Définition de l’organisation en ergonomie
En ergonomie, l’organisation du travail se définit comme un ensemble de « prescriptions édictées, plus ou moins formellement » (de Montmollin, 2007, p. 210). Une organisation est un ensemble de règles. Ces conventions (Von Wright, 1963) visent « notamment la répartition, l’affectation et la coordination de tâches entre des personnes » (Van Belleghem, 2012, p. 3) et permettent à un système sociotechnique de fonctionner (Von Wright, 1963) suivant un objectif donné (Van Belleghem, 2012). Au sein des organisations, il existe deux typologies de règles. Elles se définissent principalement à partir de leur origine. Les règles formelles sont celles issues de l’encadrement (cadres, dirigeants d’entreprise, ou plus largement, collectivités, états). Les règles informelles sont celles issues de l’action, de la pratique, de l’expérience et de l’adaptation au contexte (de Terssac, 1992). Les individus et les collectifs s’ajustent aux contraintes des situations en construisant une organisation dite « réelle » (Crozier & Fiedberg, 1977).
De ce fait, les règles prescrites (formelles) ne forment pas à elles seules l’organisation du travail. Il existe un travail d’organisation, lié à l’activité des acteurs et à leurs interactions sociales, qui contribue à la formation de nouvelles règles non prescrites (Caroly, 2010). L’acte d’« organiser » est donc par nature une action collective. C’est une activité distribuée entre plusieurs acteurs qui prennent des décisions ensemble et qui mettent en place des actions réversibles (de Terssac, 2009, cité par Arnoud, 2013). Une organisation collective se compose de deux entités : 1) un système de personnes en interaction et qui poursuivent des intérêts individuels à travers un but commun ; et 2) une structure organisationnelle qui sert de guide à l’activité de ces personnes (Petit & Dugué, 2013).
Pour que l’organisation fonctionne efficacement, la structure doit évoluer selon les besoins, les composantes et les résultats des activités humaines. L’activité collective doit servir de matériau aux transformations de la structure organisationnelle ; et le fonctionnement de l’organisation doit être envisagé comme étant un processus qui se développe au gré des actions et des décisions. Structure organisationnelle et interactions sociales ne sont pas dissociées (Ibid.). La définition de l’organisation en ergonomie, ainsi que cette d’idée d’articulation systémique entre d’une part des actions et des décisions « organisées », et de l’autre des actions et des décisions « organisantes » (Lorino, 2013) ; s’inspirent largement des travaux de la sociologie du travail et de la sociologie des organisations (Reynaud, 1997 ; Friedberg, 1993 ; de Terssac, 1992). La théorie de la régulation sociale (Reynaud, 1988 ; Reynaud, 1997) a permis à l’ergonomie d’emprunter à la sociologie les notions de communautés, d’actions collectives, de production de règles, de travail d’organisation et d’apprentissage collectif (Caroly, 2010). Bien que les activités collectives soient étudiées depuis longtemps en ergonomie à travers les concepts de coopération, de coordination, de coaction et de collaboration (Barthe & Quéinnec, 1999), la sociologie a conduit les ergonomes à appréhender l’activité collective comme étant une activité de réélaboration de règles pour s’adapter au contexte, pour améliorer les actions du groupe et pour favoriser le développement et l’efficience du collectif (Caroly, 2010).
La théorie de la régulation sociale en sociologie
En sociologie, la théorie de la régulation sociale concerne tous les systèmes sociaux et explique le processus par lequel les règles organisationnelles se créent, se modifient ou se suppriment (Reynaud, 1997). La règle est considérée comme « un principe organisateur. Elle peut prendre la forme d’une injonction ou d’une interdiction visant à déterminer strictement un comportement. Mais elle est plus souvent un guide d’action, un étalon qui permet de porter un jugement, un modèle qui oriente l’action » (Ibid., p. XVI). La théorie de la régulation sociale délaisse les visions « objectiviste » (l’organisation est un tout unifié, avec des buts et des procédures prédéterminés) et « subjectiviste » (les sujets poursuivent des objectifs indépendamment des autres) pour se concentrer plutôt sur la « vie des règles » dans les systèmes sociaux. Les interactions sociales sont réglées et réglantes (de Terssac, 2012). La théorie de la régulation sociale considère l’action collective comme étant organisée et toujours sujette à des régulations. Ces régulations ne sont pas les caractéristiques d’un bon fonctionnement organisationnel ; elles sont plutôt des activités finalisées d’acteurs collectifs ou individuels. Elles dépendent des acteurs, du contexte de la situation et des exigences du système dans lesquels ces acteurs interagissent. Il n’y a pas de cas de figure typiques permettant de classer les systèmes sociaux (Reynaud & Reynaud, 1994). En revanche, la théorie part du postulat qu’il existe deux typologies de règles et plusieurs sources de régulation (Reynaud, 1988 ; Reynaud & Reynaud, 1994 ; Reynaud, 1997 ; de Terssac, 1992) :
• Des règles explicites (officielles ou formelles) qui ont une valeur juridique. Elles structurent l’organisation, guident les autorités, arbitrent les conflits et les décisions, et elles déterminent les responsabilités de chacun et les sanctions. Elles constituent une régulation de contrôle dans le sens où elles sont imposées hiérarchiquement depuis le sommet vers la base. Elles visent à maintenir les individus ensemble dans un cadre social.
