d’identification des IPA décrite ci-après permet d’ajouter des taxons. De plus, en étant ciblés sur les besoins des végétaux, les résultats de l’approche IPA pourront être confrontés à ceux obtenus selon les critères Emeraude afin d’évaluer son efficacité pour la conservation de la flore. eurs sites pour la conservation des plantes en Europe et dans le monde. Contrairement aux projets de Conservation de la diversité de l’IUCN/WWF (1994) définissant de grandes régions d’importance botanique, le programme IPA se base quant à lui sur une approche par site destinée à la conservation.

En outre, la définition d’IPAs fournit une base essentielle d’informations utiles aux réseaux Natura 2000 et Emeraude, aux organismes tels que l’IUCN et Directive habitats, ainsi qu’à tout autre type d’acteurs concernés par le domaine de la conservation. es espèces et habitat d’importance européenne s’engagent à les protéger par la mise en place de sites Emeraude. En 2012, 37 sites sont intégrés en Suisse. La plupart sont déjà protégés par des inventaires fédéraux et comprennent en général plusieurs espèces et milieux naturels figurant sur la liste établie par la Convention de Berne. Actuelle est décrite ci-après et adaptée pour la Suisse d’après les conclusions de la séance. La méthode est fondée sur les trois critères ci- dessous. Le choix des IPAs doit être basé au minimum sur l’un d’entre eux. Pour rappel, seul le critère A est développé dans le présent travail.

 

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