DEFINITION DES FRICHES URBAINES SELON LES TYP ES D’ACTEURS
La définition de la friche urbaine n’a pas été traitée dans les entrées intuitives parce qu’elle constitue le sujet motivant nos entretiens et qu’en définitive tous l’entretien peut participer à l’élaboration de la définition de la friche urbaine. Nous avons utilisé les réponses des questions “Pour vous, qu’est-ce qu’une friche, un délaissé urbain ?” et “Comment les qualifieriez-vous en quelques mots/phrases clés ?” pour analyser la définition des acteurs de l’aménagement du territoire. Avec les réponses de ces questions, nous avons un avis sur le vif et synthétique sur les friches urbaines. La figure 18 et le tableau 12 synthétisent les mots les plus utilisés par les acteurs interrogés pour définir les friches urbaines. Seuls les mots dont l’effectif est supérieur à 3 ont été gardés pour la réalisation du nuage de points. À partir de l’analyse des réponses des acteurs de l’aménagement du territoire, on peut voir que la définition des friches urbaines s’organise essentiellement autour des caractéristiques physiques de cet objet du territoire. Avec les champs lexicaux du projet et des pratiques, on voit que la friche n’est pas seulement un espace encré dans un territoire avec des caractéristiques matérielle : la friche est aussi un moyen d’utiliser le territoire et de permettre son développement. Dans les colonnes de chaque type d’acteurs, les chiffres correspondent au nombre d’acteurs ayant évoqué une caractéristique de la friche. Dans la colonne “TOTAL”, c’est la somme de tous les acteurs qui ont mentionnés un aspect de la friche. Et la colonne % nous donne la proportion d’une caractéristique de la friche citée par les acteurs rencontrés. Dans cette version de définition de la friche urbaine, les caractéristiques relatives aux éléments bâtis et à l’aspect abandonné des friches urbaines sont absentes de la définition. Au premier abord, on peut penser que les propriétaires particuliers ont un avis contradictoire sur leur perception de non-abandon de la friche et son état problématique. Mais les propriétaires particuliers ne considèrent pas qu’ils aient abandonné leur parcelle (en friche), ils veulent mettre en place des projets mais il leur est difficile car il existe une réglementation stricte qui ne leur permet pas de faire tout ce qu’ils souhaitent. C’est pourquoi ils considèrent ces terrains comme des espaces-problème. “Les friches urbaines, ça ne peut être autrement que des terrains …parce que la friche industrielle on voit bien le bâtiment abandonné, dégueulasse mais la friche urbaine, on n’a pas de quartier abandonné. Des friches urbaines pourraient se trouver dans des villes qui sont en perte de vitesse complète ou qui n’ont plus d’industrie majeure. […] Et puis la friche urbain dans le sens d’un délaissé ou d’un terrain en friche, le terrain peut être en friche au milieu de l’urbanisme parce que derrière il y a un projet à venir. “
Propriétaire public et propriétaire semi-public
Lors des entretiens, une des questions portait sur le temps de veille des friches urbaines. Nous avons voulu traiter cette question du temps de veille puisque lors de la phase bibliographique nous avons été confronté à la problématique de la temporalité des friches urbaines : “la perception de la temporalité ne sera pas la même pour les responsables de la conduite du projet qui connaissent l’échéancier et ses contraintes, et les riverains qui subissent sous leurs fenêtres la vision dévalorisante d’un terrain vague, facteur de sentiment d’insécurité. D’autant que le provisoire peut durer par les procédures, les contentieux, les délais de relogement ou de commercialisation… et son issue mal connue.” C. DUBLANCHE (2009) “Les délaissés temporaires” In : Nature et Paysage les rencontres, Blois, 25 septembre 2009, pp 18-19 Le temps de veille nous semblait être un point de définition essentiel des friches urbaines et qui est à l’origine d’une source d’incompréhension entre les professionnels de l’aménagement du territoire et les habitants. En interrogeant un large panel d’acteurs de l’aménagement du territoire, on peut donc confronter leur vision de ce temps de latence du territoire. Le thème du temps de veille n’a pas été traité dans les entrées intuitives car ce n’était pas un sujet qui, à la sortie des entretiens, a retenu l’attention des personnes interrogés. Mais nous avons décidé d’analyser les réponses à cette question puisque c’est un point qui nous a semblé fondamental à développer. La figure et le tableau suivants synthétisent les mots les plus utilisés par les acteurs intérrogés pour donner leur avis sur le temps de veille (seuls les mots dont l’effectif est supérieur à 3, ont été gardés pour l’analyse).