• Des règles implicites (non écrites ou informelles) qui s’observent dans les pratiques. Elles orientent les procédures, les collaborations et les décisions en situation, et elles assurent le fonctionnement effectif de l’organisation. Elles constituent une régulation autonome dans le sens où elles sont produites par les exécutants qui les font émerger depuis la base. Elles manifestent l’idée que l’acteur social ne se laisse jamais enfermé dans un cadre de dépendance. Il revendique sa légitimité à cogérer le système.
• Une régulation conjointe qui fait émerger un ensemble de règles acceptables par les deux parties. Ces règles « acceptées » forment un harmonieux arrangement entre les règles de contrôle et les règles autonomes. Elles sont le résultat d’une négociation, explicite ou implicite, entre deux sources (encadrement et exécutants) d’élaboration des règles.
L’organisation formelle et l’organisation informelle reposent toutes les deux sur des systèmes idéologiques qui ne sont pas forcément contradictoires l’un envers l’autre. « Les deux types de logique […] s’appuient sur des valeurs et inspirent des régulations » (Reynaud, 1988, p. 7) permettant au système social d’être efficace. Les deux logiques ne s’opposent pas et peuvent viser les mêmes objectifs (des enjeux économiques ou techniques, des valeurs d’équité, etc.). Les résultats des actions servent d’arbitrage aux différentes régulations. Les acteurs collectifs ne recherchent pas une efficacité optimale, ni une totale conformité avec leurs valeurs. Ils reconnaissent un « principe de réalité » quant à la capacité d’atteindre les objectifs respectifs et communs (Reynaud & Reynaud, 1994). En réalité, l’organisation informelle se diffère de l’organisation formelle parce qu’elle cherche à affirmer une autonomie que l’organisation officielle tente de contrôler. Il est question, non pas de l’existence de valeurs totalement opposées, mais plutôt d’enjeux de pouvoir9 (Reynaud, 1988).
La régulation autonome n’est pas spontanée, elle est la construction d’un ensemble de normes sociales élaborées par un groupe d’exécutants. Les convictions qui conduisent à sa formation ne sont pas forcément communes et partagées entre les membres. La régulation autonome se transmet au sein du groupe, mais il arrive que cet apprentissage soit imposé aux nouveaux venus (Reynaud, 1988 ; Reynaud, 1997). La régulation de contrôle n’est quant à elle pas toujours formalisée de manière officielle dans un « règlement ». Elle peut provenir de différentes sources et s’exprimer de manières diverses. Ce qui la caractérise vraiment, c’est l’ambition qu’elle porte à vouloir réguler un groupe social. La rencontre entre les deux régulations, autonome et de contrôle, met à jour les enjeux de pouvoir et les stratégies des acteurs pour atteindre des objectifs qui intéressent une ou l’ensemble des parties prenantes (Reynaud, 1988). Elle montre comment les acteurs négocient les règles du jeu (Reynaud, 1997).
En résumé, la théorie de la régulation sociale s’intéresse aux arrangements entre d’une part, les règles de droit, la formalisation, la prescription des actions ; et de l’autre, les règles de fait, la pratique, la réalité de l’activité. Les règles formelles sont un prérequis pour agir, elles expriment le « normatif ». Les règles effectives, qui résultent d’un compromis entre le formel et l’informel, d’un agencement entre le contrôle et l’autonome (de Terssac, 1992), manifestent quant à elles ce qui est « normal ». Les règles de droit ne sont pas remplacées par les règles autonomes, elles sont seulement remaniées, modifiées (de Terssac, 2012). Les règles effectives ne conduisent pas à une organisation idéale. Elles témoignent de la recherche de solutions acceptables et constamment renégociables (Reynaud, 1999). La théorie privilégie l’action et ce qui la contraint (de Terssac, 2012). Elle considère l’action collective comme un ensemble d’interactions réglées, finalisées, qui forment un système au sein duquel les pouvoirs sont distribués de manière plus ou moins égale (Reynaud, 1999). Les sujets sont responsables de leurs actions, des significations qu’ils y attribuent et des représentations qu’ils en ont, et qu’ils échangent, confrontent et négocient. Les actes ne découlent pas que des valeurs et des contraintes normatives.
Le système ne détermine pas les comportements. Au contraire, les acteurs construisent le système en produisant des règles acceptables, à partir de conflits et de régulations (Ibid.). Les intérêts, les points de vue, les valeurs et les préférences des individus « trouvent des points de rencontre et établissent ainsi des règles mutuellement admises » (Ibid., p. 112). La caractéristique majeure de l’acteur social « est son autonomie, c’est-à-dire sa capacité de construire des règles sociales et d’y consentir » (de Terssac, 2012, p.6). Finalement, la régulation sociale, c’est le système d’échange, de coopération et d’interactions durables, qui est construit pour la production des règles communes. Mais la régulation sociale c’est aussi le processus qui organise les actions et qui détermine les contraintes. C’est également l’activité collective qui permet aux individus de témoigner leurs intérêts, d’élaborer le sens de leurs actions et de manifester leur indépendance au sein d’une interdépendance (de Terssac, 2012). D’autre part, « il ne s’agit pas de réguler un système préexistant pour assurer son fonctionnement conformément à des normes préétablies, mais bien de construire le système social conformément aux attentes des acteurs et aux ressources dont ils disposent pour se faire entendre : la place des régulations sociales dans la construction des systèmes reste essentielle, dans la mesure où ces régulations fondent l’échange social et construisent le système de valeurs » (Ibid., p.10).
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Le contexte de la recherche
Les objectifs de la thèse
La structure du manuscrit
PARTIE 1 : CADRE THEORIQUE
CHAPITRE 1 : LES DIMENSIONS NEGOCIEES EN CONCEPTION COLLABORATIVE DE SYSTEMES SOCIOTECHNIQUES CITOYENS INNOVANTS
1. LA CONCEPTION DE SYSTEMES DE TRAVAIL EN ERGONOMIE : ARTICULER LES DIMENSIONS SOCIOTECHNIQUE ET PSYCHOSOCIALE DES ACTIVITES COLLECTIVES
1.1. L’organisation du travail : des règles, des régulations et une dimension psychosociale
1.1.1. Définition de l’organisation en ergonomie
1.1.2. La théorie de la régulation sociale en sociologie
1.1.3. La dimension psychosociale de l’organisation du travail
1.2. La conception de nouvelles organisations de travail : prendre en compte les dimensions sociotechnique et psychosociale du travail
1.2.1. L’accompagnement au changement organisationnel : un enjeu de développement social
1.2.2. L’étude des nouveaux modèles organisationnels du travail : l’évolution des réseaux sociaux
2. LA CONCEPTION COLLABORATIVE DE SYSTEMES DE TRAVAIL : ARGUMENTER DES CONTENUS EPISTEMIQUES RATIONNELS ET INTERPERSONNELS
2.1. Définition de la conception collaborative
2.2. Les activités de la conception collaborative : cognitives mais aussi sociales pour intégrer les significations de chacun
2.2.1. Les activités centrées sur la tâche de conception
2.2.2. Les activités centrées sur le processus de conception
2.3. La négociation en conception collaborative : le support nécessaire à l’intégration des idées respectives
2.3.1. Négociation des solutions
2.3.2. Négociation des connaissances
2.4. L’argumentation et la conception collaborative de systèmes de travail : des dimensions épistémiques orientées tâches et des dimensions épistémiques orientées relations interpersonnelles
2.4.1. Les activités argumentatives en co-conception : éléments de définition
2.4.2. Les dimensions épistémiques argumentées en conception collaborative
3. LES SYSTEMES CITOYENS : DES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES
3.1. Définition et caractéristiques du concept de communauté
3.2. L’organisation communautaire : reflet d’opinions sociales et morales partagées
3.3. L’Empowerment communautaire : un pouvoir social pour construire l’idéologie communautaire
4. LA CONCEPTION DE SYSTEMES CITOYENS INNOVANTS : VERS LA PRISE EN COMPTE DE LA DIMENSION IDEOLOGIQUE EN CONCEPTION COLLABORATIVE
CHAPITRE 2 : LA GESTION COLLABORATIVE ET DURABLE DES RESSOURCES DANS UN QUARTIER : UN SYSTEME SOCIOTECHNIQUE CITOYEN A FORTE DIMENSION IDEOLOGIQUE
1. LE QUARTIER : UN ESPACE SOCIAL ORGANISE REFLETANT UNE CULTURE ET DES VALEURS LOCALES
1.1. Le quartier : un espace institué, vécu et partagé
1.2. La dimension sociale des espaces partagés
1.2.1. Les représentations sociales des espaces partagés
1.2.2. La conception et l’organisation des espaces sociaux
1.3. La dimension culturelle des espaces, les valeurs et les normes associées
1.3.1. La dimension culturelle des espaces
1.3.2. Les valeurs associées à la culture
1.3.3. Les normes associées aux valeurs
2. LE PARTAGE DE RESSOURCES ET LES VALEURS SOUS-JACENTES
2.1. Le commun d’aujourd’hui : la démocratisation du partage
2.2. La gestion des communs : d’une approche rationnelle à un phénomène social
2.3. Le partage démocratisé des communs : un conflit de valeurs ?
3. LA GESTION ECOLOGIQUE DES RESSOURCES
3.1. Les motivations des comportements pro-environnementaux
3.1.1. Les modèles du choix rationnel
3.1.2. Les modèles d’activation des normes
3.2. Influences des normes sociales, de l’organisation sociale et de l’aménagement des espaces sur l’éco-citoyenneté
3.2.1. Caractérisation de l’influence des normes sociales sur l’éco-citoyenneté
3.2.2. L’éco-citoyenneté dans les organisations sociales
3.2.3. L’éco-citoyenneté et l’aménagement des espaces
4. LA CONCEPTION DE SYSTEMES CITOYENS A FORTE DIMENSION IDEOLOGIQUE : VERS UNE ANTICIPATION DE CETTE DIMENSION DANS LE PROCESSUS DE CONCEPTION INNOVANTE
CHAPITRE 3 : L’ANTICIPATION DE LA DIMENSION IDEOLOGIQUE DANS LE PROCESSUS DE CONCEPTION COLLABORATIVE ET INNOVANTE
1. LE PROCESSUS DE CONCEPTION INNOVANTE : DES METHODES POUR ANTICIPER DES EXPERIENCES UTILISATEURS ACCEPTABLES
1.1. Définition du processus de conception en ergonomie
1.2. La temporalité paradoxale du processus de conception : un frein à l’anticipation des usages en innovation
1.3. Les démarches alors mises en oeuvre en innovation centrée utilisateur et leurs objectifs
1.3.1. Des processus itératifs avec des conceptions intermédiaires
1.3.2. Des méthodes créatives et prospectives pour élaborer et tester des scénarios d’usage
1.3.3. Les objectifs visés par les démarches de l’ergonomie de l’innovation grand public : concevoir des expériences utilisateurs innovantes
2. L’ACCEPTABILITE EN CONCEPTION INNOVANTE : DES CONCEPTS POUR ANTICIPER DES DISPOSITIFS TECHNIQUES
2.1. Présentation du concept d’acceptabilité
2.2. L’acceptabilité sociale a priori : prédire l’adoption des technologies émergentes
2.3. L’acceptation située : tenir compte des transformations organisationnelles engendrées par les technologies émergentes
2.4. Un concept qui intéresse l’innovation technique et moins l’innovation organisationnelle
3. LA CONDUITE DU CHANGEMENT : UN PROCESSUS DE CONCEPTION DE L’ORGANISATION QUI OFFRE DES CONDITIONS PROPICES AU DEBAT SUR LES REGLES
3.1. Définition de la conduite du changement
3.2. La simulation organisationnelle : co-élaborer des règles et anticiper le jeu des acteurs
4. L’ANTICIPATION DE LA DIMENSION IDEOLOGIQUE EN CONCEPTION DE SYSTEMES SOCIOTECHNIQUES INNOVANTS : VERS DES CONDITIONS PROPICES A UN DEBAT SUR LES VALEURS AU PLUS TOT DANS LE PROCESSUS DE CONCEPTION
PARTIE 2 : PROBLEMATIQUE ET STRATEGIE DE RECHERCHE
CHAPITRE 4 : PROBLEMATIQUE
Question générale et thèse défendue
CHAPITRE 5 : STRATEGIE DE RECHERCHE
1. LE TERRAIN DE RECHERCHE : UN CYCLE DE PROCESSUS DE CONCEPTION COLLABORATIVE
1.1. Etape 1 : un système sociotechnique de référence
1.2. Etape 2 : des systèmes sociotechniques imaginés
1.3. Etape 3 : un système sociotechnique simulé
1.4. Relations entre les trois étapes
2. COMBINAISON DE METHODES PERMETTANT L’ANALYSE DES ACTIVITES COLLABORATIVES DE CONCEPTION A CHAQUE ETAPE DU CYCLE
2.1. La méthode commune aux trois étapes : filmer et retranscrire l’activité collaborative de conception
2.1.1. Filmer l’activité collaborative de conception
2.1.2. Retranscrire l’activité collaborative de conception
2.2. Les méthodes spécifiques pour chaque étape
2.2.1. Etape 1 : une immersion dans la communauté de l’habitat participatif, des entretiens et une analyse de contenu pour cadrer l’étude de cas
2.2.2. Etapes 2 et 3 : une analyse fine des interactions pour rendre compte de la dynamique de l’activité collaborative de conception et des produits (solutions/arguments) de cette activité
2.3. Considérations éthiques
3. RECAPITULATIF DE LA DEMARCHE
PARTIE 3 : CONTRIBUTIONS EMPIRIQUES
CHAPITRE 6 : UN SYSTEME SOCIOTECHNIQUE DE REFERENCE : FONCTIONNEMENT ET CONCEPTION ORGANISATIONNELLE D’UN HABITAT PARTICIPATIF
1. OBJECTIFS DE L’ETUDE 1
2. METHODE : UNE ETUDE DU CAS DE L’HABITAT PARTICIPATIF
2.1. Choix du cas de l’habitat participatif
2.1.1. Intérêts de l’étude de cas pour notre questionnement
2.1.2. Intérêts du cas de l’habitat participatif
2.2. Recueil des données
2.2.1. Pour la définition ontologique du cas
2.2.2. Pour les définitions fonctionnelle et génétique du cas
2.3. Traitement et analyse des données
2.3.1. Création de thématiques et d’une grille d’analyse à partir des entretiens
2.3.2. Application de la grille d’analyse à l’observation filmée
3. RESULTATS
3.1. L’organisation de la frontière entre le collectif d’habitants et les personnes qui en sont extérieures ou qui le deviennent
3.1.1. L’accueil ou l’arrivée d’une nouvelle personne ou famille
3.1.2. Le départ ou l’exclusion d’une personne ou famille
3.2. La gestion des finances et des dépenses communes
3.3. La gestion des espaces, des objets et des ressources en commun
3.4. L’organisation sociale et le processus de prise de décision collective
3.4.1. Les commissions et la désignation des statuts
3.4.2. La manière de prendre des décisions ensemble
4. DISCUSSION ET CONCLUSION DE L’ETUDE 1
4.1. Des solutions sociotechniques en lien avec l’évolution idéologique du groupe d’habitants
4.2. L’évolution du système de valeurs communes : des conflits entre des intérêts rationnels et des revendications idéologiques et/ou des conflits entre plusieurs valeurs universelles
4.3. L’Empowerment communautaire dans le cas d’un mode d’habitation propice aux usages collaboratifs et durables
4.4. Apports de l’étude 1 pour la suite de la recherche
CHAPITRE 7 : DES SYSTEMES SOCIOTECHNIQUES IMAGINES : L’ARTICULATION DES DIMENSIONS SOCIOTECHNIQUE ET IDEOLOGIQUE EN CO-CONCEPTION DE QUARTIERS INNOVANTS
1. OBJECTIFS DE L’ETUDE 2
2. METHODE : UN ATELIER DE CONCEPTION PAR EQUIPES PLURIDISCIPLINAIRES
2.1. Participants
2.2. Mise en place de l’atelier et recueil des données
2.2.1. Construction de l’atelier
2.2.2. Déroulement de l’atelier
2.2.3. Recueil des données
2.3. Traitement et analyse des données
2.3.1. Codage du corpus
2.3.2. Analyse quantitative des produits de la conception
2.3.3. Analyse qualitative des activités dialogiques
3. RESULTATS
3.1. Résultats quantitatifs : distribution de chaque dimension épistémique dans le processus d’élaboration du système sociotechnique innovant
3.1.1. Caractéristiques épistémiques des solutions évoquées
3.1.2. Nature épistémique de l’argumentation
3.1.3. Fréquences et caractéristiques des principaux critères évoqués
3.1.4. Synthèse des résultats quantitatifs
3.2. Résultats qualitatifs : évolution de chaque dimension épistémique lors des phases de négociation du système sociotechnique innovant
3.2.1. Dynamique de l’interaction lors d’une argumentation de nature sociotechnique
3.2.2. Dynamique de l’interaction lors d’une argumentation de nature idéologique
3.2.3. Dynamique de l’interaction lors d’une argumentation mixte
3.2.4. Synthèse des résultats qualitatifs
4. DISCUSSION ET CONCLUSION DE L’ETUDE 2
4.1. Rôle de la dimension épistémique dans l’acceptabilité collective du futur système sociotechnique
4.2. Rôle de la dimension argumentative dans la construction du système sociotechnique et des valeurs partagées
4.3. Apports de l’étude 2 pour la suite de la recherche
CHAPITRE 8 : UN SYSTEME SOCIOTECHNIQUE SIMULE : UN OUTIL QUI FAVORISE L’EVALUATION DES REGLES ET LE DEBAT SUR LES VALEURS AFIN DE PRECISER L’ACCEPTABILITE COLLECTIVE
1. OBJECTIFS DE L’ETUDE 3
2. METHODE : UN JEU DE RÔLE AVEC DES SCENARIOS SPECULATIFS
2.1. Construction du jeu de rôle et recueil des données
2.1.1. Construction du plateau de jeu
2.1.2. Construction des rôles
2.1.3. Construction des scénarios
2.1.4. Déroulement de la session de jeu et recueil des données
2.2. Traitement et analyse des données
2.2.1. Codage du corpus
2.2.2. Analyse statique
2.2.3. Analyse de la dynamique interactive
3. RESULTATS
3.1. Résultats quantitatifs : proportion et nature du débat au sein du processus d’évaluation des règles du système sociotechnique
3.1.1. La proportion du débat
3.1.2. La nature du débat
3.2. Résultats qualitatifs : couplage des dimensions sociotechnique et idéologique le long du processus d’évaluation des solutions du système sociotechnique
3.2.1. Evaluations analytique-sociotechnique / autre-idéologique
3.2.2. Evaluations autre-sociotechnique / analytique-idéologique
3.2.3. Evaluations mode1-sociotechnique / mode1-idéologique
3.2.4. Evolution des solutions proposées à la discussion
4. DISCUSSION ET CONCLUSION DE L’ETUDE 3
4.1. Le jeu de rôle : un outil qui peut faciliter le dialogue argumentatif sur la base des deux dimensions épistémiques
4.2. La diversité des rôles : un moyen de créer du débat et de commencer à cibler les utilisateurs finaux
4.3. Laisser place au débat idéologique durant la simulation organisationnelle : co-construire l’acceptabilité commune du système sociotechnique
4.4. Apports de l’étude 3 pour la suite du processus de conception
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES DE RECHERCHE
1. APPORTS THEORIQUES
1.1. Pour la conception « ergonomique » d’une innovation sociale citoyenne : un autre regard sur l’innovation
1.2. Pour l’ergonomie de l’innovation et de conception : une « nouvelle » contrainte de conception
1.3. Pour l’ergonomie organisationnelle : un « nouvel » enjeu dans la construction participative des règles
1.4. Pour la qualité de la conception collaborative : une « nouvelle » dimension épistémique argumentée dans l’interaction
2. APPORTS METHODOLOGIQUES
2.1. Pour analyser des processus argumentatifs sur différents niveaux épistémiques
2.2. Pour anticiper un système innovant et intangible qui interroge des valeurs individuelles et collectives
3. LIMITES DES ETUDES
3.1. Limites communes aux trois études
3.2. Limites de la première étude
3.3. Limites de la deuxième étude
3.4. Limites de la troisième étude
4. PERSPECTIVES DE RECHERCHE
4.1. Soutenir des processus de conception pluridisciplinaires pour des systèmes intangibles
4.2. Soutenir les collectifs porteurs d’innovations sociales collaboratives et durables
4.3. Etudier la dimension idéologique en conception collaborative selon une approche longitudinale
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
RESUME
|
Télécharger le document complet